La GMP ouvre les yeux, ou plutôt un œil !
Du « courage », ils en ont eu, au moins un peu. Relever la tête pour voir enfin la triste réalité du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), s’apercevoir de cette erreur monumentale, qui a consisté à organiser par le haut ce malheureux conseil du culte politique musulman, en piétinant toute idée d’expression démocratique de la majorité silencieuse des musulmans de France. Ce CFCM qui n’a jamais été représentatif des citoyens de confession musulmane, y compris de ceux qui pratiquent et qui fréquentent les mosquées régulièrement, mais plutôt représentatif de quelques personnes, issues de 5 ou 6 fédérations dites religieuses, qui ont pris en otage les lieux de culte et les attentes urgentes des fidèles dans de nombreux domaines qu’ils soient cultuels, économiques ou sociaux.
Ces fédérations dites religieuses ne représentent aucunement les 5 à 6 millions de musulmans de France. La majorité silencieuse, elle, n’est ni militante, ni même sympathisante de ces fédérations.
Nous rappelons que pour le scrutin du 8 juin 2008, seuls 4.900 électeurs sur les 5 ou 6 millions de musulmans en France ont eu le droit d’élire les soi-disant représentants du culte musulman !
Désigner des électeurs, en mesurant les surfaces des lieux de culte, est une insulte à l’intelligence, à la dignité et à l’esprit de consultation qui est cher aux musulmans comme aux non-musulmans de ce pays.
Nous disons bien DESIGNER, car il faut savoir que ce sont les seuls présidents des associations gestionnaires des lieux de culte qui choisissent les « grands électeurs » en fonction des surfaces des lieux de prière, mesurées à la louche, sans réel contrôle. Aussi les présidents de mosquées sélectionnent les « grands électeurs » en fonction bien sûr de leur appartenance fédérative, en prenant bien soin que ces derniers respecteront les consignes de vote prodiguées. En général, il n’y a pas de conseils d’administration ou d’assemblées générales au sein des mosquées pour sélectionner les grands électeurs, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire.
Nous pouvons constater que les prétendues influences des consulats sur les « grands électeurs » ne riment à rien à ce niveau, vu que ce sont les présidents de mosquées qui se chargent de cette corvée ingrate et honteuse.
Dans une logique sinistre de stratégie politique, les fédérations du CFCM ont orchestré depuis des années maintenant une prise d’otage, un hold-up des lieux de culte musulmans en France, en imposant des règles de scrutin anti-démocratiques et anti-représentatives qui sont favorables à leurs intérêts respectifs et qui empêchent les fidèles, fréquentant ces lieux de culte, de s’exprimer comme le voudrait tout système de scrutin réellement démocratique. La stratégie des fédérations repose beaucoup sur le militantisme des présidents de mosquées. Si ces derniers militent ou sympathisent pour telle ou telle fédération alors c’est la mosquée entière qui sera étiquetée comme appartenant à telle ou telle fédération.
Les fédérations disposent également d’autres moyens de pression (mains mises sur les imams ou finances) qu’elles peuvent exercer sur les responsables des lieux de culte afin d’orienter leurs positionnements lors des élections du CFCM. Nous y reviendrons plus en profondeur dans un prochain article qui sera intitulé : « Comment se débarrasser de l’emprise des fédérations au sein des lieux de culte ».
Le culte musulman serait-il indigne pour qu’on lui impose une « démocratie » au rabais ?
Des mètres carrés, c’est tout ce que les responsables des fédérations ont trouvé dans leurs besaces pour se hisser aux portes des « honneurs » politiques ou médiatiques, construisant ainsi une fiction de représentation de l’islam en France, relayée par beaucoup de média et par certains pseudo-experts téléguidés dont l’honnêteté intellectuelle et la liberté de penser nous paraissent compromises. Oui une pure fiction de représentation, qui ne reflète en rien la réalité du terrain, ni celle de la sociologie de l’islam en France.
Des mètres carrés. Eurêka ! Une nouvelle échelle de mesure au service de la représentation, un baromètre de la foi, des compétences et des responsabilités a été découvert. Peut-être faudrait-il breveter puis exposer cette découverte au musées des curiosités, c’est une bonne façon de rester à tout jamais dans les annales de l’histoire pour excellence en matière d’absurdité et de cynisme.
Le système de scrutin du CFCM qui a été, à juste titre, qualifié d’inique par certains, est la cause de presque tous les maux de cette organisation, y compris de sa léthargie et de son bilan négatif : il encourage la prise d’otage des lieux de culte par les fédérations, il encourage la course aux mètres carré (aujourd’hui on construit des mosquées excessivement onéreuses, en maximisant les surfaces de prière même si ça ne va pas dans le sens des besoins cultuels), les rivalités entre nationalités ou origines ethniques, bref ce système de scrutin joue un rôle moteur dans la division des musulmans de France. Peut-être qu’au fond c’est ce qui est implicitement recherché, en mettant en pratique la fameuse formule « divisons pour mieux régner ». Cette division profite en premier lieu à certains lobbies philosophiques, politiques et économiques français et étrangers, puis aux chefs politiques des fédérations, siégeant au bureau exécutif du CFCM, qui sont assurés d’une visibilité et d’un copinage de haut lieux sans avoir à rendre de comptes aux musulmans de France puisqu’ils n’ont pas été élus par ces derniers.
Ce système électoral, unique dans son genre (lire à ce sujet notre article « Bientôt les élections du CFCM. Que faudrait-il changer ? »), nous parait être, à l’origine, le fruit d’une volonté politique de Nicolas SARKOZY, à l’époque ministre de l’Intérieur, utilisant ces « responsables » de fédérations « religieuses » afin d’une part, de minorer l’expression et les revendications légitimes de millions de musulmans vivants en France, et d’autre part donner l’illusion, aux français et au monde, de la reconnaissance du culte musulman par la France. Tout ceci en jouant avec les limites du « Principe » de laïcité, qui au passage, outre ses définitions déformées, est à géométrie variable dans son application en France.
En 2002, un an après le 11 septembre, dans un contexte très défavorable à l’islam et aux musulmans, il fallait absolument donner un signe fort aux yeux du monde, donner l’impression qu’en France on ne faisait pas l’amalgame entre islam et terrorisme, montrer que la République Française reconnaissait également le culte musulman, tout comme les autres cultes qu’ils soient protestants, catholique ou israélite. Par conséquent, en 2003 on a accouché aux forceps ce drôle de Conseil Français du Culte Musulman. Est-ce pour autant que le culte musulman est traité à « égalité » avec les autres cultes reconnus en France ? Pas du tout ! (nous vous invitons à lire nos articles « De la discrimination de l’islam en France » et « Propositions de loi du député Grosdidier »).
Influence des pays étrangers et hypocrisie autour de l’islam DE France
Souvent dans les média on entend dire que les pays étrangers comme le Maroc, l’Algérie, la Turquie ou les pays du Golfe influencent ou s’ingèrent dans la gestion de l’islam en France. Et rarement voire jamais, l’on nous explique la réalité de ces influences. L’on retient seulement les mots « ingérence » et « influence » qui, bien sûr, sonnent d’une manière négative dans nos inconscients, et contreviendraient à ce rêve pieux ou ce fantasme de l’islam DE France. Expression magique accrochée du matin au soir aux lèvres des responsables de fédérations, comme un signe stupide de soumission intellectuelle, pensant faire plaisir à l’audimat et à l’Etat.
Alors qu’en France le financement public des constructions de mosquées est interdit par la loi Combes (1905), est-ce de l’ingérence si des Etats étrangers identifiés (Algérie, Qatar, Tunisie, Maroc, Turquie etc.), qui de surcroît ont des relations diplomatiques voire des accords de coopération solides avec la France, aident financièrement les fidèles dans leurs projets de construction ?
Sachant que la quantité d’imams formés en France dans les instituts reconnus ou non ne suffit pas pour répondre aux besoins des fidèles, est-ce de l’ingérence que des pays comme l’Algérie, dans un cadre légal de coopération avec la France, envoie des imams (plus de 120) pour pallier les besoins des fidèles ?
Considérant qu’en France il y a peine une centaine de carrés musulmans pour une population de plus de 5 millions de musulmans, est-ce de l’influence ou de l’ingérence de la part de ces pays étrangers qui acceptent que les corps des défunts soient rapatriés pour satisfaire aux exigences cultuelles des inhumations ?
Sur un plan plus affectif de cette relation qui existe avec certains pays étrangers, il ne faut pas perdre de vue la réalité sociologique et administrative d’une importante partie de la communauté musulmane de France, qui dispose souvent d’une double nationalité à l’instar de beaucoup de citoyens français d’origine juive. Est-ce que ces liens administratifs et/ou affectifs sont à blâmer ? Certainement pas !
Comment par exemple, M. Fouad Alaoui vice-président de l’UOIF peut-il nier ces réalités ? Lui qu’on entend, plus que les autres, s’offusquer du soi-disant « piétinement » de son islam DE France chéri ? A-t-il oublié toutes ces années où son mouvement économico-politico-religieux a été nourri par les nombreux financements venant des pays du Golfe ? Oui bien sûr c’était avant que l’UOIF ne deviennent auto-suffisante financièrement, grâce à la fameuse foire du Bourget, au business des collèges et lycées privés musulmans, dopé par la loi sur le voile. Grâce au commerce des calendriers des horaires de prières etc. Maintenant c’est vrai qu’il est aisé de crier au loup et de dénonçer les liens étrangers fructueux qui ont contribué fortement à l’élaboration du modèle économique et politique de l’UOIF.
GMP : qui n’ouvre qu’un œil ressemble au Borgne.
Comme tout le monde le sait, le bureau exécutif du CFCM n’est pas directement élu par le conseil d’administration, mais coopté. Vous le saviez, n’est ce pas ? Dans les prochains jours les membres fondateurs du CFCM, dont le Rassemblement des Musulmans de France (RMF) ne fait pas partie, vont se réunir pour décider, entre eux, des postes que chacun va occuper au sein du bureau. Mais la place de président du CFCM ne sera pas dans ces discussions de copains car elle a déjà été décidée depuis longtemps, et vous savez par qui ? Devinez 🙂
Si la composition du bureau du CFCM était le fruit d’une élection du Conseil d’administration alors jamais Dalil Boubakeur n’aurait occupé la place de président lors des deux premiers mandats. Au passage cette cooptation de Dalil Boubakeur avait été acceptée par tous les membres du bureau de l’époque y compris par ses détracteurs qui l’on accusé, lui seul, du bilan négatif (2003-2008) du CFCM. Sachant que la règle générale dans une structure associative veut que se soit le Conseil d’Administration qui décide et suit des projets à mener à bien et le bureau et les commissions qui exécutent les décisions. Question : qui était majoritaire au conseil d’administration ?
Dalil Boubakeur est président de la Fédération Nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP) et recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP). Mais dites-moi, quelle est la différence entre la FNGMP et la GMP ?
Juridiquement parlant ce sont deux structures distinctes, mais il faut savoir que tous les responsables ou décideurs de la GMP siègent en majorité dans le bureau exécutif de la FNGMP, structure qui existe depuis 3 ans. Mais aux yeux de tous, GMP et FNGMP se confondent, jusqu’à quel point ? Nous étudierons ce mystère dans un prochain épisode.
Il y a quelques semaines, suite à une décision unanime de son bureau, la FNGMP a appelé au boycott des élections des CRCM et du CFCM. Le mot d’ordre a été suivi dans toutes les régions, sauf en Haute-Normandie dont le président local de la FNGMP est Hadj KHEBABA, où semble-t-il deux associations auraient quand même participé au scrutin. Ce serait d’ailleurs les seules. Pour l’instant nous n’avons pas encore d’explication à cet impair, mais nous y reviendrons plus tard.
L’appel au boycott de la FNGMP, justifié par la dénonciation du système de scrutin qualifié d’anti-démocratique, d’inique, d’injuste, a eu une conséquence directe, quasi-mécanique dans les régions : dans les 25 CRCM de France la FNGMP n’est pas représentée. Pour l’instant tout va bien, c’est logique, me direz-vous.
Là où le bât blesse, c’est qu’il est probable, d’après nos informations, que 2 membres de la FNGMP pourraient être cooptés pour siéger dans le prochain bureau et/ou commissions du CFCM, et cerise sur le gâteau, Dalil Boubakeur lui-même se retrouverait président d’honneur du CFCM !
Alors d’un côté, ces deux membres du bureau de la FNGMP et Dalil son président ont dénoncé l’iniquité du système de scrutin et d’un autre ils vont le cautionner en siégeant au CFCM ?
D’un côté ils ont appelés la base de la FNGMP au niveau régional à ne pas être présent dans les CRCM et d’un autre, eux, voudraient être présents dans la structure nationale ?
Nous sommes en plein dans la devise : Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais.
Ces probabilités de participation au CFCM risquent de signer la mort de la FNGMP et de porter un coup fatal à la GMP. Bien sûr nous y reviendrons dans un prochain billet qui dévoilera tous les dessous de cette bien sombre histoire.
Il faut savoir que c’est là une volonté de quelques membres (3 ou 4 sur 17) du bureau de la FNGMP, qui pour des raisons purement commerciales et politiques, prisent ces places au sein du CFCM. En effet trois commissions sont particulièrement visées : la commission audiovisuelle, la commission pèlerinage et la commission halal.
Peut être qu’il est encore temps pour ces derniers d’ouvrir le deuxième œil, et de penser un temps soit peu dans quelle impasse ils risquent de s’engouffrer.
B.S