Depuis quelques jours la situation en Algérie et la situation au sein des partis politiques et au sein de l’opposition – qui tous ne représentent pas le peuple – sont en effervescence et en état de guerre les uns contre les autres avec les mots d’ordre suicidaire des années 80 et 90 : L’éradication et le refus de la Charia pour les uns, la démocratie est koufr pour les autres. Tous semblent répondre aux convocations de l’Ambassade américaine à Alger. Tout semble indiquer que la France et les États-Unis sont derrière cette effervescence pour au moins huit raisons ou péchés capitaux :
1 – Revenir à la théorie des dominos pour la reconfiguration du Moyen-Orient, cette fois au niveau de l’Afrique du Nord qui recèle les réelles potentialités d’avenir en faveur mais aussi contre le nouvel ordre mondial selon la perspective du regard.
2 – Récupérer ce qu’ils appellent le printemps arabe et changer leurs pions vieillis, usés, stupides qui n’arrivent plus à gérer et à dégager des élites qui pensent en terme de région car les États-Unis ne sont pas intéressés à gérer pays par pays mais région par région. L’Afrique du Nord est une région qui pourrait être rattaché à l’Afrique subsaharienne après avoir été fragmentée car l’empire sait que le nationalisme arabe et l’internationalisme islamique sont des opposants à sa vision césarienne du monde. A l’abri par la distance ils peuvent déstabiliser et investir sur le plus vassal, le plus cupide et le plus impitoyable… Il ne faut jamais perdre de vue que l’impérialisme a plusieurs fers dans le feu en même temps et plusieurs pédales : il peut accélérer, ralentir ou freiner ici ailleurs nous secouant de telle manière que nous n’ayons aucun repère et aucune capacité de résistance ou d’anticipation.
3 – Profiter du coup en Libye. Les analyses simplistes y voient une affaire de pétrole ou de base militaire mais l’arsenal technologique industriel et militaire est tel que le pétrole leur appartient déjà et qu’ils sont militairement présent partout. La Libye, c’est créer une entropie pour contrer la révolution Égyptienne, par la diversion, la subversion et la bloquer. Sans l’argent, le territoire et l’influence de la Libye de Kadhafi, la révolution égyptienne avec les bureaucraties toujours en place et une économie sous contrôle américain reviendrait au giron du FMI et de la Banque mondiale. L’entropie est en Libye une déstabilisation de toute la région car pour les malheurs des arabes, ils n’ont pas de cadre d’orientation idéologique fédératrice alors que la France et les États-Unis exacerbent les clivages idéologiques pour rééditer en Algérie le scénario libyen et stopper toute imagination de changement.
4 – L’Otan sait que l’armée algérienne est divisée d’une manière profonde. Elle est divisée sur son alignement aux Janviéristes éradicateurs qui lui a coûté en capital confiance et respect de la part du peuple. Elle est divisée sur la tutelle du DRS. Elle est divisée entre les courants qui la composent : Pro américains, pro français, pro marocains, nationalistes issus de l’ANP et recrutés depuis les années 60 à partir des écoles algériennes, elle est divisé sur le lâchage du Général et Président Liamine Zéroual et d’autres généraux de prestige issus des écoles de guerre d’URSS, de Chine, d’Irak et d’Égypte. Ces généraux auraient pu apporter la paix et la concorde au début des années 90 et éviter au pays cette horrible hémorragie. Sur ce sujet il faut avouer que les nationalistes, les islamistes et les pseudos démocrates n’ont pas été à la hauteur pour soutenir le moindre mal et mettre fin précocement à la guerre civile fomentée par les services et les médias français ainsi que leurs valets algériens. Sur ces divisions accumulées vient s’ajouter la position sur la Libye. Les officiers algériens, professionnels et nationalistes, ne pouvaient et ne peuvent toujours pas tolérer la présence et l’agression d’un pays frère dans ce qu’on appelle la profondeur stratégique de son territoire alors qu’une autre poignée d’officiers rompus aux intrigues, aux compromis d’appareils et à l’alignement sur l’axe Paris-Washington. Il s’agit d’une opération chirurgicale pour se débarrasser d’un tyran, d’un fou, d’un gêneur. Le temps et la résistance des loyalistes de Kadhafi a donné raison aux nationalistes. Ces derniers peuvent contribuer à l’échec lamentable de l’OTAN. Je ne suis pas au sein de l’armée pour le savoir, il suffit de lire la presse algérienne et de connaitre sa ligne idéologique pour deviner ce qui n’est pas dit.
5 – Israël n’a pas abandonné ses deux projets : S’étendre géographiquement et faire de la rive latine de la méditerranée la rive dominante sur la rive musulmane et arabe pour lui garantir sa suprématie militaire, culturelle, idéologique et économique dans une confrontation avec l’Iran. Dans ce cadre, l’armée égyptienne est sous la tutelle américaine et même si la révolution égyptienne réussie, le maréchal et ses généraux depuis Camp David n’ont plus de doctrine de guerre ni de possibilité de confrontation avec Israël. Dans le monde arabe il ne reste que deux armées celle de la Syrie avec son bras le Hezbollah et son soutien logistique iranien, et celle de l’Algérie. Toute attaque contre l’Iran ou la Syrie mettra les forces américaines, les installations de pétrole et Tel Aviv sous un déluge avec la règle œil pour œil et dent pour dent mais surtout avec la population arabe en situation insurrectionnelle capable de s’engager pour frapper les intérêts occidentaux sans parler de l’Afghanistan et du Pakistan. Erdogan serait renversé par les islamistes et les nationalistes turcs. Pour l’instant il ne reste que frapper l’armée algérienne. La frappe peut être symbolique.
Cette frappe symbolique nous l’avons lue symboliquement quand les Janviéristes poussés par la France et les Etats-Unis ont annulé la première expérience démocratique. Certes leurs valets ont perdu dans cette défaite, l’impérialisme opportuniste et intelligent a profité de l’occasion pour frapper le FIS car il y voyait la réincarnation du FLN historique et salir l’ANP en lui collant du sang sur sa mémoire et en l’éloignant du peuple dont sont issus ses officiers subalternes, ses sous-officiers et ses djounouds. Ils sont parvenus en impliquant l’armée dans des opérations de répression et de défense d’un système moribond et haï par le peuple à frapper, à travers l’ANP, l’ALN qui a vaincu, avec l’appui du peuple algérien, la France coloniale et le pacte de l’Otan qui soutenait sa barbarie contre le peuple algérien. La France a gagné, elle partage avec l’armée algérienne et les élites algériennes les mêmes exactions contre le peuple algérien. Cela a été possible car la France sait que le FIS n’avait pas la maturité pour construire des alliances stratégiques avec le FLN, le gouvernement Hamrouche et une partie de l’armée.
Le FIS avec la rhétorique de ses chefs incompétents et l’émotionnel de ses troupes indisciplinés ne pouvait pas voir la ligne d’horizon et d’ailleurs il continue de ne pas la voir, ni de faire son examen de conscience et rendre compte à ceux qui ont voté pour lui, ni aux victimes de ses errements. Rester sur cette position victimaire de confiscation du vote et de la répression sur ses cadres est suicidaire car le monde change et il faut savoir écrire de nouvelles pages de l’histoire. Tous les partis politiques algériens portent cette tare du culte du chef et de la pensée unique même si elle les conduit à l’impasse, à la trahison ou au suicide. Etre vicitme n’exonère pas de ses devoirs.
Dans ces moments fébriles nous voyons Anwar Haddam annoncer son retour des Etats-Unis et dire des imbécilités gravissimes du genre : Ou le changement ou le soutien à la lutte armée alors que le Jihad en Algérie contre l’armée algérienne, à tort ou a raison, n’a pas été promulgué par la seule autorité religieuse crédible en Algérie : Mohamed Sahnoun. Les savants musulmans comme Al Albani, Al Bouti et Al Qaradhawi n’ont pas émis de Fatwas. Le peuple algérien n’a pas suivi et a payé un prix cher juste pour avoir donné ses voix au FIS. Par ailleurs la réalité est là et il faut composer avec : L’improvisation des maquis a fait perdre définitivement au FIS sa victoire politique car son mutisme a laissé l’armée algérienne mener une guerre anti-insurrectionnelle et criminaliser les Djihadistes et remporter militairement, politiquement et socialement la victoire. Si Haddam n’est pas capable de voir la défaite cuisante, il faudrait qu’il reste aux États-Unis et n’ajoute pas de la confusion à la confusion.
J’interroge ici Ali Belhadj qui soutient le CNT libyen et Haddam qui soutient la lutte armée sur une question d’ordre tactique : La politique c’est comme un combat militaire avec cependant des moyens pacifiques : On ne prend une position qu’avec un ordre de combat, un renseignement, un poste d’observation, un choix des armes conformes au terrain et au rapport des forces et bien entendu une ligne de repli. Tout ça était absent. Si cela n’était pas absent, on aurait pas eu cette tragédie et on n’aurait pas vu Haddam partir aux États-Unis car il ne viendrait jamais à l’esprit d’un combattant entrainé à faire du camp de son ennemi le camp de son retrait. Quand cela arrive par stupidité ou par erreur, les lois de la guerre, de la politique exigent que celui qui vient, libéré ou en fuite, du camp de l’ennemi, qu’il soit mis au silence un certain temps, le temps de l’éprouver, d’éprouver sa solidité psychologique, sa loyauté. L’impérialisme sait tout ça sauf les Algériens qui accumulent faute sur faute, improvisation sur improvisation et ils croient qu’Allah va donner la victoire ou la gouvernance à ceux qui vont faire pire que les autres au nom de l’Islam.
Par rapport à Israël il est important de voir que les sionistes judéo-chrétiens et arabes misent sur le retour du Messie dans un rôle de Rédempteur. Leurs croyances, fondées sur le messianisme politique qui vit sur le culte du sang versé ou du cataclysme vengeur, veulent des guerres de conquêtes pour exterminer les païens et les infidèles que nous sommes (les Musulmans) et imposer la suprématie d’une religion qui n’a pas d’adeptes car elle refuse les conversions et ainsi faire dominer le monde par quelques millions d’individus fanatiques et sataniques. Si Israël et ses spécialistes de la communication ont besoin de se donner des alibis religieux fallacieux pour magnifier la puissance nucléaire militaire américaine et la caporaliser au service du Grand Israël, il est surprenant voire suspicieux d’observer des Musulmans détenteurs d’un Livre qui décrit les mécanismes de libération de l’oppression et de l’édification civilisationnelle se lancer dans des explications eschatologiques et métaphysiques de l’histoire allant dans le sens de la culture talmudique et rabbinique sioniste.
En Algérie, le champ social est dominé par les confréries maraboutiques qui traditionnellement ont été au service de la colonisation et du despotisme politique. Il est dominé par les salafistes infantiles apologétiques de la monarchie saoudienne et colporteurs de la désinformation et de la propagande défaitiste. Le champ politique est vide. Il n’est peuplé que de monstres qui cherchent la revanche, faisant le jeu des sionistes et de l’empire. Les uns affichent de plus en plus fort que la démocratie est Koufr alors que les autres affichent plus fort encore qu’ils sont prêts à prendre les armes contre l’instauration de la chari’a islamique. Dans cette cacophonie qui fait penser à la fable de la peste de la Fontaine où chacun cherche un bouc émissaire pour lui faire porter l’épidémie en faisant de lui un étranger dans son propre pays, nous voyons la télévision algérienne exprimer la plus haute trahison. Elle donne la parole à Yves Bonnet, ancien patron de la DST, pour répondre à Canal + sur l’affaire des moines de Tibhérine et sur la Libye.
Nous savons que le clan Asloui, Benhabilès et compagnie sont engagés dans la lutte anti islamique avec les services français, mais que ça se dise dans des communiqués, celà témoigne de l’indigence politique et morale ou au contraire du cynisme qui pousse à l’exacerbation sociale et politique en Algérie pour aller à la confrontation par émeutes ou par voies armées ? Nous savons aussi qu’entre la CIA et la DST il y a une lutte sur la prise de pouvoir en Algérie. Il ne s’agit pas seulement du pouvoir sur Al Mouradia ou les Tagharins mais sur les esprits de tous les Algériens, sur leurs biens, sur leur économie, sur leur religion. L’ambassade américaine à Alger dépense des fortunes en réceptions et organise des voyages d’affaires dans le monde occidental au profit de jeunes et petits cadres qui croient bénéficier de privilèges ou se voient des « lumières » d’intelligence rayonnant au milieu des Hittistes et des victimes de la Hogra. L’Occident en faillite morale, politique et économique a besoin de nouvelles guerres, de nouvelles conquêtes, de nouveaux partages coloniaux.
Quand l’ancien patron de la DST répond à Canal+, on comprend que deux factions des renseignements et du pouvoir français se battent et expriment leur divergence sur la crise libyenne et sur le passé algérien, mais quand cela se passe à Alger et sur la chaine de télévision algérienne cela veut dire que le complot est plus grave : Nous sommes otages de la politique étrangère et sécuritaire française, nous sommes un terrain d’opération des divergences internationales, de la France avec ses alliés de l’Otan, nous sommes les Pinocchio manipulés par les services français. Mais là aussi il faut rendre hommage à la France de Sarkozy et à l’Amérique d’Obama de montrer leur niveau de bassesse. Nous sommes loin de ce qu’on lisait dans notre jeunesse sur l’intelligence des services et de la diplomatie. Nous sommes face à des chiffonniers, des tueurs, des tortionnaires, des cupides, des agresseurs.
Mais pour l’Algérie et les Algériens c’est la preuve par l’image et le son en direct à l’ENTV et en différé à canal + que c’est la DST française qui gouverne l’Algérie. Que cela se fasse avec autant de tapage et de visibilité n’est pas anodin. Il faut revenir à l’effervescence du monde depuis que l’Égypte a entamé sa révolution qui peut mener des Islamistes au pouvoir, alliés à la gauche nassérienne, laissant les Frères Musulmans en seconde position, mais laissant surtout Israël hors de l’épicentre du monde arabe, une fois repris par l’Égypte.
Quand on islamise les voyous du CNT dans la télévision algérienne, c’est bel et bien pour gérer en Algérie les conséquences géopolitiques à venir et préparer le chaos avant l’émergence d’un front islamo nationaliste révolutionnaire altermondialiste en Afrique du Nord.
6 – Quand on sait que l’Algérie est passée de la légitimité historique à la légitimité révolutionnaire de 67, puis de la légitimité des seconds couteaux ou des jeunes loups de l’armée qui ont vaincu par les armes une légitimité démocratique, on s’attend donc à ce que ces nouveaux promus ne cèdent ni leur pouvoir ni leurs privilèges et encore moins ce sentiment de mépris envers le civil qui peut sembler sectaire mais acceptable au regard de l’histoire moderne de l’Algérie construite autour de l’ALN puis de l’ANP, et au regard des irresponsabilités des civils qui demandent non seulement à l’armée d’arbitrer mais de reprendre ce qu’ils sont incapables de gagner ou de conserver. Quand on sait que le patron de la DRS est vieux et malade et que dans son entourage l’intelligence de son niveau est inexistente. Quand on sait que Bouteflika a modifié une constitution qui donne des pouvoirs exhorbitants qu’il ne peut exercer à cause de son âge.
7 – Quand on voit comment le FFS avec ses relais dans les autres partis y compris dans la mouvance islamiste a fait admettre l’idée d’une Constituante, on doit se poser des questions sur l’opportunité et la pertinence de cette revendication. Ce n’est pas une imitation de la Tunisie ni de l’Egypte. Pour que le lecteur comprenne la place de cette question dans une architecture complexe qui remonte aux années 80, il faut se rappeler que tous les « démocrates » algériens réclament avec le FFS une constituante, comme si l’Algérie était sans constitution ou sans prolongement idéologique avec Washington, Paris et Tel-Aviv. Nous allons entrer de nouveau dans la remise en cause de l’identité et de l’appartenance algérienne. Pour un pays meurtri et trahi comme l’Algérie, toute atteinte ou toute confusion sur sa personnalité ne fait qu’empirer la situation idéologique, politique, sociale et culturelle. La constitution algérienne est « moderne » même si elle ne répond pas aux aspirations des lignes dures des islamistes ou des laïcs. C’est pour l’instant un compromis tolérable même si le Président Bouteflika y a introduit des arrangements inacceptables, donnant au futur président un pouvoir autocratique. Pour les démocrates algériens, il faut une constituante. Pourquoi ? La réponse est d’ordre idéologique et d’ordre subversif voulu ou non voulu :
La réponse idéologique. En 1976, le Président Boumediene a lancé ce qui devait être la troisième révolution – la révolution culturelle – après la révolution agraire et la révolution industrielle. La charte nationale a connu un engouement des Algériens dans le FLN, l’UGTA, l’UNPA, l’ANP, les écrivains et artistes algériens et tous les intellectuels de l’époque et notamment Mouloud Kacem, le Kabyle, polyglotte, défenseur de l’Arabe et de l’Islam, un pur Amazigh à l’image d’Ibn Badis et des chefs des grandes confréries (les Chorafa) comme celle dont descend le père d’Aït Ahmed, le Président du FFS. La charte nationale a révélé, il faut consulter les archives, l’expression de la personnalité algérienne à travers son islamité, son arabité, sa guerre de libération contre le colonialisme et sa revendication de se démarquer de l’ex-puissance coloniale. La Révolution culturelle, posée formellement sous forme de charte nationale était une des revendications du penseur Malek Bennabi qui demandait lui et son cercle de réflexion une unité idéologique, une direction d’orientation politique, l’affirmation d’une culture nationale exprimant la personnalité algérienne. Le courant islamiste algérianiste qui n’a rien à voir avec les Frères Musulmans et les Salafis a appuyé ce débat malgré qu’il soit idéologiquement en désaccord avec le Président Boumediene. Le destin ou un plan bien orchestré a fait disparaitre le président algérien et occulté ce chantier. Ce chantier est d’actualité maintenant plus que jamais car c’est de ce chantier que se dessinera les configurations idéologiques, culturelles, politiques et économiques de l’Algérie de demain à condition de se libérer du ponctuel, du sensationnel et de la diversion.
La lutte contre le peuple algérien sera une lutte idéologique féroce pour déconstruire son désir et ne pas le laisser construire sa personnalité détruite par 132 ans de colonialisme. Si la colonisabilité a amené la colonisation. Celle-ci nous a légué la colonialité, cet esprit d’indigène qu’on retrouve dans les bureaucraties et chez les intellectuels arabophones ou francophones qui voit l’avenir que dans la confusion et la servitude à l’Occident.
La réponse subversive sous forme politique et autre : Au-delà de l’attachement à la culture des mots de la révolution française, il s’agit en réalité de demander une assemblée constituante pour contrer l’esprit algérien qui s’est exprimé dans la charte nationale. Il faut une assemblée constituante pour réaliser un des deux projets :
Projet 1 – Éliminer toutes références à l’Islam et à la lutte de libération nationale. Les spécialistes de la diversion ont déjà fait capoter la charte de Tripoli qui donnait une configuration révolutionnaire et islamique avec une dose de socialisme (davantage en référence à l’Égypte de Nasser et son soutien à la révolution algérienne qu’à l’URSS). La voie est ouverte pour reprendre le projet colonial : Séculariser l’Algérie. Ce n’est pas sans raison que le modèle turc et le modèle tunisien étaient la référence prisée dans les microcosmes algérois. Parmi ces laïcs, on retrouve des arabisants et des nationalistes qui ont fait la révolution algérienne mais on oublie de mentionner qu’ils sont les purs produits de la lutte idéologique menée par le colonialisme à travers les associations et les lycées franco-musulmans qui visaient l’assimilation et la « libération de la femme algérienne » du voile. Ce travail était supervisé par les catholiques et les communistes français qui trouvaient dans des élites égarées ou admiratives de l’émancipation à l’occidentale matière à faire. Ce projet est toujours d’actualité. Je ne suis pas Dieu pour sonder les cœurs et me prononcer sur l’intentionnalité naïve, morbide ou traitresse de ce projet chez les démocrates algériens qui vivent l’islamisation de l’Algérie comme un drame personnel.
Pour leur malheur, ils ne voient pas que cette islamisation est infantile, sans devenir. Pour leur intelligence, ils ont peur du retour de l’Islam politique qui va poser les problèmes en termes civilisationnels et qui va dévoiler leur manigance avec le néo-colonialisme et leur vassalité à ce néo-colonialisme qui se sont nourries mutuellement de l’illusion de la mort de l’Islam politique. Le nouveau drapeau libyen, le vert avec l’inscription Allahu Akbar, et la force du mouvement islamique en Égypte fortement politisée, dévoile le retour en force de l’Islam politique. La confiscation de la révolution de jasmin, de BHL, des printemps arabe ne cachent pas les transformations des sociétés arabes et le désarroi des démocrates qui rejettent déjà la sanction des urnes et qui préfèrent le chaos à toute solution islamique…
Projet 2 – La Constituante a fait miroiter des alouettes à certains islamistes et nationalistes algériens, y voyant une panacée alors que d’après tous les experts la constitution algérienne est bonne sur le plan de son écriture. Le problème est dans sa non exécution. Pourquoi alors choisir une solution compliquée : Une constituante au lieu d’activer et de réviser l’actuelle Constitution. L’assemblée constituante élue « démocratiquement » va fatalement se trouver confrontée à des expressions pluralistes sur l’identité algérienne en l’occurrence : l’islamité, l’arabité, la souveraineté nationale par rapport à l’Occident et le fédéralisme. Toutes les combinaisons de clivage sont possibles dans cette assemblée où chacun se dit légitime et représentant du peuple pour imposer un dilemme ou l’impossible renoncement entre Islam et sécularisation, l’Arabe comme langue nationale ou le Français ou le Berbère, le régionalisme ou l’État central, l’appartenance au monde arabo musulman et africain ou appartenance à la rive latine (sous entendant l’aire civilisationnelle judéo-chrétienne et la reconnaissance d’Israël). Dans un pays en crise, en exacerbation sociale et politique, en clivage idéologique, en déchirement par les influences étrangères nous sommes dans un scénario type d’éclatement du pays.
La logique citoyenne, intellectuelle et morale exige pourtant que les conflits ou les clivages relevant du culturel sont complexes et n’obéissent souvent pas à des logiques objectives. Ils doivent être relégués à un débat non politique et dans un cadre apaisé, c’est-à-dire une fois la sérénité retrouvée, la confiance obtenue, la reconnaissance de l’autre confirmée, l’absence d’armes et de milices garantie… Ce climat n’est possible que dans le cadre d’une autorité de l’État avec des institutions représentatives et reconnues par la majorité du peuple dont la souveraineté sur les gouvernants et les élus est respectée à travers l’exercice de son choix libre et le respect de ce choix.
La souveraineté du peuple ne se pose pas en termes d’opposition avec la souveraineté d’Allah. L’ignorance d’Allah fait qu’on parle de Lui et de Sa Charia comme si c’était le copain du coin ou le rival dans les élections du bled. L’ignorance de la Charia fait qu’on la présente comme un corpus de lois décrites et appliquées d’une manière caricaturale et amputée de son cadre social et culturel. La Chari’a est étymologiquement la voie, la méthodologie. Notre référence n’est pas l’Arabie saoudite mais le Coran. Si vous ne voulez pas de ce Coran arrêtez de louvoyer, dites-le et affichez votre athéisme ou votre agnosticisme ou votre religion et entrez en compétition loyale dans des élections démocratiques puis soumettez-vous au verdict des urnes. J’espère que l’armée algérienne a tiré toutes les leçons de l’inconséquence de ses chefs sans foi ni morale ni dignité, qui ont fait le sale travail pour d’autres qui vont la conduire à affronter l’Otan ou à s’y soumettre :
« Le perdant est celui qui a vendu sa vie future pour sa vie mondaine, mais le pire des perdus est celui qui a vendu sa vie future pour la vie mondaine des autres ».
Si nous voulons une assemblée constituante pour fonder une nouvelle République qui s’inscrit dans un projet civilisationnel et dans une autre configuration démocratique, instaurons d’abord la paix et la concorde ainsi que la légitimité du pouvoir. Une fois réglés les problèmes culturels dans le cadre culturel et non idéologique, alors une assemblée constituante peut voir le jour et reposer les questions de fond de la Choura islamique : Exclure l’argent de la vie politique, réduire le pouvoir médiatique à son rôle d’éducateur et d’informateur, faire élire le conseil des formes armées et de sécurité par le peuple pour éviter que les forces de sécurité et les forces armées soient un instrument de répression ou de confiscation du pouvoir. Élire les grands magistrats par le peuple pour que la justice soit rendue au Nom d’Allah mais pour le peuple. Bannissons les postes de ministre de l’information, de la jeunesse, de la culture de l’exécutif pour protéger le peuple de l’emprise idéologique du pouvoir. Supprimons le ministre du culte pour que la religion ne soit pas instrumentalisée par le pouvoir. Rendons l’Islam au peuple. Les comités populaires élisent leur imam et l’Etat redonne à la Mosquée les fondations pieuses et les biens Waqf inaliénables pour que l’activité de dévotion ne soit pas financée par l’Etat et que l’imam comme le savant musulman vive autonome du pouvoir. Mettons en place une démocratie directe dans une décentralisation qui fait de la commune le cœur du dispositif démocratique. Créons au ministère de l’économie et des finances une direction générale de la Zakat et de la justice sociale. Supprimons le Riba et les produits financiers. Rendons les terres des terres ‘arch communautaires, inaliénables, incessibles et indivisibles. Rendons les musulmans propriétaires usagers et associés à la gestion des plans d’eau, de l’énergie, des ressources stratégiques et des zones de parcours pour l’élevage. Nationalisons les banques et protégeons notre monnaie nationale. L’Islam a des réponses a apporter sur ces sujets.
La constituante pourrait et devrait, plus tard, définir les principes fondamentaux qui définissent les droits du pauvre sur l’état et sur le possédant ainsi que le devoir constitutionnel du riche et du gouvernant sur le faible, l’opprimé et le pauvre. Encore une fois nous n’en sommes pas encore là. L’urgence est de garantir les libertés individuelles et publiques, le droit à l’expression multiple, l’interdiction de toucher aux valeurs sacrées du peuple, de sa religion et de sa souveraineté. L’Islam prospère dans la liberté car ses arguments sont moraux, idéiques et persuasifs. La liberté, la justice et la miséricorde sont la citadelle de l’Islam imprenable et prospère. Les haineux, les revanchards et les fabricants d’opacité et de confusion sont poussés par le désir de ne pas créer de conditions au débat sur l’Islam par l’Islam mais de créer les conflits et la provocation pour que les plus émotifs, les moins instruits et les manipulés entrent dans la danse créant un sentiment d’insécurité favorable au maintien des choses en l’état.
8 – Une info est passé sur anb et elhiwar tv et parle de policiers en nombres dans Alger pour faire face aux possibles affrontements dus à une scission dans le FLN. Il y aurait des mouvements violents entre partisans du FLN à Draria. L’événement montre le niveau de déliquescence du système et il dévoile les partis pris de certains analystes et de certains observateurs proches des milieux de l’opposition officieuse et pose la question : A quelle logique politicienne ou autre, ces prises de postion s’affichent et donnent légitimité ou justification à un corrompu au détriment d’un autre ?
L’affaire de Draria est grave. Elle appelle plusieurs remarques. Cette chaine proche des Frères Musulmans transmet la vérité sous un angle partisan. L’angle partisan des Frères Musulmans est de s’inscrire dans les révolutions arabes d’une manière mécaniste sans analyse objective et subjective. Ils ont l’appui de Qaradhawi qui peut à travers al Jazeera rééditer la tragédie de la Libye. Ils sont pour une solution islamique qui peut s’arranger avec la mondialisation, le FMI, la Banque mondiale, les aristocraties, les États-Unis et la France ou l’impérialisme pourvu qu’on préserve les clichés de l’Islam. Ils sont loin des principes d’Hassan al Banna le fondateur du mouvement ou de Sayyed Qutb le théoricien du mouvement. Leur entrisme politique en Égypte et en Algérie montrent les dégâts sur la société. Le modèle par excellence est Erdogan, gouverner sous l’étiquette islamique tout en étant allié stratégique d’Israël et de l’Otan. La politique des Frères Musulmans qui consiste à dire « embrasse le chien par la gueule si cela doit te faciliter la tâche » ou de « négocier avec le diable comme Allah a dialogué avec Satan » a montré ses limites en Algérie et ses dérives en Syrie et en Libye. Perdu dans les affaires et le partage de la rente, les Frères Musulmans d’Algérie doivent entretenir la lutte au sein du FLN pensant affaiblir un adversaire et ramasser la mise sans subir l’épreuve populaire.
Ces 8 points conjugués ensembles et les souvenirs du silence qui a entouré la mort du Président Boumediene avec toutes les conséquences de rééquilibrage du pouvoir au profit d’un clan nous laisse face à un scénario alarmant qui peut se décliner sous une des deux formes tout de suite ou dans un avenir proche :
1 – Bouteflika sentant la fin proche et le repentir (Wikileaks l’a présenté selon les sources américaines comme membre d’une confrérie religieuse maraboutique) a peut être présenté un projet de réforme et comme en 88, l’aile pourrie du FLN réagit en mettant le conflit politique à la rue pour prendre en otage le Président et le peuple. Octobre 88 n’était pas un évenement déclencheur d’une révolte contre le système mais une orchestration par les caciques du FLN qui préssentaient la rencontre entre des réformes inévitables et la marche progressive d’une volonté de changement qui a commencé dans les acieries de Annaba en 85, puis à Constantine en 87, puis à Rouiba dans le secteur industriel en 88. Les jeunes d’octobres ont été les victimes bouc emissaires pour stopper une révolution en maturation et une réforme en préparation. En 89-90, le FIS a aussi été manipulé en allant se battre contre les réformes au lieu d’en discuter le contenu et de dire la vérité à Hamrouche : Nous sommes pour certaines et contre certaines de tes réformes. Pour celles dont nous sommes d’accord tu ne peux les mener seul sans parti politique qui te soutient et encore moins avec le soutien d’un FLN dont les réformateurs sont minoritaires. Allons ensemble à une réforme institutionnelle et à un processus démocratique et puis ensemble avec le peuple, travaillons pour un minimum démocratique pour nous libérer du FMI, du désinvestissement, de la bureaucratie, de la rente, de la vassalisation à la France… Chadli n’était pas l’obstacle aux réformes ni au FIS, il manquait d’envergure et de pouvoir. L’obstacle était le cabinet de Larbi Belkheir. Abassasi Madani et Ali Belhadj auraient du voir la situation avec lucidité tant nationale qu’internationale (la première guerre du Golf). Qu’ils se trompent une fois c’est pardonnable mais qu’ils ne puissent se ratraper avec le général Liamine Zéroual devient le syndrôme morbide de l’égarement.
Hamrouche et le FLN réformateur auraient du voir les contradictions du système et ne pas mener une réforme qui en étant dévoyé par Ghozali et ses successeurs a, au nom de la réforme, introduit des distorsions graves dans l’économie et les médias. Les appareils du FIS et du FLN ont été des facteurs de blocage d’une démocratie naissante mais les faux culs dans le rang des réformateurs ainsi que l’absence d’un soutien politique et populaire ne pouvaient que mener à une crise dont nous payons les conséquences comme un homme qui s’arrête à gué dans une rivière en crue. Cette rivière s’appelait le nouvel ordre mondial qui charissait avec lui le RCD et l’économie informelle, alliés inconditionnels du capitalisme prédateurs.
Bouteflika réformateur repenti serait donc un scénario romantique mais probable et incertain…
2 – Bouteflika Serait déjà mort ou agonisant ou dans un long coma comme Sharon. Il y a déjà plusieurs mois qu’on évoque son assassinat sous couvert médical pour mettre fin à son projet de réforme, à la concorde nationale que les éradicateurs refusent ou l’empressement de l’empire et de ses vassaux de se débarrasser de lui. Ce n’est pas leur ennemi mais un allié devenu encombrant par son âge et par l’unanimité populaire derrière lui qui a trouvé quelques réponses à son désir de trouver un toit, un logement, une consommation. Bouteflika a redistribué quelques miettes de la rente à un peuple paupérisé. Mort, agonisant ou malade incapable de gouverner, le feu vert pour sa succession est intéressant pour faire voler en éclat ce qui reste de l’Algérie quand on sait qu’au nom de l’autorité de l’État (haybat ad dawla) on a détruit ce qui restait de l’État et le peuple qui pouvait donner sens et légitimité à cet état comme émanation de la souveraineté populaire. Tous les partis politiques sont décapités, noyautés. Les gens compétents sont mis au silence ou contraints à l’exil.
Nous sommes donc dans une situation favorable à l’implosion du système au profit de l’impérialisme. L’impérialisme a la vocation de détruire et de reconstruire selon son agenda et ses intérêts. Il sait que les islamistes sont décapités sans chef et prêts à en découdre avec le régime, poussés par l’esprit de revanche et la disponibilité des armes en circulation en Libye. Il sait que les Laïcs ont échoué lamentablement leur politique d’éradication et il sait qu’ils savent qu’avec les révoltes arabes ils seront inévitablement repris par l’histoire que ce soit par des élections libres et démocratiques ou par une révolution populaire et par conséquent ils doivent passer à l’action en faisant exploser toutes les mines qu’ils ont semé ces dernières années jusqu’à rendre impossible l’arrivée au pouvoir des islamistes. L’impérialisme a en main l’agenda et la stratégie : Ou bien pousser les uns et les autres à une lutte fratricide ou à un arrangement d’appareils pour hériter ensemble du legs de Bouteflika et faire de l’Algérie le centre de ses opérations, le poste de commandement pour diriger l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne et liquider Kadhafi sinon le maintenir dans un niveau de combativité tel qu’il ne gagne pas mais qu’il ne permet pas à la Libye de revenir à la normale tant que le sort de l’Égypte et de l’Iran ne sont pas définitivement réglés.
Pour l’instant il semble que la lutte soit déjà engagée entre deux crapules du système, Belkhadem, l’ancienne garde du FLN, l’islamo nationaliste incompétent, et Ouyahiya, le chef des éradicateurs, la nouvelle garde laïque issue de l’école nationale d’Administration fondée par Larbi Belkheir pour former les commis apolitiques de l’État algérien. Cette lutte peut être régulée par la France, l’Arabie saoudite et les Etats-Unis ou dépasser le seuil tolérable car chacun se croit investi de la mission messianique de remplacer Bouteflika et chacun a son réseau clientéliste national et ses souteneurs étrangers. Faute de trancher entre les deux, le système peut choisir une autre calamité islamo-nationaliste avec ses réseaux dans l’armée, les affaires, le FLN et l’ancienne équipe de Hamrouche : Ali Benflis. C’est ce qui semble pour l’instant se déssiner. Pour celui qui connait l’Algérie, ce choix est provisoire et d’autres luttes sont en perspectives. Comme dans l’empire Romain, les élites et les généraux doivent se réunir en conclave et arbitrer entre les prétendants au trône.
Ces trois dauphins sont le produit de la continuité d’un système qui a fait de son existence une errance erratique au nom du peuple, loin du peuple, contre le peuple et se protégeant de ce peuple derrière l’armée issue du peuple. Ces trois dauphins ont bradé les richesses de l’Algérie au capital international et aucun des trois n’a tenté de résister ou de dénoncer cette braderie de l’économie nationale ni préserver les hydrocarbures, ni préserver la productivité du travail algérien contre la concurrence déloyale des économies organisées, performantes et prédatrices. Le Chômage, la fuite des cerveaux, l’importation de tout à partir des mêmes monopoles internationaux et par les mêmes monopoles nationaux, le désinvestissement, la fraude fiscale et douanière, le crédit sélectif et clientéliste, le transfert colossal des fortunes, l’affaiblissement de la monnaie nationale, l’alignement sur le Riba et les banques internationales d’un côté et le délabrement de l’appareil éducatif et scientifique national avec plagiat des pôles urbains et technologiques français, vides de contenus, de cohérence et de compétences nationales, d’autre part sont le résultat de ce triumvirat archaïque et anti national. Ce même trio d’incompétents avec ceux qui les ont succédés et accompagné ont permis le montage de joint venture où le capital industriel national a été sous évalué, non recapitalisé.
Les incompétents du FIS mettent en avant un économiste oubliant que celui-ci sous injonction des États-Unis et d’une partie de l’armée a mis fin à l’investissement productif en le remplaçant par les investissements de valorisation du potentiel existant qui devenaient un pipi de chat dans une industrie nationale restructurée à l’emporte pièce alors qu’il fallait lui redonner une nouvelle impulsion managériale et une nouvelle doctrine économique. On ne peut faire valoir ses titres universitaires et toucher à l’économique quand on ignore que le politique est le plus déterminant en dernière instance. Tous ces incompétents sont dans le pouvoir et dans l’opposition alors que le peuple est hors pouvoir et hors opposition souffrant des uns et des autres.
Nous sommes dans une phase décisive d’un moment de l’histoire et tout semble se rassembler avec le mouvement désordonné pour la prise du pouvoir ou pour l’éclatement de l’Algérie.
Dans ce flou, Bouteflika n’a apporté aucune mesure digne d’intérêt, sauf à donner du pouvoir et du matériel à la police pour faire sortir l’armée du bourbier sécuritaire et pour contrer le DRS, mais l’armée se dit – Je suis légitime sur le plan historique, révolutionnaire et anti-terroriste ? Qui va prendre l’initiative ? Qui va affronter l’autre ? Est-ce l’empire à un Tantaoui égyptien ou un Djérid Ammar tunisien ?
Pour sortir du flou et trouver une issue nous devons reposer la question non seulement en termes de légitimité politique mais en termes de légitimité médiatique et économique.
Sur le plan médiatique l’Algérien est désinformé par des médias au service des intérêts occultes et des prédateurs. L’Algérien est mis dans une situation de l’âne de Buridan dans l’impossibilité de choisir ou de renoncer. Ceux qui se présentent comme information d’opposition ne lui donnent pas les clés de comprendre pour anticiper mais le soumettent à une autre forme de désinformation le poussant à quitter le champ politique et à ne pas voir le champ économique. A cet effet tout est mis sur le compte du DRS ou de Bouteflika alors qu’il s’agit d’un système dominé par la culture du partage mafieux de la rente des hydrocarbures, de l’économie informelle, de la prédation que permet un système bureaucratique et un système managérial qui a exclut l’idée de faire des études d’ingénierie par des Algériens et de confier petits et grands travaux au capital international par le clé en main ou le produit en main avec des commissions et des rétro commissions. Les dauphins de Bouteflika, comme lui-même, sont l’émanation du non Etat qui permet la prédation économique, l’injustice sociale, l’absence d’arbitrage par le peuple sur l’utilisation des ressources nationales, l’absence d’esprit d’initiatives créatrices de valeurs, d’emplois et de richesses nationales par le fait du monopole des dérogations et de la servitude aux réseaux du Bakchich en Algérie et hors d’Algérie.
L’équation économique est davantage pire : Nous devenons le terrain où le capitalisme, non seulement continue l’échange inégal par le commerce ou par la prédation coloniale mais le dépotoir de leur technologie obsolète et de leurs nuisances sur l’environnement (déchets nucléaires, produits périmés, idées mortifères…). Il est impossible de mettre sur place une économie moderne quand l’État n’a pas de politique et quand les agents économiques forment une famille au double sens de mafieux et d’alliances matrimoniales. Ce n’est pas la loi de Lavoisier mais la loi de Brown : Tout est en mouvement entropique, chaotique, au détriment du peuple et de l’économie nationale.
Une chose est sure, l’Algérie est rentrée dans une phase d’instabilité d’un nouveau genre. Elle n’est pas maitresse de son agenda. Il appartient aux Algériens conscients des enjeux de partager avec moi deux règles :
La première : Notre miséricorde pour le peuple que nous recommande l’Islam, elle doit être supérieure à la haine des haïssables pour ne pas nous déshumaniser et être entrainés dans leur haine. Nous devons refuser la voie de la violence aveugle, sans projet, sans cap. La révolution est nécessaire, juste et inévitable mais elle ne peut et ne doit être confiée à des aventuriers, des incompétents et des faillitaires. La miséricorde et l’empathie que nous commande l’Islam nous ordonne de nous poser la question déterminante : Allons-nous au nom de notre désir de libération encourager les criminels impérialistes et les revanchards islamistes ou les éradicateurs laïcs à réaliser leurs dessins de guerre civile comme en Lybie et en Syrie ? Avons-nous la lucidité et la compétence de fédérer les probités morales et politiques, intellectuelles et populaires, civiles et militaires pour rassembler les Algériens et les conduire pacifiquement mais sans concessions, sans arrangements d’appareils et sans présence de l’OTAN, de la CIA et de la DST pour enfin parachever l’indépendance qui a été confisquée et retrouver la souveraineté dans la paix, la liberté, la prospérité ? N’est-ce pas que notre Prophète nous a interdit de combattre derrière un étendard confus et que celui qui meurt derrière cet étendard meurt comme un mécréant. N’est ce pas lui qui nous a demandé d’être lucide et d’empêcher les insensés de nous conduire à la noyade collective :
D’après Annou’mân Ibn Bachir (RA), le Prophète(sws) a dit : « L’image de celui qui ne reconnaît pas les interdits de Dieu et cherche à les abolir et l’image de celui qui les transgresse est celle d’un groupe de gens qui ont tiré au sort pour donner à chacun d’eux sa place dans un bateau. A certains revint le pont et à d’autres la cale. Ceux qui logeaient dans la cale étaient obligés de passer par le pont pour puiser l’eau (de la rivière). Ils dirent : « Si nous faisions un trou dans la partie qui nous revient, nous cesserons de déranger ceux qui sont au dessus de nous ». S’ils les laissaient réaliser ce désir, c’est leur perte à tous ; et s’ils les en empêchent, c’est leur salut à eux et à tous ». (Rapporté par Al Boukhari)
La seconde : Nous devons d’inviter l’armée algérienne à relire avec responsabilité et nationalisme la plateforme de Rome de 1995 et d’inviter rapidement les plus sages et les plus influents à y adhérer et à faire bloc contre la marche vers l’inconnu. Sinon il y a le projet de Plateforme proposé par Abdelhamid Mehri qui doit être débattu, enrichi et mis sur pied pour en faire un programme de transition autour duquel se rangerait les femmes et les hommes épris de liberté, d’algérianité et des idéaux de novembre 54. J’invite les militants et les sympathisants d’une idée noble, généreuse, compétente et réaliste du FLN historique, du FIS, du FFS et de l’ANP à s’engager hors de l’esprit infantile et partisan de leurs appareils sectaires et à défendre l’indépendance de l’Algérie et à la redresser politiquement, économiquement et socialement.
Encore une fois il faut avoir le courage de dire la vérité : Ne perdons pas de temps. Monsieur Abdelhamid Mehri a fait une bonne proposition au Président Bouteflika. En mon humble avis, il est trop âgé et trop intelligent pour aspirer à autre chose qu’à une réconciliation qui réunit les lucides de ce pays avant le déluge. Le silence occultant sa proposition par l’opposition algérienne et ses chantres reste suspect quand on connait la valeur de l’homme, ses positions invariantes et surtout l’initiative d’ouvrir le champ politique et social. L’opposition algérienne islamistes et laïcs semblent être d’accord pour éviter le seul événement réellement politique depuis presque 20 ans.
Pour nous il ne s’agirait pas d’un moment d’émotion et d’applaudissement mais d’une nouvelle théorie de l’État, d’un nouvel énoncé de principes constitutionnels, d’une nouvelle doctrine de gouvernance, de la restauration de la politique comme disait Malek Bennabi un acte scientifique. Il ne peut être scientifique au sens sociologique si la société est absente ou si l’état-pouvoir dans tout ce qu’il entreprend est à la fois le maitre d’ouvrage, le maitre d’œuvre et le maitre d’usage ne laissant place à aucune inventivité, à aucune expression plurielle, à aucune responsabilité qui s’assume dans son domaine de métier et de compétence. Il ne peut y avoir Plateforme de sortie de crise si le peuple n’est pas impliqué dans ce débat au niveau des quartiers, des villes, des communes, des wilayas, de la nation, des corporations, sans fusil sur la tempe et sans argent sale mis dans les mains. Le peuple est le seul garant de l’Etat de droit à ériger, de la protection de cet Etat, de ce peuple et de leur territoire des visées impérialistes.
C’est en cassant, en Algérie, le système laïc, usuraire et monopoliste et en promouvant à sa place un système civilisationnel inédit mais s’inscrivant dans la logique de continuité territoriale, historique et psycho mentales de la civilisation islamique que nous pouvons nous préserver de l’impérialisme et du sionisme.
Contrairement aux apparences, l’Algérie dispose de ressources et d’hommes compétents alors que l’impérialisme dispose d’un capitalisme en voie d’effondrement. Dans les mois à venir tout le capital industriel, foncier et financier réel ou fictif passera entre les mains du capitalisme chinois ou israélien. L’Algérie est capable de résister et de porter la voix des opprimés d’Afrique du Nord et d’Afrique. Sinon tous nous serons des pré retraités qui vivoterons d’une rente du comptoir commercial américano franco israélo saoudien en Algérie. Nos limbes deviendrons des kleenex jetables, le temps de pleurnicher sur la grandeur et la dignité de nos aïeux avant 1830, puis comme une mémoire volatile d’un poisson rouge dans un bocal nous vivrons avec l’impression du déjà vu.
Ancien cadre supérieur, ancien dirigeant d’entreprise et ancien pédagogue je sais par expérience qu’il ne faut jamais construire sur une blessure qui n’est pas cicatrisée et qu’il faut redresser l’échec en réussite en réalisant de véritables réussites, même si elles semblent petites, ces réussites si elles sont celles des principaux acteurs du changement, ceux qui peinent et qui attendent un meilleur avenir, alors elles facilitent les grandes réussites, les grands apprentissages et la cicatrisation des plus grandes douleurs, des plus grandes déceptions et des plus grandes pertes. Même si les apparences entretenues par les intellect-écuelles et les médias invitent au pessimisme et à l’abandon, il y a de l’espoir et d’immenses chantiers à entamer pour reconquérir notre dignité, notre islamité et notre algérianité. On nous impose l’Apocalypse et les Croisades, soyons à la foi le plant de palmier que le Prophète a recommandé de planter même si la fin du monde survient et soyons tous Salah Eddine pour nous libérer de ce Wahn.
« Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne vous prenne par la gorge » W. Churchill
Allah soit témoin que j’ai transmis en mon âme et conscience.
Omar Mazri – Auteur, Ecrivain
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Droit de réponse: L’auteur de cet article, entretenant les confusions des années de sang et de terreur des années 90, m’accuse de soutenir l’action armée aujourd’hui « nous voyons Anwar Haddam annoncer son retour des Etats-Unis et dire des imbécilités gravissimes du genre : Ou le changement ou le soutien à la lutte armée » , …et Haddam qui soutient la lutte armée… ». je souhaite, en guise de réponse à une telle accusation grave, la publication ici du Mémorandum de notre Mouvement MLJS au sujet du changement dont voici le contenu:
Mémorandum du Mouvement pour la Liberté & la Justice Sociale
Pour une Plate-forme Nationale
Pour un Changement Global et Graduel du Système Politique en Algérie
15 Juin 2011
Notre pays, l’Algérie, dont le peuple vit une faillite sociale devenue intolérable, a besoin d’un nouveau système politique. Toute réforme de la situation dans le pays sera vouée à l’échec si elle ne concerne pas le système politique et la manière dont les décisions politiques sont prises. Ce système fermé qui a permis à un petit nombre d’individus, d’une manière illégale et anticonstitutionnelle, la confiscation du droit de tout le peuple de choisir ses représentants élus lors des élections du 26 Décembre 1991. Le crime odieux du 11 Janvier 1992 a conduit à une tragédie nationale, dont les blessures n’ont pas été encore pansées, ainsi qu’au verrouillage politique et à la faillite économique. Les Janvieristes ont essuyé un grand échec dans la construction d’un état dans lequel le citoyen jouira de la liberté et dont l’économie sera solide, crédible, et capable de rivaliser et d’être compétitif dans le système économique mondial. Cela est dû à l’absence de pouvoir politique émanant du peuple et reflétant sa diversité.
Ainsi, 50 ans après son indépendance, notre peuple a le droit de se doter d’un système politique qui lui permettra d’atteindre l’objectif de la guerre de libération du 1er Novembre 1954 : obtenir l’indépendance nationale par : 1- restaurer l’Etat algérien, souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes de l’Islam. 2- Respect des libertés fondamentales, sans discrimination ethnique ou religieuse. Il ne sera possible d’établir un tel état indépendant tant souhaité que par la réalisation d’une entente entre gouvernants et gouvernés. Dans notre pays, l’Algérie, dont le peuple a choisi le système républicain, le seul moyen de parvenir à une telle entente entre les gouvernants et les gouvernés est de parvenir à l’établissement d’un système politique fondé sur le principe d’élections libres dans un cadre multipartite, sans intervention de l’institution militaire et sécuritaire dans la compétition politique, avec la séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires, ainsi que le respect de la liberté de la presse.
Le système politique actuel qui n’a aucune légitimité populaire ou constitutionnelle, est devenu une véritable menace pour l’avenir du pays, son tissu social, et les intérêts stratégiques de notre peuple. Il est temps d’intensifier les efforts pour entreprendre le changement, et mettre un terme à l’aventure si coûteuse du 11 Janvier, avec les deals commerciaux et traités de sécurité suspects qui s’en s’ont suivis, conclus en l’absence de représentants légitimes du peuple, et qui ont causé le gaspillage des richesses de notre pays et violé sa souveraineté.
L’intérêt national suprême nous demande à nous tous, Algériens et Algériennes, d’assumer nos responsabilités, de dépasser nos différences idéologiques et politiques, et d’œuvrer ensemble afin de préparer les conditions propices pour que le changement tant attendu du système politique soit compréhensif et réel. Ce système politique doit répondre aux aspirations du peuple et refléter sa diversité, éviter à notre pays le chaos, et mettre un terme à la faillite sociale et à la dilapidation des ressources humaines et matérielles de notre pays, il doit combattre tous les maux qui entravent son développement national. Un changement consensuel pacifique, bien accompagné, entrepris de manière graduelle et responsable, qui soumettrait l’Etat à la disposition du peuple pour protéger ses intérêts stratégiques et les éléments nécessaires pour son développement, comme les ressources énergétiques, l’agriculture, la sécurité alimentaire et militaire, et pour parvenir à la paix et la stabilité de l’Algérie et des pays voisins.
Afin que le changement nous conduise vers un système politique meilleur, sans causer à notre peuple de nouvelles souffrances, notre pays a besoin de nous tous et il faut sans délai avoir une nouvelle vision de la situation et son traitement; une vision capable de comprendre clairement les exigences du présent et de formuler un modèle alternatif et réaliste au système politique actuel répondant aux attentes de tous les Algériens de différents courants, et leur ouvrant à tous, sans exclusion, de nouveaux horizons.
Ainsi, l’action politique demandée aujourd’hui est celle qui permettrait d’ouvrir la voie à tous les citoyens, y compris ceux affiliés à la tendance islamique, de dépasser leurs différences, et d’intensifier leurs efforts pour réaliser un consensus national engageant tout un chacun à respecter des principes fondamentaux et essentiels pour un système politique nouveau; des principes inspirés de la lutte du peuple pour la liberté, la dignité, et la justice sociale.
Pour cela, nous dans le Mouvement pour la Liberté & la Justice Sociale (MLJS), appelons les mouvements de jeunes et la classe politique à prendre ensemble l’initiative de créer une dynamique politique en coordonnant nos efforts, et en communiquant directement avec le peuple, afin d’apporter le changement souhaité du système politique, et établir ensemble un «conseil national » dans le but : 1- D’organiser et de superviser un débat national populaire, ouvert et élargi, à travers les villes et villages du pays, pour une «Plate-forme Nationale pour le Changement Pacifique du Système Politique».
2- De suivre la mise en application de ces mesures au cours de la phase de transition à définir ensemble.
Nous au MLJS, et comme contribution au débat national, proposons que les mesures énoncées ci-dessous soient prises afin de parvenir à un changement global de manière graduelle:
a- Définir le but du changement du système politique : continuer les efforts nationaux pour la réalisation du but de la révolution de Novembre 1954, à savoir : obtenir l’indépendance nationale par 1- la restauration de l’Etat algérien, souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes de l’Islam. 2- le respect des libertés fondamentales, sans discrimination ethnique ou religieuse.
b- Assurer une coupure réelle, de manière pacifique et concertée, avec le système politique en place, par:
1- la levée effective de l’état d’urgence, et les mesures extraordinaires qui s’en sont découlées,
2- L’annulation de la constitution actuelle et le retour à la constitution du 23 Février 1989, pendant la période transitoire, en attendant l’élaboration d’une nouvelle constitution par une Assemblé Nationale Constituante élue
3- Ouverture du champ politique et médiatique: le rétablissement des activités de tous les partis politiques sans exclusion, la levée de l’interdiction de la formation de nouveaux partis, et la levée de l’interdiction des journaux, publications, et livres.
c – Le retour à la paix civile, la souveraineté populaire, et à la légalité constitutionnelle:
1-Tourner la page sur la tragédie nationale et réaliser une véritable réconciliation nationale: s’engager, après l’instauration d’un nouveau système politique et dans le cadre de la loi et d’une justice indépendante, à œuvrer pour le rétablissement de la vérité sur toutes les violations graves des droits de l’homme, et les crimes commis contre notre peuple,
2- Déterminer une période de transition: en consultation avec toutes les forces et les personnalités nationales, déterminer la période la plus courte possible permettant au peuple d’exercer pleinement sa souveraineté par:
3- L’Organisation d’élections libres et pluralistes d’une l’Assemblée Nationale constituante, des assemblées locales, ainsi que des présidentielles.
En cette occasion, nous au MLJS clarifions un certain nombre de points que nous proposons pour le débat national pour adoption comme partie intégrante de « la Plate-forme Nationale pour le Changement » ; cela afin de rétablir la confiance entre les divers courants, et pour promouvoir les principes et fondements du système politique souhaité:
a) Sur les éléments constitutifs de l‘identité nationale:
Ils sont l’islam, l’Arabité et l’Amazighité. Il faut que ces éléments trouvent leur place et leur renforcement institutionnel sans exclusion ni marginalisation. Ainsi, des associations à caractère culturel ou religieux ont le droit d’œuvrer afin de promouvoir ces éléments, sans pour autant en monopoliser l’expression. Cependant, ces éléments ne devraient pas être utilisés à des fins de propagande politique partisane.
b) Sur la relation de l’Etat et des partis politiques avec la religion:
L’Islam est la religion adoptée par le peuple Algérien dans sa grande majorité depuis plus de 14 siècles. Ainsi, tout projet de changement de la situation en Algérie qui ne tiendrait pas compte de cet élément constitutif, important et essentiel, de l’identité des citoyens serait voué à l’échec. Cependant, afin d’éviter tout dépassement de la part de l’Etat ou des partis politiques, il est essentiel d’introduire dans la nouvelle constitution des articles traduisant les principes suivants concernant la relation du futur système politique avec l’Islam:
1. Refus de toute tentative par l’Etat ou les partis politiques de monopoliser l’expression de la vérité religieuse ; personne ne peut avoir le monopole de l’Islam, ni celui de sa compréhension. Il y a plusieurs interprétations possibles des textes religieux et de leur application.
2. Les partis politiques peuvent présenter des programmes politiques s’inspirant de leur propre interprétation de l’Islam ; c’est au peuple de choisir en toute transparence le programme politique qui répondrait à ses aspirations.
3. Le dénigrement des pratiques religieuses de toutes les religions, ainsi que la discrimination fondée sur la vie religieuse propre, sont des pratiques incompatibles avec les droits de l’homme et la liberté, et sont des pratiques anti-démocratiques.
4. Il n’est pas acceptable d’utiliser la religion à des fins politiques, ou de faire pression sur les citoyens qui vivent et pensent de manière différente.
c) Sur le Processus Démocratique:
Le véritable processus démocratique qui vise à établir un système de gouvernance démocratique, requiert:
1. Le respect et la promotion de la primauté de la Loi, l’égalité dans la citoyenneté, et la lutte contre la corruption et le régionalisme.
2. Le respect et la promotion des droits de l’homme tels que consacrés dans la déclaration universelle, les conventions internationales sur les droits de l’homme et les traités internationaux contre la torture.
3. La garantie des libertés fondamentales, individuelles et collectives, sans distinction de race, sexe, religion, ou langue.
4. La liberté de réunion pacifique ; la formation de syndicats, d’associations caritatives, culturelles ou religieuses, de partis politiques, et les médias non-gouvernementales écrites et audio-visuels;
5. Le respect de l’alternance du pouvoir par le biais d’élections libres et pluralistes, l’engagement du parti de la majorité à respecter les droits des autres partis politiques, de rejeter toute politique éradicatrice.
De même, les partis minoritaires s’engagent à respecter le droit du parti majoritaire à la mise en œuvre de son programme tel que présenté au peuple lors des élections tout en préservant le droit d’exercer une opposition politique.
6. Le rejet de la violence comme moyen d’accès ou de préservation du pouvoir , et le rejet de toute dictature de quelque nature ou forme que se soit, le respect et la promotion de la tolérance et la diversité, la séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires, et l’indépendance des médias; le peuple a le droit de défendre ses institutions élues.
7. La non-militarisation des partis politiques ou leur financement de l’étranger, et la non- ingérence de l’institution militaire et organes sécuritaires dans la compétition politique, respect du principe de soumission de celle-ci à l’autorité politique élue. Le respect des institutions constitutionnelles du pays et l’engagement à travailler dans le cadre de la Constitution, et que toute modification de la Constitution ne doit être faites que par le biais de la Constitution elle-même.
d- Pour une Charte de Citoyenneté:
Le peuple algérien est souverain, ce qui accorde à tout algérien, sans aucune discrimination ou exclusion, des droits individuels et collectifs de citoyenneté, qui doivent être considérés comme fondamentaux et permanents ne pouvant être modifiés suite aux changements de gouvernements ou de la constitution. Ces droits doivent être inclus dans une telle « Charte de Citoyenneté » qui devrait être soumise au référendum populaire. Parmi ces droits individuels et collectifs éternels du citoyen, nous proposons ce qui suit:
1. Le droit à l’égalité dans la citoyenneté pour tous les citoyens de toutes les différentes catégories du peuple algérien. Le droit à la justice, le droit à l’égalité devant la Loi.
2. Le droit à la vie et à la sécurité, et le droit à l’honneur et à la dignité. Le droit à l’éducation fondamentale, et le droit d’offrir une formation professionnelle pour un travail productif et enrichissant.
3. Le droit à la vie privée, et le droit des citoyens à protéger leur vie privée de toute forme d’espionnage ou surveillance. Le droit à la liberté, y compris la liberté de conscience et la liberté de croyance.
4. Le droit au minimum nécessaire à une vie décente: alimentation, habillement, logement, la santé, la sécurité et les transports publics. Le droit aux revenus légitimes et à la propriété privée. Le droit d’assurer la sécurité économique et le travail productif et gratifiant pour les citoyens en mesure de travailler. Le droit des citoyens incapables de travailler à l’accès gratuit aux nécessités de la vie.
5. Le droit de participer aux affaires publiques du pays. La liberté de réunion pacifique et la liberté d’expression et d’opinion, et le droit d’offrir des conseils et formuler des critiques dans le cadre du respect des droits des autres.
6. Toute fonction de responsabilité politique publique, à quel niveau que ce soit, doit émaner du choix du peuple: le peuple est la seule source de légitimité pour toute fonction politique publique. Le respect du choix du peuple et l’engagement envers le principe de l’alternance du pouvoir par le biais d’élections libres et pluralistes, et l’engagement à ne pas rester ou accéder au pouvoir par l’usage de la force.
7. Le droit de regard du peuple sur le pouvoir politique, dans ses deux pouvoirs législatif et exécutif, et l’amener à poursuivre une politique telle qu’acceptée par le peuple.
Nous au MLJS condamnons encore une fois toute internationalisation de la question Algérienne et nous nous opposons à toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de l’Algérie. Nous visons au développement des relations fraternelles futures de l’Algérie avec les pays du Maghreb dans le cadre du respect mutuel et pour une intégration économique effective au service des intérêts stratégiques de tous les peuples du Maghreb. Comme nous aspirons au développement des relations futures de coopération et de bon voisinage de l’Algérie avec les pays Musulmans, du Sud Saharien, des pays de la mer Méditerranée, et les grandes puissances, servant les intérêts stratégiques communs de nos peuples.
Nous souhaitons au MLJS contribuer par ce mémorandum à servir l’intérêt stratégique de notre pays l’Algérie et sa sécurité nationale, et à protéger notre peuple contre les dangers graves qui lui sont posés.
Pour le Mouvement pour la Liberté & la Justice Sociale,
Anwar N. Haddam
Député – Elu au Parlement Algérien (FIS, Déc. 1991)
Vous étiez ou frère Anwar pendant toutes ces années ? A la Mecque ? A Médine ? En Afganistan ? En Algérie?
@ Anwar N.Haddam
Je suis heureux de vous voir enfin réagir. La question reste posée dans son ensemble sur 4 champs :
1- Nous attendons des dirigeants du FIS qu’ils s’expliquent sur leurs erreurs stratégiques pour que le peuple et les intellectuels comprennent ce qui s’est réellement passé. Nous respectons nos morts mais la position de victime n’apporte rien au débat. Vous étiez président de l’instance parlementaire aux USA et Rabah Kébir représentant du FIS en Europe : Qu’avez vous apporté en terme de communication, de clarification et de solution au peuple Algérien ? Les éradicateurs ont mobilisé Bernard Henry Levy et Cohn Bendit et quelques figures médiatiques en France pour vous criminaliser et couvrir l’expédition punitive qui a frappé le peuple algérien.
2 – J’ai la conviction qu’aujourd’hui les marrons sont cuits. En refusant de dénoncer le terrorisme au nom de la légitime défense vous avez contribué avec les dirigeants du FIS à réaliser le pire scénario qui soit : Donner la légitimité aux seconds couteaux de l’armée qui ont vaincu les maquis et qui appliquent la loi – malheur aux vaincus – et bon appétit à ceux qui se soumettent. Vous tombez dans le même travers que les autres en créant un appareil face à un appareil qui ne vous reconnait pas sauf que celui-ci est aux commandes de l’Etat. Il y avait 20 ans de débats idéologiques, politiques, économiques et culturels ratés. L’Etat n’existe pas et le peuple est hors jeu, qu’allez vous faire avec votre plateforme en venant une fois de plus la proposer d’en haut comme les anciens appareils du FIS et du FLN. Chaque algérien conscient doit accepter qu’il ne peut plus s’improviser Mahdi ni tolérer le messianisme politique. Nous sommes face à une situation où les jeunes doivent apprendre à débattre, à trouver des solutions en fonction du terrain qu’ils connaissent car ils le vivent au quotidien. Les rescapés comme nous ne peuvent que débattre avec eux et répondre à leurs demandes pour être à leur service, pour leur apporter une expertise, un conseil ou une compétence de gestion et d’ingénierie.
3 – Il n’y a pas d’Etat. Ni état de droit ni état de voyou. C’est le vide sidéral. Vous allez négocier avec quelle Institution? En 92 vous aviez la possibilité de faire sortir à la rue ceux qui ont voté pour le changement, pour négocier avec ce qui restait d’Etat. Vous l’avez pas fait! Pourquoi? Pourquoi tenter de faire ce qui est impossible en 2011?
4 – La priorité est l’affaire libyenne. L’OTAN et les USA sont à nos frontières convoitant nos ressources et remodelant nos frontières. Où le système algérien devient complice et c’est l’apocalypse pour le peuple algérien ou une partie de l’ANP décide dans un sursaut révolutionnaire de ne pas céder un pouce de territoire ou de richesse et de ne pas laisser l’OTAN s’installer en Libye. Notre devoir, si on veut voir un jour une Algérie indépendante et prospère, est de dire non aux aventuriers qui ont une revanche contre le système et de prendre les armes pour faire tomber le pouvoir qui n’est pas là où vous imaginez. L’Algérie est gérée à distance par téléguidage. Ce n’est pas un hasard où dans ce climat propice à une autre guerre civile que les éradicateurs relancent leur mot d’ordre contre la Charia islamique. Les analyses savent que le champ islamique est entre les caciques du FIS qui se sont enrichis de la situation à l’exception de Ali Belhadj qui a du mal à actualiser son discours et à fixer la ligne d’horizon, entre les mains des salafistes fainéants, infantiles et pro-saoudiens et les confréries maraboutiques liées à la Franc-maçonnerie, aux Djinn humains et à Bouteflika, une fois que Ghozalli Abou Faracha s’est appuyé sur les marabouts comme du temps de la France coloniale.
En conclusion vous étiez dans une démarche partisane, sincère, mais il lui manquait la vision binoculaire pour voir en relief l’Algérie et l’Islam. Ces deux, vous les avez livré, pas vous, mais votre appareil, aux charlatans et au système mafieux car je le dis et je le répète vous n’aviez pas de vision stratégique ni tactique ni de chemin de repli ni de cadre de négociation.
Je ne remets pas en cause votre intégrité morale, vos compétences personnelles, ni votre islamité ni votre algérianité mais l’indigence de la culture d’appareil.
@ Omar Mazri
1- Merci pour votre réponse, mais je note cependant que vous n’aviez toujours pas clarifié d’où tenez vous ces accusations graves a mon encontre : « nous voyons Anwar Haddam annoncer son retour des Etats-Unis et dire des imbécilités gravissimes du genre : Ou le changement ou le soutien à la lutte armée » , …et Haddam qui soutient la lutte armée… », alors que toux ceux ou celles qui suivent mes déclarations comprennent que, contrairement à vos accusations dangereuses, je prône un changement global, pacifique et graduel du système politique en Algérie.
Donc la question principale de mon commentaire reste sans réponse de votre part.
2- Vous dites aussi ; « Je suis heureux de vous voir enfin réagir… » : Que je sache, j’ai posté le premier commentaire ! Toujours est-il, je suis ouvert au débat mais loin de toute surenchère du genre : « Nous attendons des dirigeants du FIS qu’ils s’expliquent sur leurs erreurs stratégiques pour que le peuple et les intellectuels comprennent ce qui s’est réellement passé. » :
a) Car, je pense que vous n’êtes pas en mesure d’affirmer solennellement que le peuple n’a pas compris ce qui c’est réellement passé. Je vous rappelle que s’il y a une partie qui puisse parler au nom du peuple c’est bien nous les représentants élu de sa majorité… et pourtant je ne me permets pas de le faire, je préfère attendre jusqu’au changement du système politique et le retour du processus démocratique pour trancher sur cette question de représentativité.
b) De même concernant intellectuels dont vous semblez vous présenter en porte parole: j’espère que vous n’avez pas une définition sélective de l’intellectuel Algérien…sachez qu’il y a un grand nombre d’intellectuels – toutes tendances confondues, inclus ceux de la tendance Islamique – qui ont compris ce qui c’est réellement passé en Algérie.
3- Quant a votre analyse, malheureusement elle est basé sur de fausses informations et graves accusations, du genre : « En refusant de dénoncer le terrorisme au nom de la légitime défense…».
Trouvez ci-joint une « Mise au Point », publié en 2006, concernant ma mission dans le FIS jusqu’à ma démission du parti (pour des raisons politiques) en 2004, ainsi que sur mes déclarations, notamment celles relatives à la violence.
Ce n’est point de ma faute si vous n’aviez jamais eu connaissance de mes prises de position. Toujours est-il, je suis ouvert au débat… du peu qu’il soit sérieux et bien informé. Merci.
Anwar N. Haddam
Mise au Point
Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux, je soussigné, Anwar NasrEddine Haddam, Député-élu de Tlemcen aux élections du 26 Décembre 1991, au sujet de ma contribution aux efforts nationaux entrepris, au lendemain de l’ arrêt du processus électoral du 11 Janvier 1992, pour le retour à la légalité constitutionnelle, aussi bien qu’en ma qualité de Président de la Délégation Parlementaire du FIS à l’Etranger, de Mars 1992 à Aout 2002, qu’en tant que Conseiller Politique du Bureau National Exécutif du FIS, de Septembre 2002 à Octobre 2004, déclare ce qui suit:
1- Ma mission, telle qu’elle m’a été définie par le Bureau National Exécutif, a été principalement :
a) D’exprimer à l’opinion internationale les souffrances du peuple Algérien, suite a l’arrêt du processus électoral, du 11 Janvier 1992, et ses aspirations à l’exercice de sa souveraineté, à la liberté, et à la justice sociale.
b) De dévoiler la véritable nature du pouvoir en place issu de l’arrêt du processus électoral.
c) D’œuvrer pour l’élaboration d’une solution politique juste et durable a la crise Algérienne.
Aussi, contrairement aux accusations multiples des uns et des autres, mes activités étaient strictement dans le cadre de ma mission au sein du FIS, publiques et de caractère purement politiques.
En effet, le ‘Board of Immigration Appeal’ (BIA), la plus haute Cour de l’Emigration des Etats Unis d’ Amérique, après quatre longues années de détention injuste – détention suite aux nombreux mandats d’arrêts internationaux non fondés, lancé contre moi par le régime des putschistes de Janvier 92 – et après des enquêtes minutieuses entreprises par les services du CIA et du FBI, le BIA a conclu dans sa Décision du 30 Novembre 2000 m’octroyant le statut de refugie politique:
« …1 ‘identité et les activités (de Anwar Haddam) en tant que parlementaire élu et en tant que
porte parole du FIS ont été de tout temps connus par le gouvernement des Etats Unis. » (page 3 de la Décision)
2- Ma position sur l’usage de la force dans le conflit algérien, que j’ai exprimé au nom du FIS, se résume comme suit:
« Le FIS, basé sur son interprétation de l’Islam, a toujours exprimé son outrage à l’assassinat de civils, en particulier les femmes et les enfants. Le FIS condamne également l’assassinat des membres des familles des « Forces Spéciales » et cela malgré les actes horribles commis par ces «forces de terreur ».
Le FIS s’oppose à, et condamne toute attaque contre des individus, femmes ou hommes, qui exercent leur droit d’expression d’une manière pacifique, tels que les politiciens, écrivains, ou journalistes, qui ne dirigent pas ou ne prennent pas part directement aux opérations dites de sécurité contre notre peuple.
La lutte de notre peuple se passe en Algérie et est limitée d l’intérieur de ses frontières, et est une lutte contre la junte qui a confisqué le choix du peuple et qui s’est imposé par la force des armes. »
Toutes mes déclarations publiques ou privées, prouvent que tout en soutenant politiquement et fermement, au nom du FIS, le droit du peuple de défendre ses institutions constitutionnellement choisies, j’ai toujours condamné avec la même fermeté le terrorisme et l’usage de la violence à des fins politiques, et j’ai toujours prôné la solution politique à la crise politique que traverse l’Algérie.
En effet, mes conférences publiques et privées, mes lettres adressées aux différentes instances internationales, mes déclarations à la presse, ainsi que les communiqués signes par moi-même sont clairs à ce sujet. A titre d’exemples:
a. Un article de ‘La Nation’ , date du 11 Juillet 1992, décrivant mon papier titre: «L’Odyssée Algérienne, l’Emergence du Monde Musulman, et le Nouvel Ordre Mondial» : un document que j’ai présenté lors des premières rencontres de la Délégation Parlementaire avec les représentants des Organisations Internationales des Droits de l’Homme, telles que Amnesty International (Londres,12 Mai 1992), Middle East Watch (New York, 25 Mai 1992), The Lawyers Committee for Human Rights, et le Centre des Droits de l’Homme des Nations Unis (New York, 17 Juin 1992).
b. Déclaration contre la bipolarisation de la société algérienne et contre toute atteinte physique aux étrangers: Communiqué daté du 16 Décembre 1993.
c. Déclaration contre la Violence: Lettre Ouverte adressée le 1ier Février 1994 à Middle East Watch, dans laquelle la Délégation Parlementaire lance un «Appel contre la Violence », que ce soit aussi bien contre les algériens- civils ou militaires – que contre les étrangers, « qui ne dirigent pas ou ne prennent pas directement part aux opérations de sécurité. »
d. Déclaration contre l’assassinat de femmes, de journalistes, et d’intellectuels: Un communique daté du 19 Mai 1994 et un autre du 17 Mars 1995.
e. Conférence de Presse organisée le 9 Aout 1994 à Washington; DC, suite à certaines rumeurs mettant en doute notre appartenance au FIS après notre soutient politique aux efforts d’unification des différents groupes armés de Mai 1994 ; rumeurs propagées par certain membres du FIS et reprises largement par les medias. Durant la Conférence de Presse; j’ai réaffirme l’appartenance au FIS de tous les membres de la Délégation Parlementaire, et que le FIS été toujours un Parti à caractère purement politique et non armé.
f. ‘Plateforme pour une Solution Politique et Pacifique à la Crise Algérienne’, un appel lancé de Rome le 13 Janvier 1995, suite à de multiples rencontres des différents partis politiques Algériens entre Novembre 1994 et Janvier 1995, sous l’égide de la Communauté de St Egidio. La Délégation Parlementaire a été l’un des initiateurs de ces rencontres.
g. ‘Communiqué Explicatif de la Délégation Parlementaire du FIS à Propos de l’ Attentat de la Rue Amirouche d’Alger, après les interprétations tendancieuses d’une Partie des Medias’: Communiqué du 5 Février 1995
h. Déclaration contre l’horrible attentat à la bombe au Metro de Paris: Communiqué du 28 Juillet 1995
i. ‘A Quest for Peace in Algeria’, un appel à la paix en Algérie lancé de Stockholm, Suède, le 8 Février 1996, suite à une rencontre de cadres du FIS organisée par la Délégation Parlementaire et sous l’égide du parti des Chrétiens Socio – Démocrates Suédois
j. Déclaration contre l’assassinat des moines de Tibehrine: Lettre au Pape Jean-Paul II: 24 / 5/ 96
k. Déclaration contre l’assassinat de l’Evêque d’Oran : Communique daté du 2 Aout 1996.
l. Lettre Ouverte au Président de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale Française, daté du 9 Novembre 1997.
m. Communique, daté du 30 Mars 2000, exprimant la position du FIS concernant l’invitation de délégations internationales des Droits de l’Homme à visiter l’Algérie.
n. Lettre Ouverte Aux Membres du Congres Américain, daté du 21 Septembre 2001, exprimant la position du FIS concernant les attaques horribles du 11 Septembre 2001.
o. Communique date du 1ier Novembre 2004 exprimant la position du FIS sur I’ Amnistie Générale.
p. Contribution à titre personnel au débat autour de la Réconciliation Nationale: une série d’articles et d’interviews publiés dans différents journaux nationaux. Parmi ces articles:
– « Le Malentendu et son Prix Elevé : l’Absence d’une Culture de Liberté du Pluralisme et Dialogue Civilisé » : ‘Al Atlasse’, 24 Avril 2004,
– « Sur la Présence Politique de la Mouvance Islamique: Islam en tant qu’Elément Essentiel de L’Eveil Civilisationel » : ‘Al Atlasse’ du 9 Mai 2004,
– « Pour une Réconciliation Nationale qui Pansera les Blessures et qui Mènera vers une Résolution Civilisée de la Question Algérienne » : ‘DjawairNews’ le 10 Novembre 2004
q. Lettre aux Membres du Parlement Britannique, daté du 8 Juillet 2005, exprimant la position du FIS concernant les attentats du 7 Juillet 2005
r. Appel au nom du FIS pour la libération de Ali Belaroussi et de Azeddinne Belkadi: 27 Juillet 2005
s. Communiqué condamnant l’assassinat de Ali Belaroussi et de Azeddinne Belkadi: 27 Juillet 2005
3 – Quant aux accusations de certaines medias concernant mes réactions à certains événements qu’à vécu notre pays durant la décennie sombre qui a suivi l’arrêt du processus électoral, et qui, malgré mes maintes clarifications à leur sujet, sont toujours reprises par certains cercles à chaque fois que sont annoncées des mesures pour tourner cette page triste imposée à notre peuple, je précise encore une fois ce qui suit sur:
a. L’assassinat du psychiatre Boucebci:
II est à rappeler que ma seule déclaration publique à ce sujet à été celle faite, par téléphone, à une journaliste de I’ AFP, lors de mon passage en Novembre 1993 it Rome pour participer à un ‘Symposium Prive sur les Relations entre la Communauté Europe et le Monde Arabe’, et qui a été organise par le « Royal Institute for Foreign Affairs» de Londres. J’ai déclaré ce qui suit à cette journaliste:
«Selon les informations que j’ai reçu, après l’assassinat, cela aurait pu être une sentence des Moudjahiddines qu’ils ont eux même exécuté, basé sur les informations qu’ils ont reçus concernant les activités obscures de Boucebci, en particulier son assistance professionnelle aux tortionnaires lors des séances de torture de certains détenus politiques.»
Je tiens à souligner ici qu’ à la suite de plusieurs attaques perpétrées contre des civils et qui ont tenu place sous d’obscures circonstances, comme ce fut le cas de l’affaire Boucebci, j’ai, à maintes reprises, appelé à la mise en place d’une commission indépendante pour enquêter sur tous les abus des Droits de l’Homme en Algérie; commission à laquelle s’oppose jusqu’à ce jour tous ceux qui ont appelé à l’arrêt du processus électoral et entraine ainsi notre pays dans un bain de sang.
D’ailleurs, concernant cette affaire, le BIA, dans sa Décision citée plus haut, a reconnu que, en page 28,
«…nous ne trouvons pas que les commentaires de (Anwar Haddam), fait après 1’assassinat, peuvent être vu comme une assistance à, ou une incitation pour la persécution du Dr. Boucebci ou de n’importe quel autre intellectuel…Plus que cela, non seulement il n’a pas cautionné l’assassinat, ( Haddam) a appelé pour une commission indépendante pour revoir les assassinats.»
b.L’affaire de l’attaque du Commissariat Central de la Rue Amirouche d’ Alger:
J’ai condamné ce fâcheux incident, dans le seul communiqué issu à ce sujet et datée du 5 Février 1995, en déclarant clairement tout à fait au début du texte que:
«Parmi les principes de base du Djihad en Islam, figurent celui de ne point tuer les enfants; les vieillards, les innocents de façon générale, ainsi que celui interdisant de supplicier la personne humaine, quelque soit sa race ou sa religion»
Contrairement aux accusations de certaines medias, je n’ai donc jamais proclamé la responsabilité de l’attentat. Comme il est bien indiqué dans son long titre, c’était un Communiqué explicatif à propos de l’attentat après les interprétations tendancieuses d’une partie des medias. Ainsi, comme l’a bien confirmé le BIA en page 29 de la Décision, j’ ai déclaré dans ce communiqué que:
1) « Le commissariat central d’Alger, haut lieu de torture et d’exécution connu de tout un chacun, était apparemment visé.» où le terme ‘apparemment’ a été utilisé parce que l’information reçue, après les faits, par la Délégation Parlementaire n’étais pas d’une source direct,
2) la constitution en toute urgence «d’un comite indépendant afin d’enquêter sur tous les actes terroristes et les graves atteintes aux droits de l’homme. »
En conclusion, tout en assumant mon entière responsabilité des conséquences de ma mission au sein du FIS lors de ces quatorze dernières années, je rejette catégoriquement toutes les accusations non fondées faites jusqu’à ce jour par des cercles connus pour leur opposition farouche à tout effort entrepris pour une réconciliation nationale réellement inclusive. Comme je continuerais In Sha Allah à œuvrer pour le rétablissement de la vérité sur tous les crimes commis contre notre peuple, pour l’élaboration d’une solution politique juste et durable à la crise Algérienne, ainsi que pour les libertés fondamentales et justice sociale en Algérie, et ce avec la participation de tous les enfants loyaux à notre Dinne, notre Umma, ainsi qu’à notre peuple Algérien.
Etablie à Washington le Jeudi 2 Safar 1427 / 2 Mars 2006
@ Anwar Haddam : Merci de votre réponse et de vos clarifications
Une précision s’impose : Je ne me revendique d’aucun parti ni d’aucune association scientifique ou littéraire. Je ne me revendique d’aucune légitimité pour représenter qui que ce soit. Je suis hors système. Etre hors système ne veut pas dire être hors jeu ou hors cadre du débat sur l’Algérie car elle nous appartient à tous.
Allah m’a donné quelques facultés, comme Il en a donné de plus grandes à d’autres, et humblement je viens apporter quelques éclairages. Je suis d’accord avec vous, je n’apporte pas tous les éclairages. Nous sommes à la veille de grands changements et seul Allah sait s’ils seront aussi ou plus tragiques. Ma connaissance modeste ne m’invite pas à l’euphorie et j’aimerais me tromper.
Je n’ai jamais eu l’occasion de vous rencontrer et sans doute vous allez vous rendre compte que ma raison est plus lucide et plus informée de ce que je dis ici. La meilleure preuve et je vous y invite fraternellement d’y réfléchir en politique et non par l’émotionnel de mes mots, certes durs et impolis : j’ai ouvert un espace de clarification par la provocation. Il est à votre avantage d’apporter des clarifications. Le peuple dont je suis un élément a le droit de vous interpeller et vous avez le devoir de me répondre. Vous êtes un homme sincère et intelligent avec une souffrance d’exil et de déni de droit et de déni de parole et vous avez donc mon estime personnelle. Ceci ne m’empêche pas de vous dire que si vous contestez mon devoir de dire, d’analyser, vous ferez la faute mortelle de retomber dans l’erreur des appareils du FIS et du FLN et des autres partis algériens qui ont hérité la culture du parti unique.
En ce qui concerne votre participation à la lutte armée. Je ne porte pas un jugement sur le Jihad en lui même. Je fais référence à ce que la presse algérienne a dit au sujet de votre retour et de trois vidéos dans lesquels vous annoncez votre retour. Votre retour digne et méritée dans votre pays est votre droit que je défends et je suis prêt même à réclamer que justice vous soit rendue comme à d’autres pour ces années sacrifiées. Une fois de plus je ne suis pas un homme du pouvoir ni des appareils et ce système n’écoutera ni ma voie ni celle des hommes libres sinon il y a longtemps qu’on serait sorti du Wahn. J’ai appelé les hommes de raison à ce que votre retour ne soit pas inscrit dans une orchestration qui vous échappe non par manque d’intelligence mais par manque de lisibilité dans un climat où tout indique que l’esprit de revanche des uns et l’esprit d’éradication des autres avec un Etat absent annonce l’effet domino programmé par l’impérialisme.
Je vais être plus direct et plus honnête avec vous : Vous avez été comme beaucoup d’Algériens une victime d’un complot. Vous avez été choisi par le FIS à la députation car vous le méritez par les normes qu’ils se sont fixés : Probité morale, notoriété sociale et volonté de changement. Le problème c’est que derrière ces normes nobles et respectables le FIS est un appareil qui s’est avéré une coquille vide incapable de prendre les décisions qu’il faut. La meilleure décision qui aurait fait exploser tout le scénario prévisible était de dissoudre le parti et laisser les Merani, Sahnouni et Cie avec leurs taupes face à un système autiste et ne pas leur donner l’occasion de ramener une victoire militaire qui efface la victoire politique et qui met le salafisme infantile et le maraboutisme comme devanture de l’Islam, un islam caricaturé.
Je suis prêt à débattre sans passion. Je vais tenter de retrouver l’article et les vidéos où vous dites que vous rentrez pour un changement pacifique sinon vous soutiendrez la lutte armée. Je ne conteste pas votre liberté de soutenir ce que vous voulez, je vous apporte la contradiction violente mais fraternelle que ces affirmations ne sont pas celles que le peuple algérien est prêt à attendre. Si une minorité est prête à en découdre avec les armes qui viennent de Libye la majorité est hélas épuisée et le changement n’est pas pour demain et il ne peut être fait d’une manière mécaniste. Quand les révolutions arabes ont commencé j’ai écrit que la Sahwa a commencé en Algérie et qu’il faut que tous les Arabes tirent les leçons de la tragédie algérienne pour que le choix populaire ne soit pas confisqué et surtout qu’il faut faire face à un capitalisme en guerre pour piller les richesses et sauver son système en voie d’effondrement, se mobiliser autour d’un dénominateur commun et que l’Algérie avait produit la plate forme de Rome de 1995 qui peut servir de plateforme et éviter le clivage idéologique dans une situation mondiale et populaire complexe dont les agendas ne sont pas maitrisés par les élites. Hors système je ne suis pas au sens coranique une élite ni un intellectuel car il faut pour celà un Etat ou une société civile qui reconnaisse vos compétences et c’est cette reconnaissance qui donne la légitimité. Je ne l’ai pas. Le débat est plus complexe que les apparences du formaliste des mots.
Encore une fois mon article a été dur envers vous, j’ai choisi un mot impoli ce qui n’est pas de mes habitudes ni de ma culture familiale mais l’article ne faisait pas de vous ma principale cible et il ne venait pas du néant : Il s’inscrit dans une série d’articles où j’interpellais Ali Belhadj, mais Ali n’était pas la cible principale. Les véritables cibles se reconnaissent.
Vous ne m’avez pas répondu à la question lancinante. Si le FIS n’a pas eu l’intelligence stratégique de se dissoudre et faire imploser le système qui a perdu toute légitimité pourquoi il n’a pas fait appel à la population qui avait l’habitude de manifester et de défendre le choix des urnes dans un scénario révolutionnaire qui se prêtait bien.
Je suis heureux de voir que vous appelez à un retour à la constitution de février et non à une constituante qui aurait aggravé la crise algérienne au lieu de la résoudre. Billahi ‘alayka relis mon article et oublie le mot blessant. Mon analyse n’est pas erronée. Tes réponses apporteront de la clarification si d’autres entrent dans le débat.
Je rappelle une fois de plus à monsieur Anwar Haddam que mon article ne faisait pas de lui ma cible. Je l’ai cité comme j’aurais pu citer d’autres personnalités algériennes. Mes sources le citant viennent du site focus-Algerie
http://www.algerie-focus.com/2011/09/22/il-annonce-son-retour-en-algerie-entretien-avec-anwar-heddam-ancien-dirigeant-de-lex-fis-je-soutiens-la-lutte-armee-mais-je-condamne-le-terrorismeaudio/
J’ai retenu la monstruosité des intervenants qui vous criminalisent pour des raisons d’ignorance ou de service commandé. Effectivement l’Algérie a changé, le FIS est mort et enterré mais à sa place vous avez pire : Les salafistes infantiles, le Homs opportuniste et véreux, les confréries maraboutiques. Les anciens cadres du FIS portent une part de la responsabilité. Je ne représente ni l’élite ni le peuple mais ma conscience qui vous interpelle sur la situation de notre pays. Je ne suis ni juge ni policier pour vous juger faudrait-il qu’il y ait des charges contre vous.
Je m’interroge comme un vieux qui radote quand je vous entend dire à peu près : « Nous devons d’œuvrer ensemble, avec toutes les forces politiques présentes en Algérie, y compris le pouvoir.
Où est ce pouvoir? Où est cette opposition? Il n’y a que des appareils autistes de rentiers. Ajouter un appareil ou un parti de plus ne changerait rien à l’équation du cercle carré de notre pays. Vous apprendrez une fois de plus à votre dépens que vous revenez aux illusions de 80-90 et vous serez confronté à l’encombrement de l’espace social, politique par des coquilles vides qui bloquent ce peuple et l’empêchent d’imaginer de nouvelles formes de luttes.
L’urgence est de laisser le débat s’instaurer en Algérie, murir et ce seront les idées les plus nobles, les plus généreuses et les plus efficaces qui seront portées par le peuple algérien, si ce peuple a envie de changer. On peut donner envie de boire ou de manger à quelqu’un mais on ne peut ni manger ni boire à sa place. Cette politique du FLN est finie. La politique qui n’est pas finie et que chaque algérien jaloux de son algérianité doit dénoncer et contrecarrer est celle de l’affrontement entre d’une part les services français et les services états-uniens pour le contrôle des centres de décision économique, culturel et politique voire religieux, et d’autre part entre les éradicateurs et les infantiles qui tous veulent livrer bataille entre eux et être le représentant du CNT algérien.
Mehri qui est rompu à la politique et aux appareils de l’Algérie avant et après l’indépendance a ciblé le président de la République et non le pouvoir et l’opposition car il sait que structurellement, sociologiquement il n’y a en 2011 qu’une Algérie incarnée dans la présence de son président à l’image d’un chef de confrérie maraboutique et non d’un chef d’un état.
Bonjour M. Mazri,
Je salue votre large culture et l’effort que vous faîtes pour analyser la situation actuelle de notre pays, du monde arabe et islamique et du monde en général.
Bien que j’adhère à de nombreux aspects de votre analyse, je reste sur ma faim, cependant. Il y a un point qui me semble crucial et que j’aimerais souligner. Si nous nous focalisons sur ce que font les puissances occidentales et si nous considérons qu’elles ont les clés qui ferment ou ouvrent les portes de notre avenir, alors nous risquons de nous condamner à l’immobilisme. Si le préalable au changement et la rupture avec le despotisme est la totale maîtrise du jeu à l’échelle internationale, alors il n’y a rien à faire car ce jeu nous échappera toujours et la construction de l’État de droit vise justement à donner au peuple un droit de regard sur ce qui se passe dans son pays d’abord, chose qui lui a toujours été refusée jusqu’à présent.
La souveraineté populaire se construit par étapes. Lorsque vous dîtes que l’urgence c’est l’OTAN qui s’installe chez nos frères et voisins libyens, vous faîtes passer la menace de l’OTAN – qui est déjà présent dans notre pays – avant la menace de la mafia locale. C’est pourtant elle, et non pas l’OTAN, qui dénie au peuple le droit de choisir librement ses gouvernants. Devons-nous nous attaquer en priorité à cette mafia ou à l’OTAN?
Nous voyons très bien aujourd’hui en Syrie comment la rhétorique nationaliste essaye de faire passer au second plan le problème de la démocratisation du régime. Il suffirait pourtant que Bashar-El-Assad organise des élections pluralistes transparentes et laisse le vainqueur gouverner, pour que la Syrie retrouve la quiétude et la paix. Mais cela, la mafia syrienne ne veut pas en entendre parler.
Cordialement
@ Adel Herik
Salam, mon frère.
Vous faites bien de rappeler que c’est un effort d’analyse (Ijtihad) personnel. Donc j’avoue publiquement ne pas posséder toutes les clés de compréhension ni de solution et qu’il est temps de passer à une pensée globale, un effort collectif et organisée qui mette fin à la culture de l’improvisation, de la dénonciation pour construire des dispositifs d’analyses stratégiques autour de compétences saines qui ne travaillent pas pour les appareils bureaucratiques, qui reprennent le même schéma de pensée et de méthodologie du FLN ou qui rêvent d’un schéma étranger comme le FFS ou comme les différents appareils du FIS fragmentés sans feuille de route cohérente. Au lieu d’avoir par exemple un front de changement sans cadre idéologique et sans ligne d’orientation idéologique qui va se trouver travaillant, à son insu, pour des agendas étrangers ou les officines intérieures, il y a lieu de cliver sur la souveraineté nationale et les valeurs du premier novembre en introduisant cette fois ci la dimension économique qui était absente ou peu considérée. Il s’agit ensuite de clarifier ce choix au peuple. Toute confusion ou discours qui cherche des compromis ou juste de l’anathème sert les intérêts du système.
Ce système est vassal. La différence entre la fin des années 80 et aujourd’hui n’est pas dans la nature des véritables maîtres de l’Algérie mais dans la vocation de l’Algérie. Ne pas le voir et le montrer par l’opposition algérienne a facilité la transformation de l’Algérie en comptoir commercial comme un ilot isolé dans l’échange inégal et la confrontation à des organisations, des managements et des productivités du travail et des performances qui rendent impossibles le développement économique ni la venue « espéré du capital étranger ». Nous exportons du pétrole et nous achetons la production du marché mondial sans rien gagner en termes de connaissance, d’investissements socialement efficace.
Ce sont toujours les mêmes qui dirigent mais ils fixent une nouvelle vocation de l’Algérie : Une base coloniale comme celle de l’empire romain. L’Algérie devient un dispositif dans le dispositif militaire et sécuritaire de l’Occident. Dans ce dernier cas, l’allégeance du système est plus grande d’autant plus qu’elle s’appuie sur les seconds couteaux qui se disent il n’y a ni légitimité historique ni révolutionnaire ni électorale ni morale mais celle de nos armes qui ont vaincu les maquis islamistes et qui doivent conserver la rente à leur profit et vendre le pays comme dispositif militaire. A long terme il s’agit de refaçonner la carte du nord de l’Afrique subsaharienne car c’est la nature impériale que de fragmenter les autres et de s’assembler entre alliés sans compter les enjeux de civilisation :Islam à éradiquer car c’est la seule alternative au mondialisme.
Vous conviendrez avec moi que lutter contre le comptoir commercial est plus facile que lutter contre la base coloniale. Je ne vais pas parler du système car il n’y a pas d’états ni d’agents politiques ou économiques mais des entités corporelles, des indigènes qui sont animés par la France, les Etats-Unis ou par leurs entente ou par leur lutte coloniale. Il y avait une opportunité de lutte réelle : Les élections de décembre 91. Je peux le dire sur le plan objectif : Le FIS était capable par l’adhésion populaire de casser le lien de vassalité mais il n’avait aucune vision stratégique et aucune alliance. Il s’est entêté de rester fermé alors que des alliances étaient possibles et des négociations en situation de force avec la France et les Etats-Unis étaient possibles pour gagner du temps et mettre en place un processus de résistance nationale contre le colonialisme.
J’ai personnellement rencontré certains dirigeants du FIS et je leur ai dit que vous êtes entrain d’emmener l’Algérie à la catastrophe et que les enjeux dépassent la fête électorale et la démocratie. Pour les Etats Unis et la France il y un seul Islam celui de l’Arabie saoudite. D’ailleurs Ghozali et Bouteflika ont fait de l’Algérie la terre des salafistes monarchistes et des confréries maraboutiques comme du temps de la France.
Sur 20 ans il y avait des choses à faire qui n’ont pas été faites. Aujourd’hui la réponse est plus difficile. Pour l’instant il faut favoriser le débat et l’émergence d’une jeunesse qui fasse un choix stratégique claire sur le changement. Je vous laisse sur votre faim car en un post je ne peux expliquer ce que je tente d’expliquer depuis plus de 30 ans. Mais la faim témoigne de votre sincérité et de votre dynamisme car elle fait sortir le loup du bois et le maitre de maison du logis cherchant chacun sa quête sur son territoire. Faute de l’abattre, il faut le débusquer et donner des solutions de rechange au peuple pour qu’ils construisent ses moyens de résistance politiques, idéologiques, culturels, politiques et économiques et ne plus dépendre de Pharaon et de ses vassaux. Nous ne sommes maîtres de rien du tout. Notre solution est dans le capital humain de l’Algérie qui doit faire comme le peuple de Moise ne plus prendre Pharaon comme modèle ni comme maitre et prendre sa demeure comme Qibla. C’est ce que l’opposition ne fait pas. Certains attendent un changement pacifique, une négociation avec le pouvoir, un pouvoir qui n’existe pas car sa tête est ailleurs. En Algérie il n’y a que ses mille pattes. Il faut couper la tête ou s’en prémunir et cela exige un ijtihad collectif et complexe.
Pour la Syrie. L’équation est sensiblement différente. Il faut juste se rappeler que l’impérialisme ronge ce qui reste du monde musulman par ses côtés et ses éléments les plus fragiles. Ce qu’il n’a pas pu faire au moyen-orient il le fait en Afrique du Nord car il garde les yeux ouverts. En termes sociologiques, politiques et en termes de conditions objectives et subjectives la révolution ne s’improvise pas et ne s’importe pas comme on importe une voiture, un clé en main ou une Fitna. Il faut étudier les révolutions dans le monde pour voir qu’il y a des caps dans le temps et dans l’espace. La classe moyenne syrienne est instruite et constituée. Elle veut le changement mais elle ne suivra pas un agenda étranger ni un étendard confus. La Syrie a ses savants qui ont la compétence de tenir tête à Qaradhawi et de lui dire qu’il a tort. La Syrie a en mémoire la Fatwa de Cheikh al Albani disant aux arabes faisant appel aux américains et aux anglais contre Sadam : Qu’avez-vous fait pour répondre à l’appel d’Allah « préparez leur tout ce que vous pouvez comme force, où sont les forces que vous avez préparé contre Sadam Hussein? C’est la même chose pour la Syrie où sont les forces préparés par l’opposition pour imposer des réformes sinon changer le régime alors que ce régime malgré tout ce qu’on peut dire est un élément clé dans le dispositif de la résistance palestinienne et libanaise. Dans l’Islam il y a une règle qui s’appelle la compréhension des priorités et la comparaison des avantages et des inconvénients. Oui le changement est important si nous avons les moyens de le faire nous même mais si le changement se fait par le morcellement du pays, la destruction de l’axe de la résistance, la main mise de la Turquie sur le monde arabe puis faire un axe arabo turc contre l’Iran c’est de la folie.
Une fois de plus il ne s’agit pas d’une rhétorique nationaliste mais d’une histoire et d’une sociologie. Al Moutannabi a dit avec justesse que les vents ne soufflent pas toujours au gré des voiliers. Il y a un temps à tout. La loi de l’Occident dominant et dominateur est en vigueur depuis 3 siècles sous le nom de loi de Pareto et que toutes les organisations respectent : 80% sont requis pour la préparation et la maturation. 20% pour l’exécution dont une grande partie est consacré aux ajustements, aux contrôles, à la communication. Pourquoi devrions nous agir contre les lois divines et contre les principes que les plus forts ont découvert et qu’ils continuent de mettre en application.
Je suis désolé de répondre à l’emporte pièce. Le sujet est délicat. En conclusion il faut pousser à éveiller les consciences et à aiguiser les appétits pour avoir faim car l’Occident nous apprend une loi simple : Dès que deux ingénieurs sont ensemble ils ont créé un centre de recherche développement. Nous on fait le contraire on créé des appareils bureaucratiques et on copie les modes d’emplois des autres.
Saalam Allah
J’ai oublié de dire que les syriens vivent le drame irakien triplement. En leur qualité de Musulman, en leur qualité de voisin arabe et en leur qualité de terre d’accueil de 2 ou 3 millions de réfugiés irakiens alors que du temps de Sadam ce sont les Syriens qui allaient travailler en Irak. La classe moyenne syrienne qui peut faire bouger le peuple n’est pas prête à aller vers une aventure confuse. Ce n’est pas à moi ni à Clinton ni à Sarkozy de décider si la révolution va prendre ou non c’est aux couches moyennes. Les couches populaires du FIS ont payé le prix très fort mais la couche moyenne qui aurait pu faire tomber le régime après l’annulation du second tour n’a pas été sollicité pour défendre le choix populaire. Ce n’est pas une question de style mais une question de stratégie politique. Si l’opposition algérienne n’apporte pas de réponse scientifique et si le FIS n’apporte pas de réponse à l’absence d’appel au peuple à la désobéissance civile et s’il n’interpelle pas Rabah Kebir sur son séjour en Allemagne qui n’a rien apporté à son parti ni fait du mal à ceux qui l’ont dépossédé d’une victoire dont ni lui ni les autres n’ont prévu de solutions de rechange fonçant tout droit dans l’impasse.