Les problèmes et les agitations à répétition que connaît le secteur de la santé publique ces derniers mois en Algérie, notamment dans la prise en charge des cancéreux trouvent leur explication dans le rapport sur le développement humain 2011, publié jeudi, par le Programme des Nations unies pour le développement PNUD. Dans ce document l’Algérie se classe parmi les pays qui dépensent moins pour la prise en charge sanitaire de ses citoyens, et qui enregistre un taux de mortalité élevé chez les enfants âgés de moins de 5 ans, et ce, en comparaison avec des pays qui se situent au même niveau économique. A titre d’exemple l’Algérie a consacré durant les deux dernières années, 5.8% de son PIB pour couvrir les dépenses publiques en matière de santé. Loin derrière le Liban avec 8.1, la Tunisie avec 6.2, la Jordanie avec 9.5 ou encore la Turquie avec 6.7. Même constat observé dans le taux de mortalité chez les enfants âgés moins de 5 ans. En effet, 32 sur 1000 des enfants algériens meurent avant l’âge de 5 ans. Contre 21 en Tunisie, 20 en Turquie et 25 en Jordanie.
S’agissant de la vaccination, les statistiques sont amères également, et ne reflètent guère l’aise financière que ne cessent de chanter les responsables algériens depuis 2004. A titre illustratif, 12% des enfants âgés de moins d’un an ne sont pas vaccinés contre la rougeole. Or ce taux ne dépasse pas les 2% en Tunisie, les 5% en Jordanie, les 3 % en Turquie, et les 1% au Brésil. Toujours sur la vaccination, le document indique que 11 % des enfants algériens âgés moins d’un an ne sont pas vaccinés contre ma DCT, contre 2% en Jordanie, 1 % en Tunisie et 4 % en Turquie.
Concernant la qualité de l’eau, seulement 60% des Algériens sont satisfaits de la qualité d’eau potable, et 57% sur la qualité de l’air. Pour la protection de l’environnement, 58% des Algériens sont insatisfaits des politiques de protection de l’environnement engagées par les pouvoirs publics. Sur ce dernier point, il ya lieu de signaler que l’Algérie est parmi les rares pays du Bassin méditerranéen à déverser directement les eaux usées, sans traitement, dans la nature . Par ailleurs, le PNUD a affirmé dans son rapport qu’en matière d’assistance médicale qualifiée aux femmes au moment d’accouchement, l’Algérie a enregistré des progrès remarquables, ces dernières années. En effet, 95% des accouchements se sont déroulés en présence d’un personnel médical qualifié, contre 91 en Turquie. Le même taux est enregistré en Tunisie. Néanmoins, un travail reste à faire selon le PNUD, en matière de visite médicale pré-natale, et ce, vu que 11% des femmes enceintes n’ont pas subi de contrôle médical avant l’accouchement.
Le taux global de la fécondité en Algérie est de 2.1%, contre 2.9 en Jordanie. Pour l’espérance de vie, elle est estimée à 73,1. Avec une légère différence avec la Tunisie 74.5% .
Rachid Chihab – Les débats