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vendredi 22 novembre, 2024

Algérie : Le décès de Abdelhamid Mehri et son testament politique

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Je viens d'apprendre que l’ancien secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri, est décédé dans la matinée de ce lundi 30 janvier à l’âge de 85 ans. M. Mehri est décédé à l’hôpital militaire de Aïn Naadja (Alger) où il était hospitalisé depuis le début du mois de janvier. Qu'Allah lui apporte Miséricorde et qu'Il enveloppe ses proches de Sabr et qu'Il leur accorde la récompense de la patience et de la résignation.

وَلَنَبْلُوَنَّكُمْ بِشَيْءٍ مِنَ الْخَوْفِ وَالْجُوعِ وَنَقْصٍ مِنَ الْأَمْوَالِ وَالْأَنْفُسِ وَالثَّمَرَاتِ وَبَشِّرِ الصَّابِرِينَ الَّذِينَ إِذَا أَصَابَتْهُمْ مُصِيبَةٌ قَالُوا إِنَّا لِلَّهِ وَإِنَّا إِلَيْهِ رَاجِعُونَ أُولَٰئِكَ عَلَيْهِمْ صَلَوَاتٌ مِنْ رَبِّهِمْ وَرَحْمَةٌ وَأُولَٰئِكَ هُمُ الْمُهْتَدُونَ
 
{Et Nous vous Éprouverons sûrement par quelque effroi, par la faim, par un manque dans les biens, les personnes et les récoltes; et annonce une bonne nouvelle aux persévérants, ceux qui, si un malheur les frappe, disent : « Nous appartenons à Allah et c’est à Lui que nous retournerons ». Ceux-là ont les bénédictions de leur Seigneur et une miséricorde, et ceux-là sont les bien-guidés.} (Al Baqara 155)
 
L'Algérie vient de perdre un de ses hommes connu pour sa probité, sa loyauté envers ses principes et sa fidélité envers l'Algérie et l'esprit de novembre 1954. L'histoire lui gardera reconnaissance d'avoir maintenu le cap, refusant les compromissions, s'élevant au dessus des querelles de clocher ou de personnes. Elle lui gardera cette lettre qu'il a envoyé au Président Bouteflika qu'il lègue comme un testament politique et que les revanchards, les fonctionnaires de l'oppositionnel, les éradicateurs, les sans solutions ont boudé et qu'ils continuent de bouder pris dans leurs errements hératiques. A vous de juger :
 
Par Abdelhamid Mehri

Ancien secrétaire général du FLN, 17 février 2011

Au frère Abdelaziz Bouteflika Président de la République

Je m’adresse à vous par cette lettre dans un contexte particulièrement délicat et dangereux en étant conscient que seuls les liens de fraternité et les principes qui nous ont rassemblés durant la période de la lutte pour la liberté de notre pays et son indépendance me donnent cet honneur ; c’est aussi ma conviction que ces liens demeurent le dénominateur sur lequel peuvent se rencontrer les bonnes volontés au service de notre pays et du bonheur de notre peuple.

J’ai privilégié cette voie ouverte pour m’adresser à vous car vous occupez une position principale et prioritaire. Néanmoins, vous n’êtes par le seul concerné par le contenu de la lettre, ni la seule partie appelée à traiter des questions qu’elle soulève. J’ai tenu dans cette lettre à faire preuve de la franchise qui prévalait dans les délibérations des instances dirigeantes de la Révolution algérienne et qui était, même si elle dépassait parfois les limites du raisonnable, certainement préférable au silence complice ou à l’assentiment dénué de conviction.

Monsieur le président

Vous êtes aujourd’hui au sommet d’un régime politique dont la mise en place n’est pas de votre seule responsabilité. C’est un régime à l’édification duquel a participé quiconque a assumé une part de responsabilité publique depuis l’indépendance, que ce soit par son opinion, son travail ou son silence. Mais aujourd’hui, de part votre position, vous assumez, et avec vous tous ceux qui participent à la prise de décision, une grande responsabilité dans la prolongation de la vie de ce régime qui, depuis des années, est bien plus marqué par ses aspects négatifs que positifs. Il en devenu, en outre, inapte à résoudre les épineux problèmes de notre pays qui sont multiples et complexes, et encore moins à le préparer efficacement aux défis de l’avenir qui sont encore plus ardus et plus graves.

Le système de gouvernement installé à l’indépendance s’est fondé, à mon avis, sur une analyse erronée des exigences de la phase de la construction de l’Etat national. Certains dirigeants de la révolution avaient opté, dans le contexte de la crise que le pays a connue en 1962, pour une conception politique d’exclusion pour faire face à la phase de la construction plutôt qu’une stratégie de rassemblement énoncée par la déclaration du 1er novembre 1954. Pourtant cette stratégie avait prévalu, en dépit des divergences et des difficultés, dans la conduite des affaires de la révolution jusqu’à l’indépendance.

L’exclusion est devenue, à la suite de ce choix, le trait dominant de la gestion politique et de la manière de traiter les divergences d’opinion. Les cercles et groupes politiques qui étaient choisis au début du mois étaient susceptibles d’exclusion et de marginalisation à la fin du même mois. Ces pratiques, qui ont contaminé même certains partis d’opposition, ont eu pour effet de pousser des milliers de militants à renoncer à l’action politique, de réduire la base sociale du régime et de réduire le cercle de décision à son sommet.

Outre le fait qu’il est fondé sur l’exclusion, le régime a hérité de méthodes et de pratiques secrétées par les conditions difficiles de la lutte de la libération et les a adoptées dans la conduite des affaires publiques après l’indépendance.

Il s’est nourri également d’emprunts et d’adaptations qui n’ont pas été façonnées par le libre débat, ni affinées, durant leurs évolutions, par une évaluation objective qui a été le grand absent dans l’expérience du pouvoir en Algérie.

Plutôt qu’une évaluation critique objective du régime politique, on a préféré les campagnes de glorification et de dénonciation taillées sur mesure pour des personnes et par l’attribution de couleurs à des décennies, de sorte à masquer la nature du régime, ses pratiques et sa vraie couleur qui ne change pas malgré le changement d’hommes.

Les voix qui revendiquent le changement de ce régime et qui sont soucieuses qu’il advienne dans un climat de paix et de libre débat, sont nombreuses. Les signes qui alertent sur le caractère impératif d’un tel changement sont visibles depuis des années. Ils se sont encore accumulés ces derniers mois d’une manière telle qu’il est impossible de les ignorer ou de reporter la réponse.

Les évènements qui surviennent continuellement chez nous et qui adviennent autour de nous depuis des mois évoquent ceux que le pays a vécus en octobre 1988 et des faits graves qui en ont découlé, de crise et de drames dont le peuple continue encore à avaler certaines des plus amères potions.

Les choses sont aggravées chez nous par le fait que le discours officiel, à des niveaux responsables, fait une lecture erronée – sciemment ou non – des réalités. Il en minimise l’importance et en nie les grandes significations politiques au prétexte que les manifestants, chez nous, n’ont formulé aucune evendication politique. L‘aspect le plus incongru de cette lecture et de cette analyse est qu’ils renvoient à l’image d’un médecin qui attendrait de ses malades la prescription d’un remède !

Cette lecture erronée de la part de plusieurs parties – avec des intentions sournoises de la part de certaines autres parties – ont empêché, fort regrettablement, que les véritables enseignements soient tirés des évènements d’octobre 1988. Elles ont permis aux adversaires du changement, à cette époque, d’œuvrer méthodiquement au blocage des voies menant à la solution juste qui consiste à assurer le passage vers un système politique réellement démocratique. Cela a fait perdre au pays, à mon avis, une opportunité précieuse de renouveler et de consolider sa marche vers le progrès et le développement.

Cette interprétation erronée s’étend également aux évènements qui se déroulent dans des pays proches, comme la Tunisie et l’Egypte. Cette lecture insiste sur les différences afin de rejeter les enseignements qui en découlent. Pourtant, ce qui est commun entre l’Algérie et ces pays ne se limite pas à la vague tragique de recours aux suicides par le feu, il est encore plus profond et plus grave. Ce qui est commun est la nature même des régimes !

Les systèmes de pouvoir en Egypte, en Tunisie et en Algérie, se prévalent tous d’une façade démocratique clinquante et empêchent, en pratique et par de multiples moyens, de très larges catégories de citoyens de participer effectivement à la gestion des affaires du pays. Cette marginalisation et cette exclusion nourrissent en permanence les ressentiments et la colère. Elles alimentent la conviction que tout ce qui est lié au régime ou émane de lui leur est étranger ou hostile. Quand s’ajoute à ce terreau de la colère le poids des difficultés économiques, qu’elles soient durables ou conjoncturelles, les conditions de l’explosion sont réunies.

A ces facteurs communs s’ajoute le fait que la majorité des algériens considère que le régime politique chez nous n’est pas fidèle aux principes de la révolution algérienne et à ses orientations et ne répond pas à la soif d’intégrité, de liberté, de démocratie et de justice sociale pour laquelle le peuple algérien a sacrifié des centaines de milliers de ses enfants.

De ce qui précède, il apparait que la question centrale qui exige un effort national global et organisé est celle de la mise en place d’un régime réellement démocratique, capable de résoudre les problèmes du pays et de le préparer à relever les défis de l’avenir. Un régime démocratique qui libère les larges catégories sociales du cercle de l’exclusion et de la marginalisation pour les faire entrer dans une citoyenneté responsable et active. Il en découle également que le changement ne viendra pas d’une décision du sommet isolée du mouvement de la société et de ses interactions. Il est, au contraire, nécessaire de faire murir le processus de changement et de le consolider par les initiatives multiplies provenant, en toute liberté, des différentes catégories de la société.

Le peuple algérien qui a pris en charge, de manière consciente et loyale, la révolution quand elle a été jetée dans ses bras, et en a assumé la responsabilité avec abnégation et patience, est apte, du fait de sa profonde expérience, à prendre en charge l’exigence du changement démocratique pacifique du régime et à l’accompagner vers les rivages de la stabilité et de la sécurité.

Ce changement souhaité nécessite, selon moi, de commencer simultanément par les actions suivantes :

Un – Accélérer la suppression et la levée des obstacles et des entraves qui inhibent la liberté d’expression ou la restreignent. Réunir les conditions nécessaires permettant aux organisations et aux initiatives sociales des jeunes de la nation, ses étudiants, ses cadres et ses élites des différents secteurs et disciplines, d’exercer leur droit naturel et constitutionnel à exprimer par tous les voies et moyens légaux, leurs critiques, leurs aspirations, leurs opinions et leurs propositions.

Deux – Appeler à la multiplication des initiatives populaires émanant de la société et soutenant la demande de changement pacifique autour des axes et des modalités suivants :

1 – Des séminaires de dialogue rassemblant à différents niveaux et dans la diversité des courants intellectuels et politiques, des citoyens engagés qui rejettent la violence et l’exclusion politique et qui œuvrent à identifier les similarités et les préoccupations communes permettant la jonction des volontés et des efforts pour la réussite du changement pacifique souhaité.

2 – Des groupes d’évaluation regroupant à des niveaux différents les représentants de divers courants intellectuels et politiques, des spécialistes intéressés par un secteur spécifique de l’activité nationale. Ils auront la charge de procéder à une évaluation objective de ce qui a été accompli depuis l’indépendance, d’en identifier les forces et les faiblesses et de tracer des perspectives pour son développement.

3 – Des amicales de solidarité contre la corruption qui auront pour mission d’édifier un barrage contre la généralisation de la corruption en sensibilisant les larges catégories sociales susceptibles d’être les victimes des corrompus. Il s’agit de les amener à une position ferme contre la corruption en adoptant le slogan « nous ne payerons rien en dehors de ce que prévoit la loi ». Cette mobilisation sociale interviendra en appui à des mesures administratives et légales contre la corruption.

Les centaines d’initiatives qui peuvent éclore de cet appel et se multiplier, sans être dictées par le haut, seront comme des bougies qui éclairent la voie du véritable changement pacifique et traduisent les orientations du peuple et ses aspirations.

Trois – Etablir des ponts pour le dialogue et la concertation les plus larges avec les forces politiques pour préparer un Congrès national général qui aura pour mission :

1 – D’établir l’évaluation critique et globale du système de gouvernance et de ses pratiques durant ses différentes étapes depuis l’indépendance et de déterminer les tâches, les moyens et les étapes pour jeter les bases d’un système démocratique et de l’Etat de droit.

2 – Prendre les mesures nécessaires pour sortir le pays, définitivement, de la spirale de violence qu’il connait depuis vingt ans. La crise, dont les effets continuent à marquer la scène politique, est la somme d’erreurs commises aussi bien par des mouvements islamiques que par les autorités de l’Etat dans leur traitement. Il est impossible de résoudre la crise en traitant la moitié de celle-ci et en occultant l’autre moitié.

3 – Etablir une plateforme nationale sur les perspectives du développement national global et sur la préparation du pays à faire face aux évolutions imposées par les changements mondiaux.

4 – Etablir une plateforme nationale sur les fondements de la politique étrangère nationale et ses lignes générales et en premier lieu identifier les mesures permettant la réalisation de l’union entre les pays du Maghreb.
Frère président

L’Algérie doit célébrer bientôt le cinquantième anniversaire de son indépendance. Le temps qui nous sépare de cette grandiose occasion est suffisant, selon moi, pour parvenir à un accord entre algériens pour le changement pacifique souhaité. Le meilleur des présents à faire à nos glorieux martyrs est que l’on célèbre l’anniversaire de l’indépendance avec un peuple algérien fier de son passé et rassuré sur son avenir.

Avec ma considération et mes salutations fraternelles

Abdelhamid Mehri

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Observations d' Omar Mazri :

 
Il faut lire cette lettre comme la seule digne d'intérêt depuis longtemps dans le paysage algérien. Elle est subtile car elle s'adresse à l'ensemble de la classe politique algérienne en faisant référence à ce qui peut et doit unir les Algériens : le premier novembre 54. Elle est intelligente car elle appelle à un véritable débat pour mettre fin à l'exclusive et à l'éradication. Elle est pragmatique car elle propose l'élaboration d'une plateforme d'entente nationale tant sur le plan intérieur qu'extérieur pour une transition démocratique et pacifique initiée par les Algériens et non imposée par les forces étrangères et leurs vassaux. Elle répond en partie à ma vision : reconstruire l'opposition sur la plateforme de Rome de 95 au lieu d'affronter le régime en rangs dispersés ou désunis idéologiquement et politiquement. Un an après, l'écho réservé à ce genre d'initiative, cette lettre met au pied du mur les élites algériennes trop impliquées dans les compromissions,  la paresse, l'inertie ou la passion qui rend aveugle. A quelques semaines des échéances electorales  elles vont, par inculture politique et par mépris du peuple,  une fois de plus rater l'occasion de construire un front national de transition nationale démocratique ou un front de libération nationale contre le despotisme.

Le mépris par le silence ou par le dénigrement de cette lettre courageuse et sensée prouve  l'incompétence à discerner les idées des hommes. Les stupides et les spécialistes ont une fois de plus fait l'impasse sur le parcours d'un homme dans des conditions historiques et idéologiques objectives et au lieu de chercher  le bénéfice de la proposition ils se sont empressés de dénigrer le contenu de cette lettre et son auteur sous prétexte que Mehri  a servi le régime algérien et le FLN. Les jeunes doivent se libérer du nihilisme, de  l'anarchisme et de l'anathème  plus nocifs pour l'Algérie et les Algériens que le despotisme politique,  la tutelle de l'armée et l'emprise de la DRS sur les consciences, les libertés et les richesses.

La vertu islamique nous commande de ne pas accuser les gens sans connaitre leur passé, leurs engagements et leurs prises de position ou leur silence significatif. La vertu islamique nous ordonne de dire à celui qui a bien agit qu'il a bien agit même si nous ne partageons pas l'ensemble de ses positions idéologiques et politiques. Nous ne sommes pas des juges de consciences mais des hommes faibles et faillibles et nous cherchons les points de forces et les rapports de valeurs pour fédérer les  grandes consciences sur un dénominateur commun qui soit le moins couteux en vie humaine, en souffrance et en temps. Le discernement est une vertu du Musulman et de tout militant qui défend une cause juste. Les suites réservées  à cette lettre me frappent de stupeur mais étalent l'ignorance des enjeux réels par ceux qui croient que faire la politique c'est dénoncer ou s'indigner ou inciter le peuple à se révolter et   faire la révolution dans la rue à leur place alors qu'ils ont une conception de la liberté, de la démocratie et de l'Algérie confinée à leur seule perspective encore imprégnée de pensée unique, de monopole et d'éradication de l'autre.

La mort nous attend et nous frappe avec surprise. Elle n'est pas une occasion pour se consterner ni pour s'indigner mais un rappel qu'il y a un retour définitif et inéluctable et que dans l'attente de ce retour il n'y a pas de place à l'attente du nouveau Messie mais à l'action concertée et sensée de gens résolus. Tous en attendant notre fin nous ne pouvons ignorer le devoir de faire l'effort de changer sur le plan psychologique, ontologique, social, idéologique et politique pour que chacun exerce sa responsabilité individuelle (Masouliya) et tous nous exercions notre responsabilité collective (Taklif) selon la  loi divine :

{Certes Allah ne change point en l'état d'un peuple tant que celui ci ne change pas ce qui est en lui}

 

Rédaction

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4 Commentaires

  1. Mot d’évocation.

    Devant l’affliction, j’ai du mal à réagir. J’accuse le coup et je reste expectatif. Je perds jusqu’aux mots de circonstance qu’il sied de dire.

    Mehri, même s’il n’était jamais l’homme auquel j’octroyais un destin particulier ou une stature hors du commun, chose que lui-même ne semblait pas aimer porter, il reste qu’il dégageait une force morale impossible à nier que l’on soit son partisan ou son adversaire à moins d’être dépourvu soi-même de tout sens moral.

    On vient de perdre une force tranquille, une voix jamais tonitruante, tout en souplesse qui vise à dire la sagesse sans volonté de l’incarner comme par pudeur ou par prise de conscience de la nullité des théâtralités qui ne sont que des épaisseurs de signes vides. Donner de l’épaisseur au vide n’était pas de son domaine et pourtant il ne manquait pas parmi ceux qu’il fréquentait qui en faisaient une spécialité.

    Il n’avait jamais été l’homme des démonstrations. Il avait compris, je ne sais pas comment, qu’en politique, les démonstrations sont facultatives et qu’un homme des démonstrations n’est qu’un homme qui incarne un rôle dont la noblesse est construite sur des apparences et autres galimatias.Rôle qu’il avait préféré abandonner aux autres alors qu’il avait eu des occasions de l’endosser.

    Oui ! Il avait préféré porter le sens d’une cause et rien d’autre, le destin des siens, le destin de son peuple symbolisé par un pays qui s’appelle l’Algérie qui est un nom qui peut être remplacé par n’importe quel nom mais pas son peuple qui est une réalité irremplaçable, incompressible et sacré.

    Pars en paix Mehri Abdelhamid, Dieu est Grand et ses largesses aussi.

  2. Mohamed Chetoui tu viens de faire l’éloge d’un homme humble, éduqué et porteur d’une grande idée de l’Algérie ainsi que d’une grande conscience humaine et politique.

    Après janvier 92, il fut le seul, en Algérie à garder la parole libre, responsable et refusant l’internationalis ation de la tragédie algérienne. Je me suis familiarisé avec sa pensée car je lisais chaque semaine Al Moujahid al Ousbou’i dans lequel il exposait sa vision de la crise et proposait ses solutions.

    Comme d’autres grands, face aux médiocres et aux prétentieux, il a accusé avec noblesse et grandeur d’âme les iniquités du temps et l’injustice des hommes aveuglés par l’orgeuil, le nationalisme de canaille et les intérêts mesquins.

  3. Tout se passe comme si un homme n’a ni milité pour la cause nationale ni délaissé un statut de chef d’Etat dont il avait la stature massive, responsable et avisée.

    Au delà du caractère politique du parcours honorable et méritoire d’un homme de grande valeur il y a une situation humanitaire de fin de vie qui mérite d’être portée aux lecteurs en quête de vérité. Abdelhamid Mehri avait son épouse atteinte de cancer et il la ramenait se soigner à Paris. Il semble n’avoir jamais bénéficié d’une prise en charge pour le punir politiquement dans la culture de la confusion algérienne. Avec dignité, détermination il avait mis ses économies, mis en location sa maison, vendu sa voiture et emprunté de l’argent à quelques fidèles amis pour que son épouse bénéficie de soins que l’Algérie n’est ni capable des les garantir au citoyen ni de les faire bénéficier à l’Etranger aux pauvres et aux parias.

    C’est ainsi que les fidèles au premier novembre sont traités ?!

  4. Quand de la mémoire d’un pays, Mehri Adelhamid est une parcelle importante de cette mémoire, on ne se préoccupe pas, c’est notre propre humanité qu’on jette à l’abandon. Que nous restera-il après ?

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