Que dire lorsqu'on est sollicité pour se prononcer sur l'opinion d'une célébrité telle que Cheikh Imran Hosein ? Que dire lorsqu'on ne sait pas si derrière la sollicitude, il y a une sincérité ou une envie de me faire trébucher et me mettre à dos ses sympathisants. Je pourrais me taire pour éviter la confusion, mais j'ai préféré répondre par acquis de conscience après avoir imploré Allah de ne pas faire de mes arguments une atteinte à la dignité d'un savant, mais une participation à la clarification comme l'exige notre Prophète (saws) dont certains laissent, comme dans le Coran, l'évident (al muhkam) pour se consacrer au probable (al mutashabihate) dont le terme de réalisation nous échappe et dont la compréhension ne peut être ramenée à l'opinion personnelle malgré son érudition :
« Allah mon Seigneur je me réfugie vers Toi si je commets une injustice ou qu’on me fasse une injustice, si je trébuche ou fasse trébucher autrui, que je sois ignorant ou que je sois ignoré, que j’égare ou que je me fasse égaré »
Mon opinion personnelle a donc peu de valeur. Je ne suis pas savant ayant autorité religieuse pour évaluer et juger un homme qui a consacré sa vie à défendre sa thèse, ses convictions. Je tente de faire travailler mes neurones avec ce que j’ai comme culture coranique, quand j’écoute ou je lis car le Coran et la Sunna nous demandent d’être circonspect et de tout soumettre à l’analyse critique. Voici donc ma réponse, après insistance de mes lecteurs, en huit points. Je la livre à chaud comme un résumé de ma propre lecture du Dine et du monde face à ce que dit Cheikh Imran Hossein qui a sa propre lecture du Dine et du monde sans prétendre répondre à tout son effort de prédication ni à son érudition. Je me sens contraint d’apporter une réponse qui va sortir du consensus et c’est pourquoi il faudrait voir mon intervention comme la contribution d’un musulman au débat et pas plus. Ce débat ne doit pas faire oublier que j’ai de lui une bonne opinion qui ne m’interdit pas d’exprimer des réserves sur sa vision comme je le fais avec d’autres. Moi-même j’en reçois certaines forts déplaisantes. Notre règle ne sort pas celle des anciens pieux : mon opinion a des vérités et des erreurs alors que celle de l’autre a des erreurs et des vérités. Convenons de ce qui nous réunit et que chacun de nous tolère les erreurs et les fautes de l’autre.
Ma modeste expérience de "pratiquer" les Musulmans formatés et cherchant davantage la polémique que le débat me montre déjà les "valeureux cavaliers" de la Fitna m'accuser de tout et de rien. Trop habitués au culte des idoles, ils ne peuvent tolérer qu'un autre puisse s'exprimer et émettre son opinion différente. Allah a créé la diversité et les différences mais les Musulmans ont choisi l'unanisme, le prêt à penser et cette tendance à faire des hommes des fétiches à adorer.
Sur l'approche eschatologique de l'histoire
Gog et magog sont vrais, mais cela relève du Ghayb connu par Allah. La fin du monde est vraie mais connue par Allah. Si on considère comme vrai que la fin du monde aura lieu un vendredi, le prochain vendredi ou celui dans mille ans la question qui reste posée et à laquelle le Coran et la Sunna ont répondu : que faire entre chaque vendredi ? Si le Prophète nous demande de planter le plant de palmier qui est entre nos mains au moment de la fin du monde ( les étoiles qui tombent etc…) que devons nous faire entre chaque vendredi. Autrement dit que devons nous faire de chaque jour de notre vie : attendre la fin du monde, la venue du Mahdi et le Dajjâl ou œuvrer pour qu'Allah et les croyants voient nos œuvres comme œuvres efficaces qui font du bien aux musulmans et rejettent les nuisances des mécréants. Sur le plan historique, la littérature musulmane montre cette dérive morbide et messianique hérité des Juifs à chercher l'Apocalypse dans les moments difficiles comme les Croisades par exemple. J'ai developpé ce thème en faisant l'analyse de la sourate al Kahf dans une série de 10 parties " Salomon et la gouvernance" où j'analyse le défi technologique de Dhul Qarnayn et les leçons civilisationnelles dans ses rencontres différentielles avec des peuplades différentes. Je ne vais pas y revenir. Par contre je vais montrer la vision positive et civilisationnelle d'un homme de la trempe de Bennabi en citant son article sur l'Islam de demain écrit en 1973 :
L'an 2000 semble, dans l'océan des temps, désigné comme le seuil d'une parousie qui réconciliera les hommes ou d'un cataclysme qui abolira leur destin. Nous n'avons pas à faire de prophétie quant à l'issue de cette alternative.
Par contre, il nous est permis en tant que musulmans, de définir notre rôle en vue de son infléchissement vers une issue favorable. Nous savons déjà quel est notre rôle principal dans tous les cas. Il se trouve défini clairement dans le Coran «C'est ainsi que nous avons fait de vous (musulmans) une nation mitoyenne pour que vous serviez de témoins pour les autres hommes et « que le Prophète soit votre témoin…». Dans une parousie ou dans un cataclysme, voila d'abord notre rôle. Il est déjà superflu de dire qu'il exige de nous toutes les vertus inhérentes à un témoignage valable. Mais au delà ou en deçà de ce témoignage nous devons aussi, par la nature des choses, assumer notre rôle de frères des autres hommes pour sauver avec eux notre commun destin. Si le premier problème est essentiellement moral, le second est moral et social à la fois. Si le premier se pose uniquement en termes d'authenticité, le second se pose en termes d'authenticité et d'efficacité à la fois. C'est ce dernier qui occupe notre attention d'autant plus qu'il recoupe le premier ou le pose immédiatement. Car si nous nous demandons comment être authentiques et efficaces, bien que les deux termes recouvrent deux notions différentes, notre réponse est unique. C'est par l'Islam uniquement que nous pourrons répondre aux deux exigences du problème posé. Mais il nous faut donner à l'Islam pensé et vécu par chacun de nous la dimension d'une « vérité travaillante ». Cela veut dire que cette vérité doit se faire promesse d'avenir fraternel pour tous les hommes. C'est à ce prix qu'une ère où s'accumulent tant de signes d'apocalypse se transforme en ère de fraternité abrahamique et plus largement en fraternité adamique.
Sur le Khalifa comme solution.
Le Khalifa devrait être logiquement le résultat d'un processus de libération du Taghut et de civilisation fondée sur le monothéisme. Il est en contradiction avec la venue du Mahdi ou du Dajjâl. Le Kalifa relève de la rencontre de nos possibilités civilisationnelles avec les conditions objectives et subjectives de la civilisation alors que l’Heure est indépendante de notre volonté. Le Khalifa est le produit de notre Raghba, désir de croyant. Il ne peut y avoir de désir que s’il y un désirant en quête de ce qui lui manque et qui se présente sous forme de désirable avec le désirable perçu comme ce qui manque pour combler notre manque, notre besoin, notre aspiration, notre visée du cœur… L’heure c’est l’arrivée du terme échu à l’existence sur laquelle notre désir de vivre plus longtemps n’a pas de prise.
Le Khalifa est notre désir à tous, mais il ne faut pas se leurrer par des mots. Ce n'est pas le Khalifa ou le Calife qui va mettre fin à notre Wahn mais l'inverse. Il faut qu’il y ait une communauté musulmane qui désire le changement ontologique et social et qui fait l’effort de s’approcher de Dieu alors le Kalifa et son Calife seront présent comme Salah Eddine a été présent, assiégeant Jérusalem pour la reconquérir avec ‘azm (fermeté et intransigeance).
Il y un grand problème de méthodologie et de prioritisation dans notre communauté. Nous sommes friands de choses impossibles à mettre en œuvre comme nous sommes prisonniers de l'apologie d'un passé pourtant révolu. Chaque jour Allah renouvelle Sa Création et dans Ses Créatures il n'y a que les Musulmans qui ne réfléchissent pas en devenir mais en retour impossible. Nous manquons du principe de sens, de la cohérence du discours avec la réalité du monde et de l'efficacité de la pensée. On importe nos idées comme on importe nos voitures et nos habits, un peu de l'Occident et un peu de l'Orient. On ne peut pas sauter des étapes et parler de Khalifa alors qu'il n'existe aucun état islamique. Il faut passer par des états islamiques puis des confédérations régionales puis mondiales. La chute du Khalifa en dehors des problèmes politiques et religieux était due aussi à la difficulté de gouvernance d'un état central régentant un empire pluri ethniques, pluri linguistiques, pluri géographiques. Ce n’est pas le mot qui est important c’est son contenu et sa faisabilité. Un mot aussi noble et aussi ambitieux ne doit être l’écran fascinant qui cachent nos misères actuelles qui ne semblent pas s’atténuer mais s’aggraver.
Je peux me tromper, mais en posant la question d'État islamique nous sommes hors cadre coranique car nous pouvons importer l'empire omeyade, abbasside ou saoudien avec son despotisme ou l’Andalousie musulmane avec ses lumières mais aussi ses luttes de principautés rivales. Le Coran parle de Tamkine Dine Allah : c'est un concept plus complexe et plus large mais plus opératoire que Dawla (Etat). Il s'agit d'Islamité du temps et de l'espace de vie ou en d'autres termes de la territorialité des principes divins avec ou sans état. Nous continuons à lire notre religion à travers le regard et les idées des judéo-chrétiens et de l'État nation de la modernité même si cette nation est de 1,5 milliard et englobe tous les territoires de la terre y compris le cœur de l'Occident anglo-saxon et latin : les Etats Unis et la France. Si nous parlons d'état islamique au troisième millénaire nous serons face à l'équation des minorités musulmanes et surtout face à un devoir plus grand " Le triomphe de l'Islam sur toutes les autres religions ". Ces religions il faut aller les chercher dans leurs territoires. Il faut, avant d’aller les chercher, se libérer de la confiscation de la religion par l’Etat et de l’instrumentalisation de l’Islam à des fins politiciennes. L’Islam territorialisé est l’Islam de Mohamed (saws) à Médine ou celui de Youssef (as) en Égypte. L’ingénierie change en fonction de notre vœu volontariste mais des conditions sociales et historiques.
Lorsque nous posons le problème en terme de Tamkine Dine Allah nous élargissons le problème non seulement à la question politique mais à la question sociale. Il ne peut y avoir Tamkine Dine Allah sans Tamkine la Oumma mohammadienne consolidée en fratrie de foi, en interraction harmonieuse sur le plan économique, scientifique et culturel. Le Tamkine de la Oumma c'est une communauté qui pèse lourdement quand elle minoritaire et qui a la souveraineté quand elle est majoritaire. Elle n'est pas un débris emporté par les rigoles de l'histoire comme du Wahn insignifiant qui cache sa misère morale, intellectuelle et économique et sa faiblesse devant les autres en se cachant derrière des vérités eschatologiques qui échappent à son emprise.
Les salafistes infantiles et les Juifs sionistes nous demandent de partir et revenir en terres d'Islam et de rêver au Khalifa. Avant de parler de Khalifa, il y a des contradictions et des confusions à lever ainsi que des concepts à développer à partir du Coran et de la Sunna. Pour cela il faut qu'on s'inscrive dans un devenir avec un cap, une boussole et un gouvernail sur une carte mondiale. Les débats stériles qui n'apportent rien à la connaissance de l'Islam, à la production des idées pour une renaissance civilisationnelle ou à la résistance contre le mondialisme ne sont que diversion au profit des autres et dispersion de nos efforts au détriment de nos devoirs non accomplis, hélas trop nombreux pour être cités.
Quand à l'or monnaie.
Ce n'est pas une panacée. Il suffit qu'il y ait un monopole, une pratique franche ou déguisée du Riba et de l'injustice pour que l'or soit accaparé par les riches au détriment des pauvres. Il suffit que les pays capitalistes soient en crise pour qu'il nous déclare la guerre et nous prenne notre or. D'ailleurs il y a 50 ans, les États-Unis avaient pour étalon l'or ce qui ne les a pas empêchés d'aller vers la mondialisation en exportant leur mode de vie : le fordisme ou le taylorisme industriel, le crédit à la consommation et la fascination de l’appropriation à n’importe quel prix. Le problème économique chez nous est structurel d’ordre institutionnel et politique. Même avec une monnaie de singe, les chinois ont une croissance de 8% alors les Algériens avec 150 milliards de dollars de réserve ne sont capables ni de produire de l’investissement, ni de la santé publique ni tenter d’acheter quelques actifs industriels en France. Le Privé arabe fait sa prière à la mosquée mais il investit dans le chocolat, les biscuits, la limonade et tout ce qui est facile à l’effet accordéon de la caisse même au détriment de l’emploi, des richesses nationales et des banques internationales qui s’installent pour superviser dans les comptoirs indigènes la détérioration des termes de l’échange. Contre le capitalisme, sa prédation et sa loi de l'échange inégal, il faut que les Musulmans se mettent à produire, à se libérer du modèle de consommation occidentale et construire des marchés commerciaux régionaux avec un autre système monétaire en rupture avec le dollar et l'euro. Ce n'est pas l'or ou l'argent qui sont important, ce qui est important est l'équité du marché, sa transparence, sa monnaie souveraine et protégée même si cette monnaie est une matière première stratégique comme le pétrole (baril), du cacao ou du papier toilette.
Ce qui est important est que les banques deviennent des agents économiques intervenant dans les dépôts et les transactions représentant les flux réels de l’activité économique de production et d’échange de biens et services ou d’épargne et d’investissements que les agents économiques mettent au service de la communauté pour produire d’autres biens et d’autres services réels dans un respect de la règle d’or des rendements : la productivité du travail doit augmenter, les salaires doivent augmenter et le nombre de travailleurs doit augmenter. La prodiuctivité du travail et la rentabilité des facteurs de production doivent augmenter plus vite et plus haut que les salaires pour dégager un surplus économique, le salaire moyen annuel doit augmenter plus vite et plus haut que le recrutement de la main d’œuvre pour garantir une élévation du niveau de vie, une redistribution des revenus, une tendance à aller vers le plein emploi. Tous les bras doivent travailler et toutes les bouches nourries est le système de solidarité qui permet de redistribuer par l'emploi et l'aide publique dans un système d'efficacité sociale et non de rentabilité financière. Ceux qui pensent que la banque est incompatible avec l'Islam doivent savoir que le terme Sakk qui a donné lettre de crédit, lettre de change puis chèque est une invention arabe quand l'Etat Musulman était le garant de la vitesse de circulation des capitaux et de leur sécurité pour une économie prospère et ouverte à l'Orient et à l'Occident non comme un comptoir commercial mais comme un exportateur de savoir faire, de sciences, de savoir vivre, d'idées modernes…
Il faut avouer que le Prophète (saws) n'a pas instauré une nouvelle monnaie. La monnaie islamique est apparue du temps des Ommeyades. Mohamed (saws) a fait plus : il a par la Charia et ses qualités managériales enlever le monopole des Juifs sur la finance, sur le marché, sur la production de l'armement et l'outillage et sur le foncier tout en régulant le marché et en developpant la fraternité entre les Musulmans. Quand nous lisons le Coran, ce n'est pas l'or et l'argent qui sont visés en eux mêmes mais le processus du Riba et de thésaurisation. Contre le Riba et la thésaurisation, le Coran a institué l'investissement fi sabil Allah, la zakat, les sadaqates. Il nous a donné en parabole David et Salomon comme technologues animés par la Justice et la bonne gouvernance. Il nous a donné Qaroun arrogant et méprisant qui croyait que ses trésors lui revenaient par leur possession apparente traitant son peuple mis en esclavage de fainéants qui n'ont aucun droit sur sa fortune. Face à Qaroun (Coré), Allah (swt) nous a montré les deux voies possibles. La voie des mimétistes qui entre dans la surenchère du désir mimétique "je veux ce que tu veux" qui est à l'origine de l'avarice, de la cupidité, de l'avidité et des troubles psychiques, moraux et sociaux. Face à cette voie des possédants et des insensés qui les imitent, Allah (swt) a montré une autre voie celle de la science et du retour à Allah (swt) le Riche, le Généreux. Le problème n'est pas que l'argent ou l'or soit monnaie intrinsèque, le problème est dans l'homme et la philosophie de la société manipulant l'argent et se comportant envers la richesse.
Aujourd'hui on constate que les agressions impérialistes ont les moyens de spolier non seulement les réserves souveraines en or mais de confisquer un pays et d'assassiner ses dirigeants. Dans cette culture mondiale de la prédation il faut être sérieux : ce n'est ni l'or ni la monnaie en cacahuète qui est le garant mais un front mondial de résistance en attendant que les Musulmans se réveillent et construisent les moyens de leur cohésion, de leur force et de leur résistance : un marché commun, l'absence de passeports, une industrie militaire commune et un pacte de défense. Ce n'est pas l'or qui pose problème ou apporte solution c'est le Coran : Mahjour (délaissé) ou étudié et appliqué.
Je dis et je répète ce que la biographie scientifique du Prophète dit et ce que la science économique dit : Il n'a pas mis en place le Dinar or et le Dirham argent. L'or et l'argent sont des monnaies qui existent depuis l'empire romain. Ni l'or ni l'argent ne sont la solution mais les mécanismes financiers et économiques fondés sur l'éthique et hors du Riba.
Il ne peut y avoir économie réelle tant que l'impérialisme et ses vassaux pratiquent l'échange inégal et la confiscation des ressources. Dans le monde, la véritable monnaie est pour l'instant le pétro dollar. Il faut nationaliser les hydrocarbures et donner aux peuples musulmans l'exercice libre et souverain de la politique et de l'économique.
Les civilisations incas et aztèques avaient de l'or mais leur monnaie n'était pas l'or car ils avaient très peu besoin de monnaie du fait de l'économie solidaire. Cet or fut pourtant la cause de leur anénatissement par les Conquistadors espagnols et portugais.
Allez étudier le comportement économique de Mohamed (saws) et ses expéditions et vous comprendrez que toute autre lecture du monde n'est que gesticulation et bavardage qui nous font sortir du champ de bataille.
Celui qui peut conquérir ton territoire et porter atteinte à ta vie peut prendre ton or et ton argent. La monnaie réelle est la valeur travail car elle est la base de la création de la richesse. C'est ce travail qui doit être libéré du capitalisme et de l'impérialisme.
En ce qui concerne la monnaie électronique il ne faut pas voir le Dajjâl partout. Il faut voir le problème sous l'angle de la post modernité qui a permis, grâce aux nouvelles technologies, une circulation rapide des idées, des marchandises, des hommes et des richesses à travers le monde. La technologie n'a de limite aujourdh'ui que notre imagination. L'imaginaire, ce stock d'images mentales, qui alimente notre imagination est peuplé de notre culture, de notre religion, de notre mode de vie. S'il est rempli de monstres et de démons, la monnaie électronique continuera à servir le sexe, la drogue, le spectacle, le traffic d'armes et à asservir les peuples comme celà fut le cas avec l'or et avec la monnaie fiduciaire. Si notre imaginaire est construit sur le beau, le juste, le vrai, l'équitable et le vertueux, la monnaie électronique sera au service de l'homme pour faciliter et sécuriser ses échanges ainsi que ses biens. Croire que la monnaie électronique est l'argument diabolique trouvé pour piller le monde c'est d'une part oublier le travail des ingénieurs et des créatifs et d'autre part oublier que la nature du capitalisme est le Riba c'est à dire échanger de l'argent contre l'argent en gagnant de l'argent. Le Riba est devenu catastrophique, car il n'y plus d'échange de l'argent mais vente et achat des dettes ce qui est selon le Prophète la forme la plus sévère du Riba. Ce n'est pas la monnaie papier qui doit changé c'est d'abord l'esprit humain qui doit être purifié et ensuite le capitalisme qui doit être rayé de la carte du monde. Ce combat nous ne pouvons pas le mener seul en autarcie nous devons travailler avec tous les hommes de cette planète car la mondialisation est telle que la démondialisation est un leurre. La seule alternative est une altermondialisation où l'Islam est dominant. Il faudrait que nous les Musulmans nous redonnions un sens à la wassatiya de l'Islam : juste miieu entre deux extrêmes ou centre de gravité, pôle de rayonnement. Le chantier n'est pas ouvert et comme toujours nous passons précipitamment à d'autres chantiers sans résoudre les problèmes conceptuels et méthodologiques en amont.
L’oligarchie mondiale est en train de ramasser tout l’or qu’elle peut accumuler sous les 1.600$, il se dit que ceux qui ramassent vont revendre aux états à 2.000$ à très court terme et à 3.500$ à moyen terme. C'est toujours la suprématie du dollar tant que les Etats-Unis sont maitres du jeu. En revenant à l'or avant Nixon (1971) on n'a pas changé l'ordre économique mondial. La solution est celle de Mohamed (saws), mettre en place un nouveau marché et briser le monopole.
La crise est financière, mais son origine est idéologique (le capitalisme) et politique (la domination impérialiste et l’absence de légitimité voire l’absence d’Etat dans le monde musulman abstraction faite de la Malaisie). Je ne peux pas expliquer le complexe par 20, 30 ou 300 pages. Voici un des derniers articles où j’évoque une partie de la solution. Je dis bien une partie : Les cinq maitres du Tamkine.
{Ceux qui, si Nous leur Accordons pouvoir sur terre, accomplissent la Salat, s’acquittent de la Zakat, commandent le bon usage et interdisent le répréhensible. Et c’est à Allah qu’appartient l’issue des choses.} Al Hadj 41
Si nous devions étudier le sens et la mise en application de ces versets, nous y passerons notre existence sans épuiser le champ de leur possibilités et leur signification. Je vais juste montrer une application méthodologique et politique en terme de gouvernance moderne à travers le terme coranique de Tamkine (pouvoir sur terre, position territoriale) et ses impacts sur le plan de l’aménagement du territoire, de la planification économique, du développement urbain et industriel, et de l’indépendance nationale.
Quand aux révolutions arabes.
Les peuples ont le droit de réagir dans les limites de l'éthique islamique. Il faut dire les choses clairement et sans détours : les peuples ont le droit de faire bouger les choses à leur avantage légitime. Il serait injuste de condamner une révolte ou une révolution sous le prétexte fallacieux qu’elle servirait les intérêts d’Israël qui mènerait alors une guerre de représailles contre les peuples musulmans et leurs élites islamiques. Nous devons condamner les partisans des fitna qui appellent à la sédition armée et qui manipulent des savants séniles ou convoitant le monde et qui s'empressent d'envoyer les Musulmans tuer d'autres Musulmans pour le compte de l'Empire et de sa prédation vorace :
" Le perdant est celui qui a troqué son paradis pour la vie ici-bas, mais le pire des perdants est celui qui a perdu son paradis pour la vie des autres ici-bas"
les dérives en Libye et en Syrie car elles avaient pour objectif de nuire à la révolution égyptienne et de stopper les autres mais surtout de mettre en avant des voyous, des agents de la CiA présentés comme islamistes, une horde sanguinaire qu’il faut par la suite réutiliser dans la théorie du "soft powerment" puis combattre plus tard pour arrêter la barbarie comme on a prétendu avoir arrêté les Arabes à Poitiers. Oui l'armée égyptienne dans sa doctrine actuelle et son organisation ne peut pas gagner une guerre contre Israël. Reste les expériences du Hezbollah et du HAMAS qui ont montré leur efficacité. L’Égypte doit se débarrasser de ses maréchaux et de ses généraux et faire pacte avec l'Iran et la Syrie et surtout reprendre l'initiative au Soudan et en Libye si elle veut achever sa révolution et reprendre sa place dans le monde arabe par un rééquilibrage du monde sans attendre le retour du Messie.
Israël n'a pas besoin d'excuse pour déclarer la guerre. Avec ou sans révolution arabe, Israël reste agresseur par sa nature sioniste et par ses vestiges de Bani Isräil. L'agression de la Libye montre qu'on peut au nom de n'importe quel principe inventer l'excuse et la forme pour attaquer un pays souverain, assassiner son président et confisquer ses richesses. C'est la nature du capitalisme prédateur. Contre Israël et le mondialisme nous ne pouvons nous passer d'une économie forte. Il ne peut y avoir économie forte sans liberté, sans reconnaissance du travail comme légitimation de la propriété, sans monopole et sans intermédiation commerciale par les banques du Riba international. Toutes ses exigences exigent un état de droit ! Pour l’instant il n’y a pas d’État, il y des imposteurs autistes qui monologuent et gaspillent comme les frères de Satan.
Je suis d'accord sur un point : il y a un seul combat qui prend des formes multiples : le parti d'Allah(swt) contre le parti de Satan, le mal contre le bien.
Mais dans le monde musulman, il n'y a pas le parti d'Allah(swt) car les Musulmans se sont atomisés, dispersés et divergent en sectes, en partis partisans, en confréries, en écoles de Fiqh, en confessions, en doctrines, en partisan de tels savants contre tels autres savants, en haine et rancune, en revanche et convoitise du pouvoir. Ni l'or ni la monnaie de singe, ni les révolutions ne vont changer l'ordre des choses. La changement est plus profond et plus complexe :
{Allah ne change point en la situation d'un peuple tant que ses membres ne changent pas ce qui est eux} Ar Ra'âd 13
Il fautdrait changer nos attributs ontologiques : notre volonté, nos motivations, notre savoir, nos capacités d'agir, notre regard sur le devoir, notre façon d'exercer le pouvoir, notre rapport à l'économie et à la politique, nos comportements moraux, notre esthétique, notre spiritualité, notre indolence intellectuelle, notre mimétisme aveugle et stérile, notre infantilisme…. notre état sociopsychologique, notre rapport à la foi et à Dieu…
Sur les Banques islamiques.
Je n'aurais pas la pudeur de Cheikh Imrane Hossein et je dirais donc qu'elles sont un recyclage des pétrodollars, des commissions et retrocommissions dans l'import-export et une arme économique et idéologique pour imposer le modèle de consommation occidentale. J’ai monté des coopératives de jeunes devant créer 30 000 emplois et générer un chiffre d’affaire de 5 milliards de dollars uniquement dans les métiers liées à la mer (la zone côtière) et ni la banque al Baraka ni une banque mixte koweitienne n’étaient intéressées par l’investissement productif. Il est scandaleux de voir des prédicateurs saoudiens expliquer qu’il vaut mieux passer par le halal de la banque islamique même si cela ressemble au riba et coûte plus cher qu’une banque classique. Il est encore plus scandaleux de voir des Fatwas autoriser au nom de la nécessité le recours au crédit usuraire. Il faut se méfier de solutions clé en main ou marché en main qui fleurissent en Europe au nom du halal avec des packagings creux mais fascinants par les mots techniques anglo-saxons qui ne trompent que les non avertis. La solution pour la communauté musulmane est dans la mise sur pied de véritables agences d'investissements islamiques qui mettent en œuvre le principe islamique de mutualisation, de partenariat et de travail coopératif. Le savoir faire, la réglementation et les expériences en France, en Espagne et en Italie sont riches tant au niveau de la droite que de la gauche. Sur le principe mutualiste et coopératif reposant sur le principe de l'usager propriétaire et gestionnaire le système islamique de financement peut être mis en place et se libérer de l'arnaque de la mourabaha pour innover dans ce qui est productif, créateur de valeurs, de force économiques et d'emplois : la moudaraba et la moucharaka. Il est très facile de faire des montages de souscriptions et créer des mutuelles de solidarité sociale comme alternatives licites aux campagnies d'assurances illicites.
AL JAZEERA la chaine qatari
Je rends hommage à Cheikh Imran Hossein d’avoir été le premier à dénoncer le complot d’al Jazeera bien avant qu’il n’émerge en plein jour. L’over dose de la cochonnerie médiatique a fait sombrer un pays dans la guerre civile, le poussant à renier son organisation, sa relative prospérité et sécurité et son potentiel d’action à destination de l’Afrique. Elle est devenue le porte voix des savants égarés et des partisans de l'OTAN et des pétrodollars contre le bon sens et l'intérêt suprême du monde musulman. Elle est devenue l'instrument de propagande militaire, de guerre psychologique, de diversion médiatique et de subversion informationnelle contre la Syrie ;
Mohammad Mahatir
Il a fait la promotion de Mohammad Mahatir l’ancien Premier Ministre de la Malaisie. Cela l’honore car ce manager a laissé derrière lui un pays prospère, l’expérience de la couverture en or, en argent, en platine de la monnaie semble bien se dérouler. Les Arabes boudent cet homme d’expérience et lui préfèrent les consultants Anglos-saxons. Ils assumeront les catastrophes de leur choix. Mohammad Mahatir a signifié que pour la Malaisie la comparaison n’est pas l’Arabie mais Singapoore même si nous savons que Singapore est une création impérialiste britannique reprise par l’empire américain pour le contrôle du sud est asiatique et réaliser deux objectifs : contrer la Chine et empêcher l’éveil ou la fédération des pays musulmans dans cette région dont les populations sont méticuleuses, soignées, habiles et intelligentes.
Le Dajjâl un scénario probable de guerre nucléaire
Le Huitième point sur lequel je serais d'accord avec Cheikh Imrane Hossein même s'il ne l'explicite pour des raisons liées à sa sécurité ou à son auditoire est de voir à travers le Dajjâl un scénario probable de guerre nucléaire. La Libye et la Syrie sont la proie des Arabes et des islamistes qui n'ont ni vision stratégique ni lecure de la Charia islamique, juste une rhétorique entretenue par l'llusion avec les Arabes, la Turquie et l'Occident à leur côtés pour arriver au pouvoir quitte, contre tous les principes de la dignité arabe, "embrasser le chien sur sa gueule". La guerre nucléaire redoutée se passera probablement en Asie. Soit en Iran. Les cabinets d'intelligence géostratégiques viennent de signaler que les Russes et les Chinois vienent de reconnaitre que l'Iran possède une dizaine de têtes nucléaires. Les Arabes préocupés par leur problèmes ne peuvent rien changer à un ordre d'attaque nucléaire contre l'Iran. On parle déja de troupes chinoises et russes en état d'alerte.
Il est possible que le terrain nucléaire ne soit pas l'Iran mais le Pakistan. La guerre contre les Talibans touche à sa fin avec l'évacuation imminente des troupes françaises et américaines défaites avec le risque de laisser l’Afghanistan repris en main par le Pakistan qui a été sa base arrière et qui peut devenir le terrain de son déploiement tactique et stratégique pour qu'il n'y ait plus de retour des Croisés. Nous ne pouvons manquer de citer un texte que j'avais traduit d'un article arabe écrit par Mou'amar al Kadhafi qui dit des vérités incontestables :"le marécage pakistanais" :
"L'occident, en particulier l'Amérique et lsraël, n'ont jamais souhaité voir le Pakistan posséder une bombe nucléaire. Mais le 28 mai 1998, ils se sont réveillés mis devant le fait accompli : le Pakistan était devenu une puissance nucléaire. Ils avaient alors blâmé leurs Services de Renseignements dans leur défaillance à prévoir les essais nucléaires et à les empêcher.
Les livres, les articles et les discours innombrables ont nommé la bombe nucléaire du Pakistan « la bombe islamique » la percevant comme menace apocalyptique du monde musulman contre le monde occidental et pouvoir de dissuasion contre leurs intérêts. Dans les écrits contre l’arme nucléaire pakistanaise tout l’imaginaire était mobilisé pour la faire percevoir comme l’annonce du Jugement dernier.
Tous les efforts ont été déployés pour dissuader le Pakistan de posséder la bombe atomique. Le secrétaire d'état américain Henry Kissinger avait franchement menacé le premier ministre pakistanais Zulfikar Ali Bhutto par un langage non diplomatique : « si jamais vous faites la bombe, nous vous châtierons de telle manière que vous serez un exemple à méditer pour le reste du monde ». (Zulfikar Alî Bhutto est le père de Benazir Bhutto, élue premier ministre du Pakistan en 1988 ndt)
M. Zulfikar Ali Bhutto, le fondateur du programme nucléaire du Pakistan, a vu les menaces américaines s’exécuter sur lui : il a fini pendu. Pour les mêmes raisons, l’ancien président pakistanais le général Al-Haq Zia, qui a islamisé le Pakistan et consolidé son programme nucléaire, a lui aussi été assassiné. Plus récemment, Benazir Bhutto, fille de M. Bhutto, a été assassinée. D'autres peuvent encore faire face à un destin semblable.
La question, cependant, est : Pourquoi les Américains et les Israéliens refusent-ils que le Pakistan possède la bombe atomique ?
Le Pakistan est un pays musulman. En fait, l'Islam est la base même de la création territoriale et de l’existence politique du Pakistan. Excepté la religion, il n'y a vraiment aucun autre facteur qui unisse les Pakistanais. Ceci explique pourquoi les Pakistanais semblent fanatiques au sujet de la religion. C'est l'essence de leur nationalité.
[…] Les Pakistanais se sont dit que leur ennemi est le Hindou, pas le juifs ou les chrétien, et par conséquent il faudrait que leur arsenal nucléaire soit focalisé sur l’Inde et non sur Israël ou les bases américaines. Il a fallu en même temps convaincre les Hindous que leur ennemi réel est bien le Pakistan et non un autre voisin et que celui-ci dispose des capacités de dissuasion dirigées contre les Hindous.
Cette politique vise à préoccuper le Pakistan avec l'Inde et l'Inde avec le Pakistan dans une course à l’armement sans fin et dans l’oubli des autres défis. C’est sans doute la raison pour laquelle on assiste à des regains de tensions entre les communautés musulmanes et les communautés hindouistes et c’est sans doute aussi pourquoi l’Amérique n'a pas été disposée à contribuer à résoudre le problème du Cachemire, tandis que les Israéliens essayeront de le maintenir toujours chaud, inflammable et explosif.
La tension et l'inquiétude continueront donc à planer sur cette région du monde car dans un scénario comme dans l’autre, le Pakistan gouverné par la classe politique traditionnelle ou par les groupes extrémistes nucléaire, restera en permanence un danger et une menace pour les américains et les israéliens."
Les militaires ont un terme " la brigade ou la division en offensive dans la foulée" : les forces de la coalition sont en situation d'offensive dans la foulée à partir de l'Irak et des bases arabes où ils ont envahi l'Irak, les troupes en Afghanistan avec des logistiques en Inde et dans les anciennes républiques musulmanes soviétiques, et les troupes en Libye : sur le plan de la logique ils n'ont pas une autre occasion pour tenter de mettre fin à la bombe "islamique" en faisant intervenir Israël, l'Inde et l'Occident. Ce scénario probable n'interdit pas dans la foulée de frapper l'Iran. Ils remettent l'équilibre en leur faveur, ils relancent l'économie par le déficit budgétaire et l'économie de guerre, ils affablissent la Chine qui va se trouver avec son ennemi traditionnel l'Inde et le Japon et l'affaiblissement de l’organisation de l'Alliance de Shanghai sino russe où le Pakistan et l'Iran sont membres observateurs appelés à devenir membres à part entière. Avec un Afghanistan réinvesti par la Russie, la Chine, l'Iran et le Pakistan, l'alliance de Shanghai met en péril l'économie mondialiste juste par l'insésécurité des approvisionnements et le déplacement du centre mondial vers l'Euro Asie. On entend déjà les bottes de l'armée chinoise et de l'armée russe dès l'agression de la Libye et l'installation du bouclier anti missile en Turquie. Tous les scénarios sont ouverts. Le projet du grand Israël correspond dans le temps et l'espace au projet de survie de l'empire américain et ses vassaux et de la survie des monarchies arabes qui se mobilisent pour servir Israël.
Encore une fois ,les algériens s'ils avaient une élite héritière de l'ALN et non un pouvoir et une opposition prête à reconnaitre le CNT et servir l'OTAN, ils auraient rendu la mission impossible en faisant échouer les plans de l'OTAN en Libye et en fermant la méditérannée en symbiose avec la fermeture du détroit d'ormuz par l'Iran et couper l'approvisionnement en gaz et en pétrole. La révolution de cactus se transformeraient en révolution de chrysanthèmes pour les amateurs de chromatiques. Il semblent que les Chinois et les Russes avouent que les iraniens possèdent un arsenal de 10 unités balistiques nucléaires. Pourquoi le dire? Enfoncer le monde occidental et récupérer la mise ou menacer le monde occidental et pousser Israël à la faute. Toute faute ou défaite d’Israël est un affaiblissement du bloc anglo-saxon et latino germanique en faveur des slaves et des chinois. Le jeu se fait à l'échelle des grands, sur la carte mondiale et en terme de macro régions. Les arabes seront les mammouths disparus dans l'espèce humaine jusqu'à ce que :
Allah fera se venir un peuple qu'Il aime et qui l'aiment, miséricordieux entre eux et durs envers les renégats
Ceci dit, je respecte son point de vue. Mes remarques doivent être prises dans leurs limites car je ne suis pas anglophone et ses principaux travaux sont en anglais. Je pense avoir répondu à l'essentiel. Pour nous tous, l’Islam est un tout indivisible, sa mise en pratique ne peut se passer des règles mohammadienne de la progressivité, de la dynamique et du réalisme. Le réalisme de l’Islam ne veut pas dire se soumettre au fait accompli mais connaitre la réalité pour la changer sachant que le véritable changement commence par soi. Ce changement donne au Musulman le principe du mas’oul (la responsabilité individuelle) qui rend acceptable et désirable le véritable grand chantier du changement global et collectif qu’on appelle le Taklif : le changement social et politique. Dès qu'on donne à une partie plus d'importance qu'à une autre, on a fait de l’Islam une caricature, un projet irréaliste, une fuite en avant, des occasions que les experts en lutte idéologique, en manœuvre de diversion et en opérations de subversions ne ratent pas, car ils sont en éveil non pas qu’ils soient plus intelligents mais plus conscients des enjeux et des devenirs, les leurs et les nôtres….
La postérité d’Israël et le sens coranique de son second ou dernier retour
وَءَاتَيْنَا مُوسَى ٱلْكِتَـٰبَ وَجَعَلْنَـٰهُ هُدًۭى لِّبَنِىٓ إِسْرَٰٓءِيلَ أَلَّا تَتَّخِذُوا۟ مِن دُونِى وَكِيلًۭا ﴿2﴾ ذُرِّيَّةَ مَنْ حَمَلْنَا مَعَ نُوحٍ ۚ إِنَّهُۥ كَانَ عَبْدًۭا شَكُورًۭا ﴿3﴾ وَقَضَيْنَآ إِلَىٰ بَنِىٓ إِسْرَٰٓءِيلَ فِى ٱلْكِتَـٰبِ لَتُفْسِدُنَّ فِى ٱلْأَرْضِ مَرَّتَيْنِ وَلَتَعْلُنَّ عُلُوًّۭا كَبِيرًۭا ﴿4﴾ فَإِذَا جَآءَ وَعْدُ أُولَىٰهُمَا بَعَثْنَا عَلَيْكُمْ عِبَادًۭا لَّنَآ أُو۟لِى بَأْسٍۢ شَدِيدٍۢ فَجَاسُوا۟ خِلَـٰلَ ٱلدِّيَارِ ۚ وَكَانَ وَعْدًۭا مَّفْعُولًۭا ﴿5﴾ ثُمَّ رَدَدْنَا لَكُمُ ٱلْكَرَّةَ عَلَيْهِمْ وَأَمْدَدْنَـٰكُم بِأَمْوَٰلٍۢ وَبَنِينَ وَجَعَلْنَـٰكُمْ أَكْثَرَ نَفِيرًا ﴿6﴾ إِنْ أَحْسَنتُمْ أَحْسَنتُمْ لِأَنفُسِكُمْ ۖ وَإِنْ أَسَأْتُمْ فَلَهَا ۚ فَإِذَا جَآءَ وَعْدُ ٱلْءَاخِرَةِ لِيَسُۥٓـُٔوا۟ وُجُوهَكُمْ وَلِيَدْخُلُوا۟ ٱلْمَسْجِدَ كَمَا دَخَلُوهُ أَوَّلَ مَرَّةٍۢ وَلِيُتَبِّرُوا۟ مَا عَلَوْا۟ تَتْبِيرًا ﴿7﴾ عَسَىٰ رَبُّكُمْ أَن يَرْحَمَكُمْ ۚ وَإِنْ عُدتُّمْ عُدْنَا ۘ وَجَعَلْنَا جَهَنَّمَ لِلْكَـٰفِرِينَ حَصِيرًا ﴿8
﴾ Et Nous avons prédît à la postérité d’Israël, dans le Livre : « Vous corromprez sûrement deux fois de par la terre, et vous opprimerez cruellement les gens. » Et quand le moment de l’accomplissement de la première des deux eut lieu, Nous avons déchaîné contre vous, de Nos créatures, doués d’une forte rigueur, alors ils pénétrèrent tout le pays. Et ce fut une menace accomplie. Ensuite Nous vous avons redonné avantage sur eux, Nous vous avons accru en richesses et en descendances, et Nous vous avons rendu plus nombreux. Si vous faites le meilleur, vous faites le meilleur pour vous-mêmes, et si vous faites le mal c’est à votre détriment. Quand viendra le moment de l’accomplissement de la seconde, ils marqueront sûrement l’horreur sur vos visages et pénétreront sûrement dans le sanctuaire comme ils le pénétrèrent la première fois, et pour démolir totalement ce qu’ils ont dominé. Il se peut que votre Seigneur vous Fasse miséricorde. Et si vous récidivez, Nous Recommencerons. Et Nous avons fait de la Géhenne un emprisonnement pour les mécréants. (Al Isra 1 à 8)
Les savants spécialistes de l’exégèse à travers le temps et les écoles du Tafsir ne sont pas parvenus à se prononcer d’une manière décisive sur le sens de ses versets :
Ces bani Israël sont-ils le peuple de Moise ou tous les Juifs ? La promesse divine (accomplissement de la seconde) s’est-elle déjà réalisée pour eux ou est-elle encore à se réaliser ? Quand a eut lieu la première ? De quel sanctuaire s’agit-il ? Celui de Salomon, celui de Jérusalem, celui de Babel ?
Mille et une questions ont été soulevées par les Savants et en toutes les époques et parmi ces savants certains sont allés à fixer les événements dans leur époque, les autres dans une époque révolue et d’autres encore dans une époque à venir. Mais les savants contemporains comme les anciens buttent sur la question des Bani Israël qui sont antérieurs aux Juifs. Le Coran aborde la question sous différentes périodes : celle de Jacob, celle de Moise, celle de Jésus, celle de Mohamed avant l’Islam, celle durant l’Islam. Les Bani Israël sont les ancêtres des Juifs et des Chrétiens sur le plan religieux, une minorité d'entre eux ont été des Musulmans qui ont suivi et soutenus les Prophètes Moussa et Aissa. Est-ce que le danger ne vient-il pas des néoconservateurs et des évangélistes sionistes américains?
Entre Zamakhchari, Ràzi, Ibn Kathir, Sayed Qotb, Al Qortobi, At Tabari et des dizaines d’autres, j’ai du mal à fixer un choix définitif. Si Cheikh Imrane Hussein vous a apporté la réponse qui manque à votre savoir qu’Allah bénisse sa connaissance et la votre et qu’Il m’apporte la lumière pour distinguer la vérité malgré sa complexité et son caractère de Ghayb n’appartenant qu’à Allah. J’avoue n’avoir aucune connaissance en eschatologie. J’avoue mon modeste savoir : Mohamed (saws) envoyé comme ultime Prophète a agit, armé de la Révélation et de la raison. Je n’ai pas connaissance qu’il ait demandé à un de ses compagnons de se référer à l’eschatologie ou au Ghayb pour construire une bonne gouvernance, affronter un ennemi ou aménager un territoire. Par contre en lisant Hassan al Bassri ou Abu Hamad al Ghazali je constate que dans les époques de troubles, de confusion et de foi bigote, les musulmans ont recours aux mythologies judéo-chrétiennes et au fatalisme pour ne pas assumer leur responsabilité et se donner explication à leur Wahn. Le sujet est fermé pour moi. Je n’ai plus rien à ajouter sur ce qui dépasse mes compétences.
Gog et Magog
Le Hadith rapporté par Zeinab Ben Jahch où le Prophète se réveille paniqué disant malheur aux arabes et citant la brèche dans la muraille des Gog et Magog, est-il une parabole, c'est à dire une passerelle entre l'injustice et la cruauté des envahisseurs et sa cause qui est la perversité des arabes " kathoura al Khobt". Gog et Magog sont-ils une vérité eschatologique que décrit le Prophète qui a vu une partie du Ghayb et il nous en informe pour que le jour où le phénomène se passe les Musulmans tenant fermement au Livre et à la Sunna ne faiblissent pas et ne se laissent pas emporter par le mimétisme et la démission nées justement de la perversion des Arabes. le Quand nous échappe : demain, le mois prochain, dans un an ou dans plusieurs siècles?
Gog, Magog et Dajjal relèvent de la métaphysique qui nous prépare à affronter la fin du monde et à nous préparer au Jugement dernier. Mohamed (saws) a fait de l'invocation le dernier recours une fois qu'il a mis en place son dispositif de combat. Il était positif et optimiste. Cheikh Imrane n'est ni positif ni optimiste ni rationnel. Ce n'est ni mon école ni mon idole.
Les talmudistes qui attendent le retour du Messie et l'apcalypse pour nous exterminer le font avec dessein et planification : Ils travaillent, ils produisent de la pensée efficace, ils mettent en oeuvre des systèmes d'armes sophistiqués. Ce ne sont ni des Djinns ni des Gogs ni des Magogs. A moins que la prochaine bataille nucléaire contre l'Iran va mettre en première lignes les chinois qui vont déferler sur les terres arabes pour s'emparer des richesses de pétrole et de gaz à cause de la perversité des Arabes. C'est encore une lecture géopolitique et allégorique du hadith.
La vie nous a montré que contre "Gog et Magog" talmudique, le HAMAS et Hezbollah ont résisté et gagné. Les somaliens ont gagné, les Irakiens ont gagné, les Afghans sont entrain de gagner. La Sourate al Kahf est une sourate de dynamique, de mouvement, d'espoir et de destin : Ne pas se soumettre à la fatalité. On ne peut pas aller contre l'évidence du Coran qui montre Dhul Qarnayn libérateur et civilisateur. On ne peut pas aller contre l'évidence du Hadith qui dit
" Epuisez tous vos efforts, ne faiblissez point ensuite dites ainsi soit-il ".
Epuiser c'est mette fin aux ressources d'un puits et se retrouver sans ressources, contraints d'aller chercher les ressources au fond de soi qui sont inimaginables en termes d'efforts cachés, d'ingéniosité, de courage et de lutte. Allah ne charge chacun que selon son Wasa'â. Le Wasa'â n'est pas la capacité ou la possibilité mais l'aptitude à devenir expansible. Al Wasa'â est la vasteté ou la vastitude de l'effort du croyant, de sa patience, de son endurance, de sa constance dans l'épreuve. Seul Allah connait notre potentiel que revèle l'expérience de lutte ou de résistance. Seul Allah peut mettre en expansion le coeur (l'intériorité) qu'Il détient entre Ses doigts. Pourquoi aller loin et hors sujet.
Notre modèle : le Prophète (saws)
Nous devons nous libérer de toute explication eschatologique de l’histoire, de tout mythe messianique, et de toute haine qui nous ferait prendre l’ombre pour la proie, sonner midi à quatorze heures et prendre l’anti thèse de l’Islam comme l’allié stratégique des Musulmans. Nous devons conserver la vision positive, libératrice et civilisatrice de Mohamed (saws) qui a trouvé la force, le courage, l’imagination et l’inspiration pour innover et faire face aux contraintes objectives qui rendaient à priori sa mission à Médine impossible :
• Une démographie galopante d’exilés sans argent et sans métiers,
• un foncier aux mains des Juifs,
• la pratique usuraire, • le capital financier aux mains des Juifs,
• le marché aux mains des Juifs,
• l’industrie (fabrication d’outillages et d’armements) aux mains des juifs,
• insalubrité de Madinah,
• les voies commerciales et les routes d’approvisionnement sous contrôle des tribus païennes arabes hostiles,
• la mobilisation de troupes militaires arabes financées par les riches commerçants arabes, les Juifs et les Chrétiens d’Arabie ou du Yémen, les Perses et les Byzantins,
• la trahison des Juifs et des Hypocrites qui n’ont pas respecté le pacte citoyen de Médine,
• les menaces d’envahissement de l’Arabie par les Perses et les Byzantins,
• Toutes les civilisations en Asie, en Europe, en Afrique étaient antinomiques avec le monothéisme de l’Islam,
• un peuple musulman pas encore totalement libéré de l’héritage païen et chargé d’entrer dans l’histoire comme libérateur et civilisateur…
Mohamed (saws) et ses compagnons ont réussi en s’appuyant sur une foi qui conjuguait « soumission » à Allah (swt) et mission pour Allah (swt).
- Je ne pose pas le problème en terme de juifs. J’ai parlé du monopole sur les finances, l’économie, le marché et l’industrie. A Médine, il était entre les mains des Juifs, en 2012 il est entre les mains du nouvel ordre mondial. La situation de Mohamed (saws) était pire que la notre et il a travaillé avec le Coran et son intelligence en agissant sur le territoire, les hommes et les idées.
- Le verset que je viens de citer plus haut sur le Makane (territoire) et le Tamkine (la territoiralisation) par une communauté de foi passe par la bonne gouvernance c’est à dire le politique qui met en œuvre l’économique, l’éthique et le spirituel. La communauté musulmane sans prendre les armes ni fomenter des troubles peut contraindre le gouvernant à changer en commençant à changer elle même et à prendre possession de son territoire, de son temps, de sa volonté les soumettant à la conformité du Coran et de la Sunna
- l’Islam est global, dynamique et réaliste. Il ne s’agit pas de trouver la solution dans la salat ou dans un rite mais dans l’intégralité de l’Islam.
Omar Ibn Al Khattab (ra) sur les pas du Prophète (saws)
Lorsque Omar (ra) a été investi du Khalifa, il s’est consacré au bonheur et à la dignité des Musulmans ainsi qu’à leur sécurité sans jamais tomber dans des explications eschatologiques ni débattre de questions métaphysiques. Il avait eu l’honneur du vivant du Prophète (saws) de souhaiter des lois divines qui ont été exaucées en devenant des révélations de versets coraniques immuables, et il avait eu le don de prémonition et de vision lors des conquêtes puisqu’il « voyait » le champ de bataille et envoyait les renforts et les hommes les plus adéquats pour remporter la bataille compromise. Il a gouverné avec réalisme et efficacité et conduit des armées avec victoire et miséricorde tant pour les Moudjahidines que pour les vaincus. Si les Khalifes bien guidés et à leur tête Omar Ibn Khattab (ra) ont agit en conformité avec les exigences du rapport des forces et d’intelligence stratégique et tactique, je ne vois pas pourquoi nous devrions affronter nos ennemis avec des slogans et des discours apocalyptiques sans prendre avec notre esprit et avec nos mains les conditions objectives et subjectives de la victoire et de l’émancipation. A titre d’illustration, voici quelques grandes réalisations de Omar qui témoignent de son réalisme, de son efficacité, de sa connaissance des desseins du Coran, des exigences de la communauté musulmane :
- Instauration de la justice, de l’équité et du droit,
- Promotion du travail, augmentation de la productivité du travail et accroissement de l’efficacité sociale,
- Mise en place du crédit pour le développement de l’innovation et de la production ainsi que la multiplication des entreprises individuelles ou participatives,
- Mise en place et organisation des fondations pieuses et du Waqf pour garantir la cohésion sociale et des revenus conséquents pour supporter l’effort de guerre et promouvoir le progrès social et économique,
- Réalisation de grands chantiers en matière de santé publique, de solidarité sociale et d’éducation
- Planification et conduite de la réforme agraire (extension de la production, mise en valeur des terres, confiscation des terres non travaillées)
- Édification de l’État avec une administration scientifique, un budget équilibré, un Trésor public, une comptabilité
- Garantie de la sécurité des peuples, musulmans et non musulmans, et respect de la sacralité du sang et des biens tant qu’il n’y a pas transgression du droit,
- Amélioration des revenus et mise en place d’un système socio-économique contributif et redistributif selon des critères transparents fondés sur les trois aspects suivants
- le mérite,
- l’effort,
- le besoin
- Consolidation et préservation de la religion sans laxisme ni rigorisme
- Fédération et mise en synergie de toutes les forces vives de la communauté sans exclusion ni exclusive
Ce que dit le Coran est plus important que ce que disent tous les savants réunis
Nous croyons au Ghayb mais nous n’en connaissons pas le terme qui appartient à Allah. Faute d’agir sur une vérité métaphysique nous devons, par respect pour l’humanité qui nous habite et le Coran qui nous guide, agir avec intelligence et détermination sur les conditions objectives et subjectives tout en étant confiant en Allah. Il ne s’agit pas d’agir par improvisation ou par arrangement d’appareils comme l’ont fait les élites musulmanes dans ce « printemps arabe » qui est devenu par leur incapacité un torrent de sang, une transgression de la vie sacrée et un auxiliariat de l’agenda de l’OTAN. Il nous faudrait agir en conformité avec les Sunnanes (lois) d’Allah qui gouvernent d’une manière immuable l’histoire des hommes, l’émergence ou la décadence des nations et des civilisations
سُنَّةَ ٱللَّهِ ٱلَّتِي قَدْ خَلَتْ مِن قَبْلُ وَلَن تَجِدَ لِسُنَّةِ ٱللَّهِ تَبْدِيلاً
{C’est la Loi d’Allah qui a déjà eu lieu auparavant. Et tu ne trouveras point de modification à la Loi d’Allah.} Al Fatah 23
Cette loi d’Allah immuable est explicitée par le Coran et par la biographie du Prophète, et elle est livrée par l’Histoire sans besoin d’aller puiser dans la métaphysique :
وَأَقْسَمُواْ بِٱللَّهِ جَهْدَ أَيْمَانِهِمْ لَئِن جَآءَهُمْ نَذِيرٌ لَّيَكُونُنَّ أَهْدَىٰ مِنْ إِحْدَى ٱلأُمَمِ فَلَمَّا جَآءَهُمْ نَذِيرٌ مَّا زَادَهُمْ إِلاَّ نُفُوراً ٱسْتِكْبَاراً فِي ٱلأَرْضِ وَمَكْرَ ٱلسَّيِّىءِ وَلاَ يَحِيقُ ٱلْمَكْرُ ٱلسَّيِّىءُ إِلاَّ بِأَهْلِهِ فَهَلْ يَنظُرُونَ إِلاَّ سُنَّتَ ٱلأَوَّلِينَ فَلَن تَجِدَ لِسُنَّتِ ٱللَّهِ تَبْدِيلاً وَلَن تَجِدَ لِسُنَّتِ ٱللَّهِ تَحْوِيلاً أَوَلَمْ يَسِيرُواْ فِي ٱلأَرْضِ فَيَنظُرُواْ كَيْفَ كَانَ عَاقِبَةُ ٱلَّذِينَ مِن قَبْلِهِمْ وَكَانُوۤاْ أَشَدَّ مِنْهُمْ قُوَّةً وَمَا كَانَ ٱللَّهُ لِيُعْجِزَهُ مِن شَيْءٍ فِي ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَلاَ فِي ٱلأَرْضِ إِنَّهُ كَانَ عَلِيماً قَدِيراً
{Ils ont juré par Allah de tous leurs serments, que s’il leur parvenait un avertisseur, ils seraient sûrement mieux guidés qu’aucune des communautés. Alors, quand un avertisseur est venu à eux, il ne les accrut qu’en répulsion : orgueil de par la terre, et ruse de nuisance. Mais la ruse de la nuisance ne retombe que sur ceux qui la fomentent. Pourquoi ne devraient-ils pas regarder autre chose que la coutume des Anciens. Tu ne trouveras point d’altération à la Loi d’Allah, et tu ne trouveras point de déviation à la Loi d’Allah. N’ont-ils donc pas parcouru la terre puis regardé le sort de ceux qui étaient avant eux, lesquels étaient plus forts qu’eux en puissance. Allah n’A jamais Été Entravé par quoi que ce soit dans les Cieux ni en la terre. Il A toujours Été Omniscient, Omnipuissant.} Fater 42
وَإِن كَادُواْ لَيَفْتِنُونَكَ عَنِ ٱلَّذِي أَوْحَيْنَآ إِلَيْكَ لِتفْتَرِيَ عَلَيْنَا غَيْرَهُ وَإِذاً لاَّتَّخَذُوكَ خَلِيلاً وَلَوْلاَ أَن ثَبَّتْنَاكَ لَقَدْ كِدتَّ تَرْكَنُ إِلَيْهِمْ شَيْئاً قَلِيلاً إِذاً لأذَقْنَاكَ ضِعْفَ ٱلْحَيَاةِ وَضِعْفَ ٱلْمَمَاتِ ثُمَّ لاَ تَجِدُ لَكَ عَلَيْنَا نَصِيراً وَإِن كَادُواْ لَيَسْتَفِزُّونَكَ مِنَ ٱلأَرْضِ لِيُخْرِجوكَ مِنْهَا وَإِذاً لاَّ يَلْبَثُونَ خِلافَكَ إِلاَّ قَلِيلاً
{Peu s’en faut qu’ils ne t’aient dérouté de ce que Nous t’avons inspiré, pour que tu controuves contre Nous autre chose que ceci (le Coran) ; à ce moment là, ils t’auraient sûrement pris comme un bien-aimé. Et si Nous ne t’avions affermi, tu aurais failli pencher quelque peu vers eux. Dans ce cas, Nous t’aurions fait subir la double durée de l’épreuve de la vie et la double durée de l’épreuve de la mort, ensuite tu ne trouverais point contre Nous de protecteur. Peu s’en faut qu’ils ne t’aient fait fuir de la terre, pour t’en chasser ; dans ce cas, ils ne seraient demeurés que peu de temps après toi. C’est la Loi s’appliquant à Nos Messagers que Nous avons envoyé avant toi. Et tu ne trouveras point de changement à Notre Loi.} Al Isra 76
Il faut se donner le temps de voir comment s’est manifestée cette Sunna dans le rapport de force prouvant une fois de plus que le chemin tracé pour Mohamed (saws) et les Prophètes (as) est le chemin que nous devons suivre sans tomber dans les dérives eschatologiques des talmudiques ou de ceux qui s’en inspirent et qui croyant bien faire cultivent la paresse, le sensationnel, le fatalisme et l’attente messianique au lieu de cultiver l’ingénierie de résolution des problèmes tant politiques et sociaux que géopolitiques et stratégiques. Voici la Loi d’Allah à l’œuvre mettant à l’épreuve les uns et les autres :
قَدْ خَلَتْ مِن قَبْلِكُمْ سُنَنٌ فَسِيرُواْ فِي ٱلأَرْضِ فَٱنْظُرُواْ كَيْفَ كَانَ عَاقِبَةُ ٱلْمُكَذِّبِينَ هَـٰذَا بَيَانٌ لِّلنَّاسِ وَهُدًى وَمَوْعِظَةٌ لِّلْمُتَّقِينَ وَلاَ تَهِنُوا وَلاَ تَحْزَنُوا وَأَنْتُمُ الأَعْلَوْنَ إِنْ كُنْتُمْ مُّؤْمِنِينَ إِن يَمْسَسْكُمْ قَرْحٌ فَقَدْ مَسَّ ٱلْقَوْمَ قَرْحٌ مِّثْلُهُ وَتِلْكَ ٱلأَيَّامُ نُدَاوِلُهَا بَيْنَ ٱلنَّاسِ وَلِيَعْلَمَ ٱللَّهُ ٱلَّذِينَ آمَنُواْ وَيَتَّخِذَ مِنكُمْ شُهَدَآءَ وَٱللَّهُ لاَ يُحِبُّ ٱلظَّالِمِينَ وَلِيُمَحِّصَ ٱللَّهُ ٱلَّذِينَ آمَنُواْ وَيَمْحَقَ ٱلْكَافِرِينَ أَمْ حَسِبْتُمْ أَن تَدْخُلُواْ ٱلْجَنَّةَ وَلَمَّا يَعْلَمِ ٱللَّهُ ٱلَّذِينَ جَاهَدُواْ مِنكُمْ وَيَعْلَمَ ٱلصَّابِرِينَ
{Combien de Lois ont réglé le sort de ceux qui vous ont précédé. Parcourrez donc la terre et regardez quel ne fut le sort des négateurs ! Ceci est un Manifeste pour les hommes, une Direction infaillible et une exhortation pour les pieux. Ne perdez donc pas courage, ne vous affligez point alors que vous êtes les supérieurs, si vous êtes croyants. Si une blessure vous atteint, les autres furent aussi atteints d’une blessure pareille. Et ces jours, Nous les alternons parmi les hommes. Allah connait certainement ceux qui sont devenus croyants, et Il élit des Martyrs d’entre vous – Allah n’Aime point les injustes – afin qu’Il purifie ceux qui sont devenus croyants, et qu’Il anéantisse les mécréants. Ou bien pensiez-vous entrer au Paradis sans qu’Allah ne confirme ceux qui ont lutté d’entre vous et ne confirme les persévérants ?} Al ‘Imrane 137
وَمَن يُطِعِ ٱللَّهَ وَرَسُولَهُ وَيَخْشَ ٱللَّهَ وَيَتَّقْهِ فَأُوْلَـٰئِكَ هُمُ ٱلْفَآئِزُون وَأَقْسَمُواْ بِٱللَّهِ جَهْدَ أَيْمَانِهِمْ لَئِنْ أَمَرْتَهُمْ لَيَخْرُجُنَّ قُل لاَّ تُقْسِمُواْ طَاعَةٌ مَّعْرُوفَةٌ إِنَّ ٱللَّهَ خَبِيرٌ بِمَا تَعْمَلُونَ قُلْ أَطِيعُواْ ٱللَّهَ وَأَطِيعُواْ ٱلرَّسُولَ فَإِن تَوَلَّوْاْ فَإِنَّمَا عَلَيْهِ مَا حُمِّلَ وَعَلَيْكُمْ مَّا حُمِّلْتُمْ وَإِن تُطِيعُوهُ تَهْتَدُواْ وَمَا عَلَى ٱلرَّسُولِ إِلاَّ ٱلْبَلاَغُ ٱلْمُبِينُ وَعَدَ ٱللَّهُ ٱلَّذِينَ آمَنُواْ مِنْكُمْ وَعَمِلُواْ ٱلصَّالِحَاتِ لَيَسْتَخْلِفَنَّهُمْ فِي ٱلأَرْضِ كَمَا ٱسْتَخْلَفَ ٱلَّذِينَ مِن قَبْلِهِمْ وَلَيُمَكِّنَنَّ لَهُمْ دِينَهُمُ ٱلَّذِي ٱرْتَضَىٰ لَهُمْ وَلَيُبَدِّلَنَّهُمْ مِّن بَعْدِ خَوْفِهِمْ أَمْناً يَعْبُدُونَنِي لاَ يُشْرِكُونَ بِي شَيْئاً وَمَن كَفَرَ بَعْدَ ذٰلِكَ فَأُوْلَـٰئِكَ هُمُ ٱلْفَاسِقُونَ
{Et quiconque obéit à Allah et à Son Messager, et craint Allah et s’efforce d’être pieux, ceux-ci sont les gagnants. Et ils ont juré par Allah de tous leurs serments que si tu le leur ordonnais, ils partiraient sûrement (pour le combat). Dis : « Ne jurez pas ». C’est une obéissance connue. Certes, Allah Est Omniscient de ce que vous faites. Dis : « Obéissez à Allah et obéissez au Messager ». Si alors ils se détournent, il ne lui incombe que ce dont il fut chargé, et il ne vous incombe que ce dont on vous a chargés. Et si vous lui obéissez vous serez guidés, et il n’incombe au Messager que la transmission évidente. Allah A Promis à ceux qui sont devenus croyants d’entre vous, et ont fait les œuvres méritoires de faire d’eux, certainement, les successeurs sur la terre, comme Il a fait de ceux qui furent avant eux, des successeurs, et d’accorder plein pouvoir à leur religion, qu’Il a agréée pour eux, et qu’après leur inquiétude, Il la leur changera en sécurité. Ils M’adorent et ne M’associent absolument rien. Et quiconque renie après cela, alors ceux-ci sont les pervertis. Alors accomplissez la prière, et acquittez-vous de la Zakat, et obéissez au Messager, ainsi il vous sera fait miséricorde. Et ne pensez surtout pas que ceux qui devinrent mécréants sauraient entraver de par la terre, leur refuge sera le Feu, piètre destin !} Al Nour 52
Ces énoncés montrent qu’il n’y a pas de place à la démagogie ni à la culture de la fascination par l’évocation du surnaturel, mais détermination, endurance, intelligence et effort soutenu et assidu par toute une génération de croyants. Salah Eddine a libéré Al Qods en suivant les Lois divines, en faisant des analyses objectives et subjectives puis en s’appuyant sur Allah (swt) une fois sa décision prise avec rationalité éclairée par la foi.
Le terme et le délai appartiennent à Allah, le quand n’appartient ni aux Prophètes ni aux croyants
Cheikh Imran Hosein s’appuie pour son explication eschatologique sur la sourate al Kahf qui pourtant énonce sur le Ghayb du passé sa complexité qui a laissé le Prophète (saws) dire à ses compagnons que si Moïse (as) s'était montré plus patient nous aurions eu plus d'informations sur le Ghayb. Focalisé sur le passé et non sur celui de l’avenir davantage plus complexe et moins intelligible, la sourate Al Kahf aborde la question de la foi à travers les jeunes dormants de la caverne et nous fait acquérir cette règle fondamentale : Allah (swt) a fait découvrir les jeunes gens de la caverne pour manifester Ses signes aux contestataires et aux négateurs.
{De même, Nous avons fait qu’on les découvre afin que les gens sachent que la promesse d’Allah est Vérité, et que l’Heure ne fait aucun doute, lorsqu’ils contestent leur affaire entre eux} Al Kahf 21
En manifestant les signes qui témoignent que Sa Promesse est vraie et que la fin du monde est proche, Allah (swt) met toute sa création dans l’impossibilité de deviner le terme et le délai de la fin du monde en faisant allusion qu’il est impossible de deviner le nombre de personnes ni de prévoir comment demain sera fait :
{Ils diront : « Trois, leur quatrième : leur chien », et ils diront : « Cinq, leur sixième : leur chien » par divination. Et ils diront : « Sept et leur huitième : leur chien ». Dis : « Mon Seigneur Est Plus-Scient de leur nombre, et ne le connaissent que peu nombreux. Ne discute alors sur leur sujet qu’une discussion globale, et ne demande l’avis de personne d’entre eux à leur propos. » Et ne dis surtout pas d’une chose : « Je ferai ceci demain », sauf : « Si Allah Veut ». Evoque le Nom de ton Seigneur, si tu oublies, et dit : « Mon Seigneur me Guidera sûrement vers ce qui est plus proche de cela en droiture ». Et ils demeurèrent dans leur Caverne trois cents ans qui augmentèrent de neuf. Dis : « Allah est Plus-Scient de ce qu’ils restèrent. A lui Appartient le Ghayb des Cieux et de la terre} Al Kahf 22 à 26
Nous sommes invités à nous informer et à nous rappeler la vérité du Ghayb de la fin du monde en des termes globaux et ce dans le but de nous rappeler la promesse d’Allah (swt) et de craindre Son Châtiment. Mais nous ignorons le processus réel, le terme exact (al ajal) et le délai final (al amad) qui n’appartiennent qu’à Allah (swt). Le quand n’est ni du ressort du Prophète ni des Croyants les plus érudits et les plus illuminés. Les compagnons du Prophète (saws) n’ont pas développé une science eschatologique ni consacré leur temps à débattre de la fin du monde, de l’arrivée du Dajjal et du retour du Messie. Je ne suis pas qualifié pour dire que le faire aujourd’hui est une innovation (bid’âa) mais j’affirme à la lumière du Coran que c’est prendre un risque énorme de déviance que de se consacrer à l’art divinatoire à partir des Hadiths et un penchant vers l’astrologie et les sciences occultes. Le risque le plus grand c’est de laisser le Coran derrière soi et de refuser d’affronter le monde en se mettant sur un terrain et un savoir dont nous n’avons aucune certitude ni science car ils relèvent exclusivement d’Allah :
{A chaque terme un Décret. Allah efface et maintient ce qu’Il veut, et Il possède l’essence même du Livre du destin. Soit que Nous te montrions une part de ce que Nous leur promettons, ou que Nous te rappelions, il ne t’incombe que la transmission, et à Nous incombe le jugement.} Ar Raâd 38
Chaque fin, chaque issue, l’échéance de toute chose, de toute vie, de toute civilisation, de tout être, de tout phénomène y compris celui de l’existence des univers est consigné dans le Livre du destin inaccessible car il est écrit par Dieu. Nous savons qu’il y a une fin mais nous ne connaissons pas son terme. Le Prophète (saws) lui-même n’avait pas vocation à poser la question du quand ni à y répondre pour fixer le terme et le délai de ce qu’Allah a annoncé :
{Dis : « Il ne m’est sûrement inspiré que : “Votre Dieu Est, sûrement un Dieu Unique”. Etes-vous donc des musulmans ? » Si alors ils se détournent, dit : « Je vous ai transmis, à tous, ce qui m’a été ordonné. Je ne sais si ce qui vous est promis est proche ou lointain. Il Sait le manifesté de vos paroles et Il Sait ce que vous taisez. Et que sais-je, peut-être est-ce une épreuve pour vous et une jouissance pour un certain temps ? »} Al Anbiya 108
{Dis : « Je ne dispose pour vous ni de mal ni de droiture ». Dis : « Moi, personne ne me préservera contre Allah, et je ne trouverai, à l’exclusion de Lui, aucun abri. Je ne dispose que d’une transmission de la part d’Allah et Ses Messages. » Et quiconque désobéit à Allah et à Son Messager, il aura le Feu de la Géhenne : ils s’y éterniseront à jamais, jusqu’à ce qu’ils voient ce dont on les menace, ils sauront alors qui est le plus faible en soutien et le moindre en nombre ! Dis : « Je ne sais s’il est proche ce dont on vous menace ou si mon Seigneur lui donnera un délai ? » Très-Scient du Ghayb, Il ne révèle Son Ghayb à personne, sauf à celui qu’Il agrée comme Messager, Il l’entoure de toute part d’Anges gardiens, pour voir qu’ils ont transmis les Messages de leur Seigneur, et Il Domine ce qu’ils détiennent, et Il a recensé toute chose avec une parfaite et totale exactitude.} Al Djinn 21 à 28
Conclusion
La différence entre moi et Cheikh Imrane est dans trois points fondamentaux :
1 – je n’ai pas recours à l’analyse eschatologique ni messianique ni talmudique pour lire l’histoire ou l’économie.
2 – l’or et l’argent ne sont pas une panacée pour la monnaie ni pour la justice sociale. Il faut étudier l’histoire des faits et de la pensée économique.
3 – Je suis un praticien de l’économie, je ne suis pas un conférencier théologique. L’Inspection générale des Finances (IGF) de l’Algérie en début 90 m’a donné un quitus : j’ai pris en charge une entreprise avec 12 Milliards de dinars anciens et j’étais renvoyé en la laissant avec 3 Milliards anciens de bénéfice. J’ai conjugué foi, probité, compétence et confiance aux jeunes Algériens qui ont travaillé sous ma direction dans un système pourtant corrompu et inéquitable.
Nous pouvons faire mieux si nous reprenons possession de nos compétences humaines : réfléchir, nous concerter et agir.
En dehors du fait que le Ghayb nous échappe, le Coran nous demande de renvoyer le mutashabih ( compris comme probable dans le sens philosophique et non statitique) au Muhkam (l'évident). Toutes les évidences coraniques donnent la victoire aux croyants s'ils respectent un certain nombre de conditions dont " préparez leur tout ce que vous pouvez…"
Allah nous a demandé d'aller observer sunnan al Awaline : Les faits historiques et tirer enseignements. Il faut lire Hassan al Basri, Ibn Taymiyya ou Ibn Khaldoun pour voir que les explications eschatologiques et les attentes messianiques sont toujours apparus dans les moments troubles et confus lorsque la crise morale, politique et religieuse dure trop longtemps rendant toute lecture objective confuse. L'être humain, paresseux et avide de sensationnel, s'empresse à trouver une explication qui le dégage de ses responsabilités et qui fait taire sa conscience : la fuite vers le surnaturel ou vers le Ghayb qui pourtant est inaccessible à notre entendement :
قُل لَّا يَعْلَمُ مَن فِي السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ الْغَيْبَ إِلَّا اللَّه
{Dis : « Ceux qui sont dans les Cieux et la terre ne connaissent point le Ghayb, sauf Allah. »} An Naml 64
قُل لاَّ أَمْلِكُ لِنَفْسِي نَفْعًا وَلاَ ضَرًّا إِلاَّ مَا شَاء اللّهُ وَلَوْ كُنتُ أَعْلَمُ الْغَيْبَ لاَسْتَكْثَرْتُ مِنَ الْخَيْرِ وَمَا مَسَّنِيَ السُّوءُ إِنْ أَنَاْ إِلاَّ نَذِيرٌ وَبَشِيرٌ لِّقَوْمٍ يُؤْمِنُونَ
{Dis : « Je ne détiens pour ma personne ni bien ni mal, sauf ce que Veut Allah. Si je connaissais le Ghayb, j’en aurais accru les biens et nulle nuisance ne m’aurait touché. Je ne suis qu’un avertisseur et un annonciateur pour des gens qui croient. »} Al A’âraf 188
وَعِندَهُ مَفَاتِحُ الْغَيْبِ لاَ يَعْلَمُهَا إِلاَّ هُوَ
{Il Possède les clés du Ghayb, nul n’en a la savoir sauf Lui} Al An’âme 59
Omar Mazri – Liberation-opprimes.net
avec tout mon respect, Mr Omar Mazri, vous avez rien compris, en ce qui concerne le fond de ce que l’imame imrane dis, ni a ce qui est l’islam. je respecte votre analyse, et ça reste que mon point de vue. je peux développer si cela vous intéresse. que dieux te montre le bon chemin.
que dieu vous pardonne et nous aussi