Suite aux caricatures et au film blasphématoire sur le Prophète [saw], j’ai publié deux articles suivants où il était question de lutte idéologique : Notre devoir envers Mohamed (saws) et Caricature et islamophobie
Ces articles ont traité tant de l’explication de la haine envers le Prophète [saw] que de la conduite à adopter face à cette haine et à la réaction qu’elle entraine dans une machination diabolique contre l’Islam orchestrée par une main de maitre satanique qui mène une guerre idéologique, médiatique, subversive, psychologique et militaire contre l’Islam. Il est de mon devoir de vous montrer l’autre aspect idéologique de la campagne contre le Prophète (saws) ainsi que l’aspect de cette lutte idéologique contre mes écrits et ma pensée libre et autonome.
Précisons tout d’abord que la guerre psychologique vise à faire douter son adversaire, à faire douter les alliés de cet adversaire sur sa compétence à vaincre ou à résister, et à inspirer la peur, le désarroi, la confusion et la rumeur à cet adversaire et à ses alliés appelés à s’incliner devant la puissance exagérée. Il s’agit d’un procédé de menaces et d’intimidation pour saper les forces morales, psychoaffectives et spirituelles qui sont décisives dans un affrontement.
Précisons que si la guerre psychologique joue sur l’aspect subjectif, la lutte idéologique joue sur le mode et la manière du raisonnement pour détruire le discours et les idées de son adversaire. Elle va shunter les arguments et le discours en faisant valoir d’autres idées, d'autres personnes pour occulter l'auteur, ou en donnant d’autres intentions à l’auteur et surtout à créer un autre champ d’intérêt opposé à celui de l'auteur pour ne pas réfléchir aux problèmes ou adhérer aux solutions et aux analyses de l'auteur lorsqu'il est jugé sérieux, crédible et percutant.
Je vous explique le lien entre les caricatures contre le Prophète et la lutte idéologique en faisant de la situation actuelle un cas d’école pour que vous restiez vigilants sur votre avenir qui est en train de se jouer dans les coulisses:
A – L’appel au meurtre du verset : « Crevez de rage » ?
Des non musulmans d’origine européenne et d’origine arabe me reprochent d’être raciste et violent en énonçant le verset : « Crevez de rage ! ».
L’astuce est de me pousser à faire comme les « pygmalions » ces intellectuels arabes de services qui détournent et contournent le sens des versets coraniques pour rester « aimés » et tolérés dans les médias. A tous je dis qu’il ne m’appartient pas de prononcer des opinions qui plaisent aux uns et qui fâchent les autres. Mon devoir est de me taire lorsque je n’ai pas d’arguments et de dire « Crevez de rage ! » lorsque je trouve l’argument dans le Coran qui me permet de donner la réponse coranique dans les limites de ma compréhension et de ma mémoire aux caricatures.
« Crevez de rage ! » est pourtant la meilleure réponse qui soit lorsqu’on vous insulte et que vous restez au dessus de l’insulte par la magnanimité et le refus de la violence sans s’incliner devant l’intimidation et les menaces. Elle n’est pas un appel au meurtre. Le Coran n’est pas une parole humaine et ses arguments sont clairs, concis et hautement significatif sur le plan sémantique, lexical ou symbolique et métaphorique. Je mets donc en défi les détracteurs qui font diversion de me trouver une définition dans une encyclopédie ou dans un dictionnaire français prouvant que cette expression est un appel au meurtre.
Elle ne signifie pas autre chose que « mourrez par cotre colère, votre passion ». On dit aussi « crevez de jalousie ». L’envieux, le haineux et le blasphémateur sont condamnés à mourir par leur maladie du cœur : « crever= mourir comme un pneu crevé, comme un être enflé de colère et de haine qui crève comme une baudruche, crever de rage = être près de mourir de colère en se vidant ou en explosant de l’intérieur »
La littérature française est remplie de ce type de citations comme celle d’Emile Michel Cioran « Si tu ne veux pas crever de rage, laisse ta mémoire tranquille, abstiens-toi d’y fouiller. »
B – L’appel au meurtre des Chrétiens d’Orient
On me reproche de ne pas condamner l'appel au meurtre des Chrétiens dans les pays musulmans. Je me suis déjà prononcé sur ce sujet dans plusieurs de mes analyses en montrant le lien de l’Islamophobie avec la volonté de la CIA et du Vatican de laisser les Chrétiens d’Orient se faire massacrer par quelques « Musulmans » sectaires et stupides qu’ils ont eux même manipulés et financés. La "guerre contre les Chrétiens" est une forme de sanction idéologique contre leur attachement à l’arabité et leur soutien à la Palestine. C’est une sanction politique et géostratégique car ils ne se reconnaissent pas dans l’Occident judéo-chrétien ni dans sa laïcité ni dans Église de Rome. C’est une démarche qui vient aiguiser les contradictions confessionnelles en Orient ou se substituer aux discordes sunnites chiites et aux luttes intestines dans les deux clans.
J’ai dénoncé la faute grave du régime syrien de laisser les Chrétiens prendre les armes contre les « islamistes » otanesques et les Takfiristes, car cela met de l’huile dans le feu et fait le jeu de la stratégie de l’axe sionisme-Empire- monarchies arabes vassales. Le Sykes-Picot bis ne va reculer devant rien pour assoir l’hégémonie sioniste et empêcher l’effondrement de l’Empire.
C – L’Islam religion de haine et de violence
On me reproche mon parti pris en faveur de l’Islam qui prend une forme de fanatisme qui dévie vers la violence. En vérité c’est la stratégie de la lutte idéologique qui crée de la diversion. Ainsi au lieu de prendre position contre le blasphème institutionnalisé et ses visées idéologiques islamophobes et devant l’incapacité à répondre à mes arguments sur l’islamophobie et sa machination diabolique, on me pousse dans un débat secondaire où il faut se défendre au lieu de défendre l’image de son Prophète. C’est astucieux, mais archaïque comme démarche. Je continue à défendre l’image du Prophète en défendant les valeurs et le contenu de l’Islam par la mise en exergue des points suivants :
1 – La contrainte religieuse :
La meilleure preuve de sa fausseté est la présence des Juifs et des Chrétiens au sein de la civilisation musulmane qui non seulement ne les as pas obligé à renier leur religion, mais les a honoré en faisant de la protection du citoyen non musulman en terres d’Islam un principe sacré :
{Celui qui a tué un homme (sans droit ni justice) c'est comme s'il avait tué l'humanité entière, mais celui qui sauve la vie d'un homme c'est comme s'il avait sauvé la vie de l'humanité entière} Al Maidah 32
Le Messager d’Allah [saw] a dit :
« Je plaiderai moi-même le jour de la résurrection contre celui qui opprime une personne qui a conclue un pacte (avec les musulmans), le dénigre, le contraint à faire ce qui est au-delà de ses capacités ou lui prend une chose sans son accord. »
« Celui qui tue une personne qui a conclu un pacte avec les musulmans (Mou’âhad) ne sentira pas l’odeur du paradis, alors que son odeur est sentie d’une distance équivalente à quarante années. »
« Que n’importe quelle personne qui promet la protection à une autre personne puis la tue, sache que je la désavoue, même si la victime est un mécréant. »
Si une minorité de fanatiques « musulmans » appelle au meurtre des Chrétiens ou des Juifs, il faut savoir que cette minorité de fanatiques a commencé d’abord par verser le sang des Musulmans et par conséquent elle ne représente ni l’Islam ni les Musulmans. Nous avons un contentieux religieux avec les Juifs et les Chrétiens et nous les désavouons. Sur ce plan Allah jugera entre nous le Jour où le Messie fils de Marie redescendra sur terre pour y faire régner l’ordre, la justice et la vérité. Il jugera entre nous le Jour du Jugement dernier.
La vérité historique témoigne que les Juifs et les Chrétiens non seulement n’ont jamais été persécutés par les Musulmans, mais ils ont joui de statut privilégié, occupant des postes de haute distinction et surtout ayant la liberté de culte et de recours à des juridictions indépendantes qui arbitrent selon la loi mosaïque ou chrétienne lorsqu’ils ne veulent pas être jugés par un juge musulman ou un tribunal musulman en matière de droit privé et de droit familial.
Celui qui met en situation de danger de mort les Chrétiens et les Juifs ce sont les médias et les armées de l'Empire, du sionisme et du Vatican.
2 – Au sujet de la liberté de culte
Il ne s’agit ni de mon opinion ni de ma culture, mais de l’ordre qu’Allah [swt] a chargé son Prophète (saw] d’exécuter :
{Nulle contrainte en religion. Le sensé s’est distingué de l’insensé.} Al Baqarah 256 {Et dit : « La Vérité procède de votre Dieu. Que celui donc qui veut qu’il devienne croyant et celui qui veut qu’il devienne mécréant ».} Al Kahf 29 {Si ton Dieu voulait, tous ceux qui sont sur la terre, dans leur totalité, seraient devenus croyants. Est-ce toi alors qui vas forcer les hommes à être croyants ? Et il n’appartient à nul être de croire sauf par la Volonté d’Allah} Younes 89 {Appelle à la Cause de ton Dieu par la sagesse et la bienveillante exhortation, et discute avec eux de la façon la meilleure.} An Nahl 125 {Si donc ils se détournent, Nous ne t’avons point envoyé pour eux comme conservateur : il ne t’incombe que la transmission.} Choura 48
L'énoncé coranique prime sur tout énoncé, y compris sur ceux de nos savants, de nos intellectuels et de nos extrémistes ou de nos laxistes.
3 – Au sujet du Jihad et de la guerre sainte :
A partir de la propagande médiatique et de l’incompétence de certains traducteurs les illettrés en Arabe se retrouvent face à trois faussetés qui vont contaminer leur connaissance sur l’Islam et leur regard sur les Musulmans :
a – Le mot Jihad traduit par guerre. La signification véritable du terme « Jihad » vient du verbe Jahada qui signifie déployer tout ses efforts en vue de … Il est différent de « Qatala » qui signifie combattre avec les armes. Tout combat est une forme de Jihad, mais tout Jihad n’est pas obligatoire une lutte guerrière ou un combat militaire. Personnellement je traduis le terme « Jahidou » par « efforcer-vous » et non pas « luttez ». Le Coran marque la distinction entre le « Qital » et le « Jihad »
b – Le terme de guerre sainte. Le terme sacré qui donne à une chose son caractère saint n’existe pas pour la guerre ni dans le Coran ni dans le Hadith. C’est également une mauvaise traduction des orientalistes français qui ont volontairement donné au terme « Jihad » le sens de « guerre sainte ». En Islam le sacré se porte sur la vie, les biens, la religion, l’honneur et la dignité de l’homme, ainsi que sur les lieux saints et les temps bénis. Il n’y a pas de guerre sainte et de guerre sacrilège, mais guerre légitime et guerre illégitime. Si c’est une agression ou une transgression la guerre est moralement et religieusement une guerre illégitime contre laquelle il faut opposer une résistance. Porter atteinte à l’image de notre Prophète [saw] est une déclaration de guerre illégitime que nous devons combattre en dépit des censeurs et des négateurs. Toute riposte à une agression est une guerre légitime que les Musulmans et les chrétiens vivant en terre musulmane sont censés soutenir, car toute collaboration et toute permissivité avec l’agresseur est une trahison qu’ ’il faut punir.
Je n’ai pas d’opinion personnelle sur ce sujet et je ne fais que répéter ce que dit notre religion qui n’attend pas de moi la surenchère, mais l’obéissance scrupuleuse :
{Quiconque alors vous agresse, agressez-le dans la mesure de son agression contre vous.} Al Baqarah 194 {Certes, Allah prend la défense de ceux qui sont devenus croyants. Certes, Allah n’aime pas celui qui persiste dans la traîtrise, qui persiste dans la mécréance. Il a été permis à ceux qui sont combattus, de se défendre, en raison de l’injustice qu’ils ont subie. Certes, pour leur donner victoire, Allah Est sûrement Omnipuissant. Ceux qui furent expulsés de leurs demeures sans aucune juste cause, rien que pour avoir dit : « Notre Dieu Est Allah ».} Al Hadj 39
c – "Tuez-les". La lutte idéologique consiste à recourir à l’art de tronquer les paroles ou de les amalgamer pour les détourner de leur sens et de leur portée. Ainsi on trouve les mêmes arguments tant chez les musulmans spécialistes de l’anathème que des non musulmans spécialistes du dénigrement :
{Et tuez-les là où vous les saisissez, expulsez-les}
Ce verset « terrifiant et arbitraire » qu’on met en évidence pour témoigner de la violence atavique des musulmans prend une autre signification lorsqu’il est inséré dans la globalité de son énoncé qui n’a pas besoin de docteur en théologie ou en linguistique pour être compris et mis en application :
{Combattez, pour la cause d’Allah, ceux qui vous combattent et n’agressez point, car Allah n’aime point les agresseurs. Et tuez-les, là où vous les saisissez, expulsez-les de là où ils vous ont expulsés : la sédition est pire que le meurtre. Ne les combattez pas auprès de la Mosquée Sacrée à moins qu’ils ne vous y combattent. Si alors ils vous combattent, alors tuez-les. Telle est la punition des mécréants. S’ils s’arrêtent, alors Allah est Absoluteur, Miséricordieux. Sinon combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition et que la Religion soit pour Allah. S’ils s’arrêtent, alors pas d’agression, sauf contre les injustes.} Al Baqarah 190 à 193
Dans la guerre qui lui a été imposée pour l'empêcher d'exercer son droit et son devoir de prédicateur, Mohamed [saw] n'a jamais aimé la guerre. Toutes ses batailles étaient courtes, économes en vie humaines et en temps. Il a enseigné à ses compagnons la patience et le refus d'être les premiers à ouvrir les hostilités :
"O gens ! Ne souhaitez pas la rencontre de l’ennemi et demander à dieu le salut. Mais une fois en face de lui, montrez-vous patients et sachez que le Paradis est à l’ombre des sabres"
4 – La signification du rapport Musulman et reste du monde :
Les experts en amalgame et troncature aiment citer ces versets : {Allah vous interdit de prendre comme tuteurs…} {Quiconque les prend comme protecteurs, ceux-là alors sont les injustes.} Si on les replace dans leur contexte ils prennent alors une tout autre signification :
{Allah ne vous interdit pas – envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour votre religion, et ne vous ont pas chassés de vos demeures, – d’être bienfaisants et équitables envers eux. Certes, Allah aime ceux qui sont équitables. Mais Allah vous interdit de prendre comme tuteurs ceux qui vous ont combattus pour votre religion, qui vous ont chassé de vos demeures, et qui ont aidé à vous expulser. Quiconque les prend comme protecteurs, ceux-là alors sont les injustes.} Al Mumtahana 8-9
D – Terreur du Coran et terrorisme islamique :
De la même façon que pour le Qital les orientalistes ont donné un sens littéral « terroriser, terreur, terrorisme, vous terrorisez » aux termes Rahaba (رهب ), Irhab (ارهاب ), rohb (الرُهب ) tourhiboun (تٌرهِبُون )
Ainsi l’énoncé coranique suivant
وَأَعِدُّواْ لَهُمْ مَّا ٱسْتَطَعْتُمْ مِّن قُوَّةٍ وَمِن رِّبَاطِ ٱلْخَيْلِ تُرْهِبُونَ بِهِ عَدْوَّ ٱللَّهِ وَعَدُوَّكُمْ
Est traduit par : {Et préparez-leur tout ce que vous pouvez comme forces et cavalerie afin que vous terrorisiez l’ennemi d’Allah et votre ennemi} ( ?)
Nous allons recourir à quatre exemples pour donner un sens plus précis à l’énoncé coranique et lui trouver une traduction qui sied à son sens sans chercher à être complaisant envers les uns ni être déplaisant envers les autres.
- 1 – Le premier exemple se rapporte aux versets suivants :
يَٰبَنِي إِسْرَائِيلَ ٱذْكُرُواْ نِعْمَتِيَ ٱلَّتِي أَنْعَمْتُ عَلَيْكُمْ وَأَوْفُواْ بِعَهْدِيۤ أُوفِ بِعَهْدِكُمْ وَإِيَّٰيَ فَٱرْهَبُونِ وَآمِنُواْ بِمَآ أَنزَلْتُ مُصَدِّقاً لِّمَا مَعَكُمْ وَلاَ تَكُونُوۤاْ أَوَّلَ كَافِرٍ بِهِ وَلاَ تَشْتَرُواْ بِآيَٰتِي ثَمَناً قَلِيلاً وَإِيَّٰيَ فَٱتَّقُونِ
{C’est Moi que vous devez craindre} ( ?) {C’est de Moi que vous devez être terrorisé} ( ?)
Les orientalistes et leurs mimétismes musulmans ont également traduit la Taqwah et la Rahba par la crainte en distinguant la Taqwah par le qualificatif révérencielle (révérencieuse) comme si cela allait donner un sens au contre sens : Il est impensable qu’Allah puisse inspirer de la terreur ou qu’Il soit terrifiant.
Dans mon livre « Aimer la voie coranique » je me suis longuement attaché à détruire ce type de traduction qui ne sied pas à la Majesté divine ni à sa parole. La Taqwah signifie l’espérance dans la crainte et la crainte dans l’espérance afin que le croyant espère tout en restant vigilant dans sa foi et son espérance qui peuvent le conduire à compter sur la miséricorde d’Allah et oublier les fautes que le croyant fait et qui mérite le châtiment. Le croyant même dans la crainte pour ses péchés et ses fautes est appelé à l’espérance pour ne vivre désespéré de la miséricorde d’Allah. La Taqwah c’est l’espérance et la crainte par le respect scrupuleux de ce que Allah a interdit et a ordonné. Il s’agit de prendre garde à Allah dans le sens d’être vigilant à son égard et d’être scrupuleux dans toutes ses démarches et ses paroles.
On utilise le verbe « Rahaba » qui signifie ici à la fois redouter et adorer Allah. Il s’agit d’adorer Allah tout en redoutant les conséquences de sa désobéissance afin de rester vigilant et ne pas se laisser séduire par Satan comme l’explicite le contexte du verset :
Il faut savoir que le Coran explique et explicite les versets coraniques. Dans les deux versets précédents il s’agit d’une passerelle de sens entre les Descendants d’Israël (les générations de Moise et de Jésus en particulier) et l’humanité contemporaine. Nous allons chercher à comprendre le sens des mots par le recours à d’autres versets qui traitent du même thème :
{Ceux à qui les hommes disent : « Les hommes se sont coalisés contre vous, craignez les ». Mais cela augmente leur foi et ils répondent : « Allah nous suffit, c’est le meilleur Procurateur ». Alors ils bénéficient d’une grâce d’Allah et d’une munificence. Aucun mal ne les effleure, et ils suivent l’agrément d’Allah. Allah Possède une Munificence immense. Seulement, tel est Satan : il fait peur à ses liges. Ne les redoutez donc point, et redoutez-Moi, si vous êtes croyants. Et ne t’afflige point de ceux qui s’empressent vers la mécréance. Ils ne nuiront en rien à Allah. Allah veut ne leur assigner aucune part dans la vie future. Et ils auront un immense châtiment. Certes, ceux qui troquent la Foi contre la mécréance ne nuiront en rien à Allah, et ils auront un douloureux châtiment. Que ceux qui sont devenus mécréants ne considèrent point ce que Nous leur ajournons, est un bien pour eux-mêmes. Mais sûrement, ce que Nous leur ajournons est pour qu’ils accroissent leurs péchés. Puis ils auront un infâme châtiment. Il n’est pas de mise qu’Allah laisse les croyants dans l’état où vous êtes, jusqu’à ce qu’Il fasse discerner le méchant du bon. Et il n’est pas de mise qu’Il vous informe sur le Ghayb, mais Allah élit, parmi Ses Messagers, qui Il veut. Croyez donc en Allah et en ses Messagers. Ainsi si vous êtes croyants et pieux, alors certes, vous aurez une immense rémunération.} Ali ‘Imrane 173 à 179
En comparant les énoncés nous pouvons voir sans difficulté comment le Coran met le contexte des conséquences qui entourent en amont et en aval le verbe conjugué « avoir peur » dont la traduction donne instinctivement l’expression « C’est Moi que vous devez redouter ». Allah utilise le terme peur pour signifier qu’elle relève du domaine psychologique et affectif et utilise d’autres termes pour signifier la gradation de la peur ainsi que son caractère visible ou non visible, émotionnel ou rationnel, subjectif ou objectif.
Ici Nous sommes dans un énoncé qui s’adresse au peuple de Jésus, peuple connu pour son intégrisme, sa transgression et son agression, mais connu aussi pour avoir donné l’excellence de l’humanité en donnant des Prophètes et des Apôtres. D’ailleurs le terme Apôtres est décrit par le Coran sous le terme de « Rabbaniyoun » signifiant les adeptes de Dieu (Rabb), les partisans de l’éthique de Dieu, les compagnons des Prophètes et ceux qui les suivent par la suite. Allah s’adresse aux Bani Israël sur le plan de l’émotionnel dont ils sont les experts en termes de manipulation tout en développant le sens rationnel pour l’ensemble de l’humanité qui se met à étudier le contenu et les conséquences de la loyauté ou de la perfidie envers l’Alliance qu’Allah propose à Ses Créatures humaines.
Le verbe « Arhaba » donne donc « Rohbane » traduit par les Rabbins qui ont suivi Jésus fils de Marie (saws). Ils ont été nommés dans la langue arabe « Rohbane » par leur révérence envers Allah et par la crainte dans leur adoration de ne pas être à la hauteur de leur vocation dans un milieu qui leur était hostile. Ce verbe donne « Rohbaniya » ou l’ascétisme spirituel du savant qui consacre sa vie à Allah fuyant les mondanités. Il ne peut s’agir de terreur ou de terrorisme comme la lutte antiterroriste a voulu qu’il soit pour imposer aux peules la peur et la servitude le temps de réaliser l’agenda du sionisme et de l’Empire dans le monde et tout particulièrement dans le monde musulman.
Ainsi les versets précédents signifient :
{O Descendants d’Israël ! Rappelez-vous Ma grâce dont Je vous ai gratifiés et soyez fidèles à Mon Alliance, afin que J’accomplisse ma Promesse; c’est Moi que vous devez redouter. Croyez en ce que J’ai révélé, corroborant ce qui est avec vous; ne soyez pas les premiers à y mécroire, et ne troquez pas Mes Signes contre un vil prix; c’est donc à Moi que vous devez prendre garde.} Al Baqara 40-41
- 2 – Le second exemple se rapporte au verset suivant :
ٱسْلُكْ يَدَكَ فِي جَيْبِكَ تَخْرُجْ بَيْضَآءَ مِنْ غَيْرِ سُوۤءٍ وَٱضْمُمْ إِلَيْكَ جَنَاحَكَ مِنَ ٱلرَّهْبِ فَذَانِكَ بُرْهَانَانِ مِن رَّبِّكَ إِلَىٰ فِرْعَوْنَ وَمَلَئِهِ إِنَّهُمْ كَانُواْ قَوْماً فَاسِقِينَ
{Passe ta main dans ton encolure, elle en sortira toute blanche, sans défaut, et resserre tes bras (contre ta poitrine) pour t’apaiser. Ce sont là deux preuves incontestables, de ton Dieu, pour Pharaon et son élite, car ils sont un peuple de pervertis.} Al Qassas 32.
Il est remarquable de voir qu’Allah lorsqu’il envoie Moïse à Pharaon utilise le terme Rahb signifiant encolure (le haut du vêtement près de la tête) et lui donne deux signes qui sont la main blanche et le bâton. La main symbolise la puissance et la force qui frappe et détruit l’ennemi ou l’opposant alors que le bâton représente l’autorité et le pouvoir. La force et le pouvoir de Pharaon sont représentés par le Cobra sur sa tête et le bâton dans sa main. Moïse va annoncer à Pharaon par sa main blanche signifiant la mort de sa force, le serpent signifiant la mort de sa puissance et le bâton signifiant la fin de son autorité et la fin de son pouvoir en un mot la fin du règne de Pharaon.
Il est encore plus remarquable de voir qu’Allah ordonne à Moïse de s’adresser avec douceur et politesse respectant le rang de Pharaon alors qu’il est l’être le plus détesté par Allah, car il s’est pris pour divinité et a mis en esclavages des hommes nés libres dont les ancêtres et les descendants sont porteurs des messages divins. Il est encore plus remarquable qu’Allah ne demande pas à Moïse de terroriser d’emblée son ennemi. Pourquoi Allah ferait exception et ordonnerait-il à Mohamed (saws) de terroriser les Arabes de la Mecque ? Pourquoi Rohb ici signifie avoir peur et chercher l'apaisement alors qu' ailleurs il signifie terreur ?
Pour l’instant contentons-nous de remarquer le lien entre le terme rohb (la terreur qu’inspire Pharaon à Moïse d’autant plus que ce dernier avait tué un Égyptien avant de prendre la fuite, l’apaisement du cœur et la sécurité du corps, et les deux preuves incontestables qui sont les deux signes de la main blanche et du bâton de berger qui se transforme en serpent. Le lien est évident : il ne s’agit pas de terroriser Pharaon en le soumettant à un déluge de catastrophe, mais de le dissuader de demeurer dans sa dérive démiurge et son oppression. Un autre lien est également évident : apaiser Moïse terrorisé à l’idée de rencontrer Pharaon. Pour vaincre sa peur, Moïse va être renforcé par son frère et par l’accompagnement d’Allah qui lui manifeste son amour, sa présence et son soutien. Celui qui connait le récit de Moïse dans le Coran, récit le plus long et le plus fréquent (130 évocations dans 34 sourates) va voir que tous les signes étaient destinés à la dissuasion et qu’ils annonçaient les conséquences funestes qui attendaient Pharaon s’il persistait dans son entêtement à transgresser les interdits et à agresser les faibles.
La confusion dans les significations tient à la lecture hâtive littéraliste et non symbolique des orientalistes et des Arabes faisant partie de l’école orientaliste franco musulmane. Le texte coranique est d’une limpidité sans égale si on se donne le temps de le lire et de le comprendre sans préjugés ni démarches de tronquer ou d’amalgamer ses versets.
- 3 – Le troisième exemple : le lexique coranique dans le traitement de la peur.
En rédigeant "Aimer : la voie coranique" j'ai naturellement cherché la haine, la vengeance ainsi que la sérénité et ce qui s'y oppose en l’occurrence la peur. Je n'ai pas épuisé lez sujet, mais je défie tout dictionnaire et tout psychologue de décrire les états rationnels et émotionnels de la peur, de sa gradation et des situations qui la génèrent. Il n'est pas nécessaire d'être un arabisant expert en linguistique, il suffit d'étudier le Coran et le laisser donner les définitions et les situations car il a la compétence non seulement de produire du sens, mais de livrer les liens qui permettent de construire le sens si on se donne le temps de prendre des notes et de l'aborder avec l'envie d'écouter la parole divine avec son cœur, sa raison et son âme. Voici sommairement le lexique coranique sur les 11 différents formes de peur : La peur générique :
- Al Khawf ( الخوف ) la peur commune qui est du domaine psychoaffectif.
La peur spécifique propre à 10 cas singuliers :
- Al Khifa ( الخيفة ) peur éprouvée avant le combat qui pousse à la vigilance et à la précaution
- Al Faraq ( الفرق) peur qui incite à la fuite et à la rupture où l’être se sent porté par des ailes qui le pousse à déserter.
- Al Khichia ( الخشية ) la peur qui évalue les conséquences d’un phénomène, d’une action, d’un châtiment annoncé ou d’une catastrophe. C’est une peur qui suppose une mémoire et un savoir ou une connaissance. Elle est du domaine de la raison.
- At Taqwah ( التقوى ) le sentiment où se mélange la crainte et l’espoir et qui pousse à se retenir de commettre une faute. Elle est du domaine spirituel.
- Al Ichfaq ( الإشفاق ) : la peur qui est visible sur le visage par le changement de couleur et qui incite à reculer ou a faire marche arrière.
- Al Jaza’â ( الجزع ) peur du cupide qui convoite avec avidité et a peur de ne pas avoir davantage. C’est aussi la peur qui fait perdre patience et se manifeste par des plaintes ou des cris
- Al Hala’â ( الهلع ) peur de l’avare et de l’envieux partagés entre le désir de posséder et la peur de perdre en donnant ou en prenant un risque.
- Ar Rohb ( الرهب ) peur qui fait redouter les conséquences, qui rappelle le monothéisme et qui pousse à l’action immédiate. Elle prend sa source dans la perception et la raison pour finir dans le cœur comme un sentiment indélébile.
- Ar Ro’âb ( الرعب ) peur avec effondrement psychologique et parfois physique qui fige la personne ou lui fait perdre tous ses repères et toute sa détermination, et qui provoque la fuite et la dispersion des rangs d’une foule.
- Al Faza’â ( الفزع ): la peur qui survient par effet de surprise après insouciance et quiétude
Allah (swt) fait varier les Signes (symboles, paraboles, mots, etc…) pour nous livrer en termes concis et précis la quintessence du savoir que le contenu en encre des Océans mis en exposant 7 ne pourrait contenir. Chaque mot a une signification particulière. C'est le contexte particulier des versets et le contexte globale de la sourate qui vont faire émerger le sens. Si Allah a utiliser le terme Rohb c'est qu'il y a une explication qui n'est pas forcément celle de la lecture littéraliste. Le lecteur averti voit tout de suite que dans la traduction du Coran que dans les termes des journeaux ou des politiques dans le monde arabe il y a une fâcheuse confusion entre le Rohb et le Ro’âb. C’est ce dernier (Ar Ro'âb) qui peut être assimiler à la terreur, à l’ace de terroriser. Ar Rohb qui est utilisé dans le verset vise à imposer le respect, l'attitude circonspecte, à redouter les conséquences…
- 4 – Le quatrième exemple est le lexique arabe de l'encyclopédie « Lissan al ‘Arab »
L’encyclopédie arabe nous donne un cas significatif parmi la polysémie du verbe Rahaba :
الرَّهْبَـى: الناقةُ الـمَهْزُولةُ جِدّاً؛ والرَّهْبُ: كالرَّهْبَـى
La Rahba et le Rahbou: la chamelle et le chameau de grande stature et de caractère déterminé.
Ces camelins sont destinés à procurer l’apaisement pour les chameliers qui les montent et les conduisent au combat et à dissuader leurs adversaires s’ils montent des chameaux et des chevaux plus petit. Ainsi la langue arabe donne un sens à :
العالي؛ الجَمَلُ وهو رَهْباً، رَكِبَ إِذا الرَّجُلُ أرْهَبَ
Arhaba signifie monter un chameau ou une chamelle de haute stature et signifiant souvent se préparer à la guerre avec de grands moyens ou dissuader un adversaire qui se prépare à la guerre.
ا طالَ كُمُّهُ.إِذا الرَّجُلُ أرْهَبَ
Arhaba signifie aussi porter de longues manches. Pour les Arabes, avant l’Islam, c’était un symbole ostentatoire et ostensible. Il s’agit donc de se montrer et de se faire voir.
Lorsque le verset coranique dit « تُرْهِبُونَ بِهِ », il signifie : montrez-vous et n’ayez pas peur, ne vous dissimulez pas, préparez-vous contre l’agresseur et montrer-lui vos préparatifs de guerre pour le dissuader de vous attaquer.
Si on utilise l'astuce des linguistes arabes qui consiste à deviner le sens d'un terme en permutant ses lettres, on part des lettres RHB du verbe Rahaba ( رهب ) pour obtenir les lettres HRB du verbe Haraba ( هرب ) qui signifie fuir. Le message à découvrir dans l'étendue de la polysémie est le suivant dans le contexte du verset : faire fuir l’ennemi en lui faisant voir les conséquences de son acte inconsidéré. Il s'agit de l'amener non à avoir une peur par l’émotion, mais à redouter par mais la raison et les faits tangibles qui s'offrent à son esprit logique et à sa perception évidente .
Il ne s’agit donc pas de terroriser au sens terrifiant du terme, mais d’imposer le respect et la crainte en montrant les conséquences d’une aventure guerrière contre les Musulmans. Le Coran est précis dans ses termes il ne s’agit pas de terrifier ou de faire peur par le recours à la violence qui laisse des traces dans l’imagination et l’émotion, mais de montrer sur le plan rationnel et tangible la force et l’organisation de combat pour éviter la guerre. Le verset coranique est une pédagogie qui utilise la puissance de la métaphore et la répétition alternant un sens imagé et un sens décrit comme dans ce verset en particulier, et souvent le premier sens est explicité par le second et vice versa :
« préparez-leur forces et cavalerie » = Tourhiboun (mobilisez contre eux vos grands moyens)
La signification est « afin que vous soyez redoutés par » ou « afin de dissuader » l’ennemi d’Allah et votre ennemi qui se prépare à vous agresser.
Lorsque je développe ce genre de discours sérieux et réaliste, il est évident que je deviens pour les uns un « terroriste », et pour les autres un chameau. La vérité sémantique et historique est dans ce verset et tant que nous le transgressons nous seront agressés par les blasphémateurs et les prédateurs :
{Et préparez-leur tout ce que vous pouvez comme forces et cavalerie afin que vous soyez redoutés par l’ennemi d’Allah, votre ennemi, et d’autres encore que vous ne connaissez pas, mais Allah les Connaît.} Al Anfal 60 {Et mobilisez-leur tout ce que vous pouvez comme forces et cavalerie afin que vous dissuadiez l’ennemi d’Allah, votre ennemi, et d’autres encore que vous ne connaissez pas, mais Allah les Connaît.} Al Anfal 60
C’est en comprenant le sens de ce verset que les Arabes ont affronté avec leurs chevaux de petites tailles les brigades d’éléphants de l’Empire perse. Après les premières défaites face aux éléphants qui terrorisaient leurs chevaux, les Musulmans ont modifié leur tactique de combat et ont triomphé de leurs ennemis qu’ils ont attaqués non pour transmettre l’Islam par la force de l’épée, mais pour prendre l’initiative contre une force puissante et redoutable qui les terrorisait et les menaçait dans leur territoire et dans leur existence intrinsèque.
S’il y a des doutes ou des contestations sur cette traduction et son sens nous devons trancher en revenant au contexte qui introduit ce verset ou qui lui apporte une conclusion. Dans notre cas il s’agit d’une introduction qui montre la conduite à tenir en cas de risque de transgression d’un pacte et cette conduite donne le sens explicite :
{Ceux d’entre eux avec qui tu conclus un pacte, puis chaque fois ils violent leur pacte et ils ne craignent point. Si tu les saisis à la guerre, effarouche par eux ceux qui sont derrière eux, afin qu’ils se souviennent. Et si tu redoutes une trahison de quelques gens, rejette (le pacte) avec loyauté. Certes, Allah n’aime point les traîtres.} Al Anfal 56 à 58
Ces quatre exemples renforcent mon argumentation qui rejette la terreur et le terrorisme imputé à l’Islam et au Coran comme il rejette l’islamophobie qui instrumentalise la violence après en avoir été l’instigatrice.
Pour corroborer notre argument nous nous référons au Coran qui dit juste après le verset précédent (Al Anffal 60) où le terme " par lequel Tourhiboun ( ترهبون به ) est citée :
{S’ils s’inclinent vers la paix, alors incline-toi aussi et fie-toi à Allah} Al Anfal 61
Le contexte du verset montre qu'il est harmonie avec le sens du mot (irhab = dissuasion) car il s'agit de montrer sa force à des belligérants qui ont déjà essuyé une défaite à Badr alors que les Musulmans étaient peu nombreux et insuffisamment équipés. C'est la position du fort qui ne veut pas faire couler le sang. Si les Musulmans n'ont pas compris la portée du message de leur Dieu et la miséricorde de leur Prophète qui n'a eu recours à la violence que pour repousser la violence armée ils ne pourront que générer de l'entropie et devenir la proie à l'islamophobie et des écervelés qui suivent les appels à la haine et à la violence contre les Musulmans au lieu de diriger leurs armes, leur argent et leur réservoir humain vers le développement de leur force pour affronter l'Empire et le sionisme.
La paix au sens islamique n’est pas la pax romana de l’Empire ou celle du sionisme qui extermine et spolie car il ne peut y avoir de paix fondée sur la terreur et l’injustice. L’Islam a rayonné sur le monde par sa vertu, sa justice et sa liberté. Le terme le plus approprié pour générer le respect et la dissuasion n’est pas la terreur qui est post offensive, mais imposer son existence et sa capacité de résistance pour faire redouter la guerre et ses conséquences sur l’ennemi. Il ne s’agit pas de terroriser un innocent, mais de faire craindre les conséquences d’une agression à celui qui, par son arrogance et sa supériorité militaire, est enclin à lancer des offensives agressives.
Nous ne sommes pas dans une démarche violente gratuite de vengeance ou de terreur qui suppose meurtres, viols, incendies, ravages, ruines et tout ce qui génère de l’effroi et de l’épouvante. Faire peur est du domaine de l’émotionnel, mais faire redouter est du domaine du tangible et du rationnel (ce dont on redoute les conséquences). La langue française n’a pas suffisamment de verbe et de substantifs pour exprimer tous les termes coraniques. C’est rendre mauvais service au Coran que se contenter d’une traduction formaliste littéraliste qui ne rend pas le sens exact.
Sur le plan sémantique, lexical et contextuel, nous sommes dans un principe de dissuasion, de précaution, de prévention… Faire dire au Coran autre chose c’est de la mauvaise foi, de la désinformation, ou de la continuité de la lutte idéologique menée par les orientalistes qui ont traduit le Coran avec des préjugés contre l'Islam et parfois avec des visées caricaturales.
E – L'effondrement psychologique dans le Coran : Ar Ro'âb ( الرعب )
Dans quelle signification le Coran utilise le terme Ar Ro’âb ? Il l’utilise dans quatre versets avec le sens d’effroi et non de terreur. Il ne s’agit pas de terreur car la terreur relève de la perception de choses horribles et terrifiantes, mais il s’agit de l’effroi qui prend le cœur et l’imagination et les pousse à perdre tous les repères dans la bataille et à se disperser en débandades, chacun cherchant son salut alors qu’il venait croyant se remplir de gloire dans une troupe nombreuse et fortement éuipée. Il ne s’agit pas de la terreur qu’inspirent les Musulmans, mais il s’agit d’une action émanant d’Allah dans le cœur des mécréants qui ont agressé le Prophètes (saws) et ses compagnons. Les quatre versets qui citent l’effroi (Ar Rohb) mettent Allah comme sujet et les cœurs des transgresseurs comme subissant l’action d’Allah : Ali ‘Imrane, 151 – Al Anfal, 12 – Al Ahzab, 26 – Al Hashr, 2 Citons à titre d’illustration les deux énoncés suivants :
سَنُلْقِي فِي قُلُوبِ ٱلَّذِينَ كَفَرُواْ ٱلرُّعْبَ
{Et lorsque ton Dieu a inspiré aux Anges : « Je suis avec vous, affermissez donc ceux qui sont devenus croyants, Je déposerais l’épouvante dans les cœurs de ceux qui sont devenus mécréants. Frappez donc sur les cous, frappez-en chaque bout de doigt ». Cela en raison de ce qu’ils se sont opposés à Allah et à Son Messager. Et quiconque s’oppose à Allah et à Son Messager, Allah sûrement Punit sévèrement.} Al Anfal 12-13
وَقَذَفَ فِي قُلُوبِهِمُ ٱلرُّعْبَ
{C’est Lui qui A Fait sortir ceux qui sont devenus mécréants des gens du Livre, de leurs demeures, pour le début du rassemblement. Vous ne pensiez pas qu’ils sortiraient et eux pensèrent que leurs forteresses les préserveraient d’Allah, alors Allah les Surprit par où ils ne s’attendaient pas, et Il jeta l’effroi dans leurs cœurs. Ils détruisent leurs maisons par leurs propres mains et par les mains des croyants. Tirez-en un exemple, ô doués de clairvoyance […] Cela en raison de ce qu’ils se sont opposés à Allah et à Son Messager; et quiconque s’oppose à Allah, Allah alors Punit sévèrement.} Al Hashr 2 et 4
Toute agression contre le Prophète (saws) est une malédiction dans cette vie et dans l’au-delà. Est ce que cette description est de la la terreur, de l’épouvante ou de l’effroi qu’Allah lance dans le cœur des agresseurs les laissant corps et âmes à la merci des faibles et des opprimés qu’ils croyaient asservir, humilier ou vaincre en comptant sur le seul rapport des forces tangibles. C’est ce sentiment de perdition qui s’empare de l’agresseur qui le rend vulnérable. C'est le cœur qui s'effondre et l'esprit qui se disperse face à la surprise pour laquelle il n'a aucune riposte car elle était imprévisible et imparable. Cet état la langue française le traduit par effroi (peur sous l'effet de la surprise). Alors que la tererur c'est "la peur collective qu'on fait régner dans une population, un groupe de personnes, dans le but de briser sa résistance" Nous sommes dans un cas différent de la mise en œuvre de la doctrine américaine « choc et effroi (Shock and Awe) », en Irak. L’armée américaine a terrorisé l’armée et la population irakienne par la stupeur qu’a provoqué l'emploi abusif et massif d'une puissance de feu navale, terrestre et aérienne, poursuivi par des actes terroristes et humiliants pour annihiler la volonté de résistance. C'est plutôt choc et terreur.
Autres maux en guise de conclusion
La lute idéologique quand elle est bien menée permet d'enjoliver les mots pour masquer l'horreur de la réalité. Les dominants du monde mettent en œuvre des spécialistes et des laboratoires pour construire leurs mots, leur rhétorique et leurs images. Mais nous qui subissons nous nous laissons enfermer dans leur système de pensée en acceptant d'être des auxiliaires de servitude et dans le meilleurs des cas de mauvais servants et de mauvais symboles dans la défense de nos valeurs, de notre foi, de notre Livre.
Omar Mazri – LIBERATION-OPPRIMES.NET