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jeudi 21 novembre, 2024

Opinion. Quand l’Algérie lutte contre la compétence

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Depuis quelques temps nous pataugeons dans l’incertitude politique avec ces présidentielles. Chaque groupe, mouvement ou clan voudrait imposer son homme à la tête du pays en excluant les autres renvoyant aux calendes grecques le vote, le choix des citoyens ; traduisant ainsi que tous ne croient pas aux élections mais à la fraude qui a toujours entachée les scrutins.

Ce qui arrive actuellement est la suite logique de 36 ans d’exclusions des cadres, des élites. Les meilleurs cadres, de niveaux universitaires, des entreprises publiques, de la fonction publique mais aussi des institutions n’ont jamais été autorisés à dépasser le poste de sous-directeur, de chef de département, de chargé d’études, de chef de service. Seuls les « khobziztes » (comme on dit), les soumis, les dociles, les obéissants, les serviles passent, obtiennent les avantages et les promotions.

De toute ma carrière dans la fonction publique et les entreprises, je n’ai jamais vu un cadre, reconnu pour ses compétences, son sérieux et son honnêteté, dépasser les postes cités !! J’ai même vu un, ingénieur de son état, « bloqué » dans son poste de « chef de service » dans une grande entreprise d’Etat durant toute sa carrière au « motif », gardé secret, « méritant, mais ne peut être remplacé». Lorsqu’il a «découvert» cela sur sa fiche il a fait valoir ses droits à la retraite «proportionnelle» pour s’installer à son compte. Dans une institution, on s’est même permis de nommer « directeur régional » un jeune nouveau venu ( de 8 ans d’expérience au total dont 5 ans dans cette institution) au lieu de ces chefs, des cadres universitaires, de 20 ans d’expériences (dont 12 ans dans cette même institution). Pourquoi ? Parce qu’il est parent à une « ponte » du pouvoir, du système.

En fait, c’est général ; c’est tous les secteurs qui sont touchés depuis plus de 30 ans. Toutes les compétences avérées sont systématiquement écartées, cernées ou laminées au point où la majorité a fait valoir ses droits à la retraite (vite acceptée), mais recrutés ailleurs haut la main. Après 36 ans dans cette politique d’exclusion il est logique que l’Algérie se retrouve sans élite, sans compétence en fonction, sans relève !! –
Tous ceux qui s’exhibent actuellement, encore responsables ou en retraites, pour se porter candidats à la présidentielle ou pour soutenir, ont participé à cette politique d’exclusion ou qui l’on encouragé.

Devant ce vide il est évident que ce soit les « caciques » qui reviennent pour prétendre au pouvoir jusqu’à leur mort. Ils ont presque tous plus de 75 ans d’âge et comme ils sont du même moule, ils se considèrent comme complémentaires et jamais concurrents ; pourvu que le pouvoir reste entre eux avec ses privilèges et ne soit pas transmis à d’autres générations. C’est la même logique que dans les systèmes autoritaristes révolus tel l’URSS.

Même s’ils voudraient le transmettre, ils ne trouveront pas d’élites compétentes disponibles pour les relever.
Nous sommes bien dans l’impasse totale.

Aussi bien Bouteflika que les autres candidats, que l’on met en avant, font partie du même système nuisible qui ne se perpétue que par l’exclusion et la rente. Tous ne pourront pas le changer même si chacun gouvernera avec 3 mandats successifs, car ce système est corrompu. Il corrompt l’homme. Tout dirigeant ne peut le devenir sans ce système. Un cercle vicieux infernal dont la cause principale est cette funeste rente dont la gestion reste et restera problématique ; jusqu’à sa disparition un jour !!!

Ahmed

Rédaction

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