Le RND monte au créneau et avec lui la presse éradicatrice qui comme toujours pratique la désinformation et occulte les enjeux stratégiques en diabolisant les uns, en jouant sur le sensationnel des mots ou en donnant au lecteur des lectures simplifiées et réductrices cachant la tragédie algérienne et l’avenir qui se prépare sans lui :
« Ce n’est pas parce que les islamistes ont été vainqueurs en Tunisie, au Maroc et en Égypte qu’ils doivent nécessairement gagner en Algérie. Le RND n’est pas une docile bête politique qui va mourir au combat en cédant l’arène tout entière aux matadors islamistes. Ces derniers n’auront pas la majorité aux élections législatives de 2012 et le RND en a les preuves et les raisons d’y croire :
«Nous plaidons pour une assemblée plurielle représentative et plus crédible qui n’exclut pas les islamistes qui est une donne sociale, mais ce qui nous fait peur, c’est le manque de culture d’État». En ces moments historiques déterminants, M.Chihab, à travers lui le RND, pense que le pays a besoin d’un stratège à la hauteur de l’enjeu et non d’un marchand de bétail ou de lessive sans culture politique ni finesse stratégique. Bref, il faut un homme ferme qui maîtrise ses dossiers, issu de la génération de l’Indépendance, celle qui s’est débarrassée du boulet de l’Histoire »
Quand on remet ces lignes dans le contexte des remous au sein du FLN, les déclarations de Sifaoui en France, l’article de Abed Charef, la montée au créneau de Louisa Hanoune contre les islamistes algériens qu’elle traite d’agents à la solde des États-Unis, l’interpellation de Khaled Nezzar en Suisse, la course à la création de partis politiques, le retour d’exilés politiques et d’anciens officiers de l’ex Sécurité militaire, l’agression contre la Libye, celle en préparation contre la Syrie, le ballet diplomatique des Français et des Américains de plus en plus insolents et méprisants devant des Algériens de plus en plus médiocres, sans dignité et sans vision, on doit pouvoir faire une lecture plus claire et opposer la clarification à la confusion.
1 – L’Algérie est perçue comme une tarte à la rente où chacun est invité à prendre sa part mais chaque invité semble avoir non seulement les yeux plus gros que le ventre mais la main trop éloigné de la table et il commence à donner des coups de pieds et des coups de gueules. Pourquoi ? Car la succession à Bouteflika a commencé et celui-ci va laisser le gâteau hors de la portée des Algériens. Ce sont pour l’instant les Français et les Américains qui se battent pour avoir chacun la plus grosse part. Les gesticulations des Algériens ne sont que les vociférations de vassaux qui expriment la voix de leurs maîtres et faisant parfois un excès de zèle par peur de ne plus avoir droit à l’accès à la rente car la géostratégie a ses raisons que les médiocres ne connaissent pas et ne peuvent pas connaître. Ce n’est pas une question de diplômes, c’est une question de sensibilité nationale et de vertu. Quand on a été éduqué dans la corruption et la servitude, on devient sourd et aveugle, tiré par Satan dans tous les sens du mal :
…ne suivez point les pas de Satan : il est pour vous un ennemi évident. Il ne vous ordonne que le mal et l’infamie. s2, v168
2 – Chacun se place non à la fois dans l’échiquier de Brezinski et dans le râtelier de la mangeoire. Il en est de même du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, qui se présente comme réunissant toutes ces qualités, y compris celles d’éradicateur converti à la tolérance. Lui et son appareil appellent au secours leur France chérie mais en même temps ils sont prêts à composer avec les États-Unis pragmatiques et qui ont choisi le « soft powerment » qui consiste à composer avec les Islamistes qui ne remettent pas en cause leurs dix commandements que j’ai longuement décrits dans mon analyse sur les Révolutions arabes.
3 – Ce que le RND, appareil d’État créé par le pouvoir et non un parti politique créé par le peuple et ses militants, ne dit pas c’est que sous le slogan « Il y a une véritable culture de l’État, une responsabilité et une sérénité dans l’action » il y l’aveu incontestable de l’absence indéniable de l’État, du droit et de l’Algérie confisqués aussi bien par les bureaucrates vassaux de l’Étranger et éradicateurs que par l’économie informelle née de la corruption et de la rente cultivée par cette même bureaucratie.
4 – Quand le RND se revendique de la génération après indépendance, le raisonnement est fallacieux par sa tautologie superficielle qui cache la contradiction principale : La rupture avec les valeurs de l’Islam et les idéaux du premier novembre 54. Nous rappelons que le patrotisme pour celui qui sait que l’indépendance est inachevée et confisquée est dans l’exigence d’inscrire la libération de l’Algérie du despotisme et du néo colonialisme en s’inscrivant dans la logique historique et la continuité du combat du peuple algérien.
Partant de la hantise de ce qui se passe en Afrique du Nord, le RND et Ouyahia, placé en successeur de Bouteflika comme une alternance entre la sénélité et la médiocrité, ne se met pas comme on veut nous le faire croire en opposant au FLN et en rôle de digue nationale contre le raz-de-marée islamiste. En ouvrant la brèche de coexistence avec les islamistes, il s’inscrit en réalité dans le projet français sans avoir le courage de s’opposer au projet américain comme si les Français eux-mêmes ne sont pas des vassaux de l’Amérique. La différence entre l’Algérie, la France et Israël c’est que l’Algérie est classé au dernier rang d’allégeance non par le refus de l’allégeance mais par la médiocrité de ses liges et de ses vassaux et que les diplomates américains proclament ouvertement et en public.
5 – Les Islamistes algériens vont sans doute profiter de l’inévitable ouverture démocratique. La tragédie algérienne va se jouer ici à trois niveaux.
5 – a – L’ouverture démocratique n’est pas un choix algérien mais un choix étranger pour un agenda étranger. Il y aura une ouverture sans réformes réelles et l’Algérie sera une république monarchique qui va consommer jusqu’à épuisement ses hydrocarbures, distribuer sans équité la rente pétrolière et gazière, confier sa nourriture, son armement, ses vêtements, ses médicaments et l’exploitation de sa manne naturelle aux étrangers et sans doute devenant un auxiliaire sécuritaire et militaire dans le mondialisme. Ce choix sera fatalement catastrophique pour l’Algérie et les Algériens confinés à devenir de plus en plus médiocres, prédateurs entre eux et proies exotiques pour les autres. Nous passerons de la colonisabilité de Malek Bennabi à la colonialité d’Omar Mazri.
5 – b – Dans le jeu démocratique annoncé, les Américains après avoir inspiré la peur en Libye et imposé leur solution par des mains arabes et sous l’étendard de la confusion porté par des « islamistes » sans scrupule, porté par des haineux revanchard nous sommes mis face à l’imposition d’un scénario étranger. Même si je n’ai pas de sympathie politique pour le MPT de Louisa Hanoune qui reste un parti de collaboration de classes par sa participation au mensonge et au partage de la rente, elle exprime une hantise de voir Djaballah, l’ex leader d’Ennahda algérien, prendre une partie du pouvoir comme Ghennouchi en Tunisie. Il n’y a pas de fumée sans feu. Louisa Hanoune comme Ait Ahmed œuvrent dans le cadre d’internationales comme d’ailleurs Ghennouchi, Qaradhawi ou le défunt Mahfoud Nahnah un autre collaborateur qui a joué contre le choix populaire.
Quand le RCD, le RND et les laïcs algériens paniquent devant une solution islamique qui semblait impossible depuis Janvier 92 et quand le RND dit des choses graves contre les Islamistes comme ces déclarations de Seddik Chihab membre du bureau national du RND et vice-président de l’APN : «Aujourd’hui la cartographie de l’islamisme en Algérie se décline en trois catégories. La première est composée de ceux qui sont mouillés avec le pouvoir, en d’autres termes ils ont participé à la gestion des affaires du pays. La seconde rassemble toute une faune qui a pris goût avec l’argent du fait de sa reconversion dans le business et les affaires, surtout l’informel, et la troisième catégorie est composée de ceux qui étaient par le passé en accointance de près ou de loin avec les islamistes terroristes».
Bien entendu ce sont des cris de panique mais aussi des intimidations sollicitant la participation dans le deal international. Ce monsieur qui s’exprime comme s’il était un opposant au système qui l’a produit et nourrit oublie que presque tout le système politique algérien est corrompu et que la guerre civile a profité aux seigneurs de guerre dans tous les camps, des éradicateurs et des éradiqués. Il ne parle pas de recourir à une justice indépendante, impartiale et équitable pour faire la lumière sur les massacres, les dénis de droits, la corruption. Par déduction intellectuelle, je peux lui dire que l’apparition de Yves Bonnet sur la Télévision algérienne pour aller contre l’émission de Canal plus sur l’affaire des Moines de Thibérine n’est que le prélude à une aventure que les médiocres enfermés dans leur suffisance et leur nationalisme de paillardises ne voient pas venir comme un Tsunami.
Il est vrai que des anciens cadres du FIS, du MSP et d’Ennahda sont infiltrés et sont plongés jusqu’aux nez dans l’importation et les affaires. Il est vrai que si l’Algérie est reprise par ces gens salis et que le peuple doit certainement connaitre, au vu du train de vie, on sera face à trois scénarios probables :
5 – b – 1 L’Algérie dispose d’une manne financière et de ressources nationales qui peuvent être confiées aux étrangers et d’une armée qui peut être instrumentalisée comme auxiliaire de l’OTAN et comme agent sécuritaire semant la terreur contre les Algériens réfractaires à l’ordre des oligarques agissant sous le faux étendard de l’Islam. Dans ces conditions le peuple fera de la pratique de la corruption, du partage de la rente et du système D un modèle de vie sinon une résignation, une fatalité.
5 – b – 2 Il y a suffisamment d’argent du pétrole à distribuer que les Algériens ne vont pas se soulever sauf si la redistribution devient trop inégalitaire et elle le sera à un moment donné car la loi de l’injustice est inflationniste. Devant un soulèvement violent, les éradicateurs sont prêts à jouer les véritables gestionnaires en étant choisi comme compromis entre la France et les États-Unis et de plus il est vrai qu’ils connaissent quelques dossiers mieux que les Islamistes exclus de la gestion bureaucratique et sans agenda de gouvernance bonne ou mauvaise.
5 – b – 3 Si les faux islamistes l’emportent, le grand perdant c’est l’Islam. Les atlantistes et le Vatican jouent sur cette voie : Faire couler les islamistes en les laissant gérer la rente. Le projet a commencé depuis Vatican 2 en 1965 par le dialogue des civilisations : Dialoguer avec les Musulmans sans reconnaitre l’Islam, affaiblir l’Islam puis évangéliser le monde et attendre le retour du Christ. Nous sommes dans la vision talmudique du monde. Le drame c’est de trouver des Musulmans plus sionistes que les sionistes qui vont accompagner idéologiquement et même religieusement la lecture talmudiste du monde sur ces pistes apocalyptiques prévues pour notre perte et notre marginalisation de l’histoire des hommes car dans l’imaginaire occidental le seul ennemi est l’Islam par sa résistance morale, idéologique et son alternative civilisationnelle.
Les Algériens, il leur manque la culture dialectique et il la cache derrière une rhétorique verbale qui les met dans la situation stérile de faire l’apologie de l’Islam ou de leur parti, de déclarer un patriotisme de canailles, d’insulter ceux qui ont des idées et de la clairvoyance, de dénoncer le système sans rien préparer comme stock idées ni alternatives, d’attendre passivement le Dajjâl ou les catastrophes venant de Gog et Magog. Ainsi ils se libèrent de toute responsabilité. D’autres sont pressés de créer des partis politiques avec juste une feuille d’intention et un listing de projet comme Ennahda tunisien ou An Nour Égyptien ou les Frères Musulmans. En effet ils ne se sont pas préparés à la culture de la gouvernance et comme tout frustré et tout esprit revanchard, ils sont invités à la culture du partage du gâteau et à la culture du Zaïm qui se prend pour le Messie de retour. Ce n’est pas une critique c’est la situation objective du monde musulman déchiré par ses divisions, ses inconséquences. Il est temps de dire non. Car après l’échec de l’Islah, de la Nahda et de la Sahwa, les Musulmans vont finir en confréries maraboutiques ou en cyniques impitoyables envers leur communauté, leur pays et leur religion.
Est-ce que notre destin est d’être des épiciers, justes bons pour jouer un rôle de figurant dans un bazar? Est-ce que l’Algérie ne peut jouer la vocation que lui donne sa place géostratégique, ses ressources, sa religion, sa guerre de libération nationale, sa mémoire de 132 ans de colonisation, sa jeunesse avide de savoir, de liberté, de considération, d’expression de leur talent scientifiques, techniques, intellectuels, artistiques et économiques ? C’est aux jeunes d’exprimer leur volonté et d’imprimer leur conscience au destin de leur pays et ne pas le laisser aux aventuriers et aux incompétents qui n’ont même pas le courage de faire un examen de conscience ou une auto critique sur la gestion de leurs partis, de leurs institutions et de l’Algérie !
5 – c Dans le jeu démocratique annoncé et pour lequel la bataille a déjà commencé, il n’y a pas en réalité une véritable ouverture mais une semi ouverture.
5 – c – 1 L’espace sera ouvert aux islamistes, aux nationalistes, aux laïcs qui sont ouverts aux américains.
5 – c – 2 L’espace sera fermé aux islamistes, aux nationalistes et aux laïcs qui sont fermés ou opposés aux américains. Cet espace fermé est lui-même partagé en trois espaces : Un espace ouvert aux Saoudiens et Qataris faisant semblant par inculture politique ou par intérêt ou par esprit de revanche contre le régime algérien de ne pas voir d’une part le lien idéologique et organique entre ces monarchies, les États-Unis, Israël, et d’autre part la guerre de l’Occident en préparation contre l’Iran, le Pakistan et la Chine. Un espace ouvert aux Français et fermé aux américains. Un espace ouvert aux Algériens et à la cause nationale et musulmane.
5 – c – 3 Ce dernier espace aux mains des Algériens porte l’Islah authentique (les réformes politiques et économiques) pour une véritable Nahda qui parachève l’indépendance conformément aux idéaux du premier novembre 1954 et qui met en place un véritable chantier d’édification nationale sans exclusive ni exclusion pour une Algérie capable de porter un projet de civilisation, de le faire partager par les Égyptiens, les Tunisiens, les Libyens, les Marocains, les Mauritaniens et les Africains et de vivre dans un rapport d’échange égal et de partenariat transparent et mutuellement bénéfique avec le reste du monde sans atteinte à la souveraineté nationale. Ce dernier espace est porté – comme l’Islam et l’Algérie indépendante – dans le cœur et dans les consciences de femmes et d’hommes consciencieux, scrupuleux et probes que le système despotique vassal du système impérial fait taire par la mise sous silence ou par le vacarme bruyant de la confusion idéologique et politique. Les Militants de la cause nationale savent que le clivage idéologique qui doit se faire et qui aurait du se faire déjà à la fin des années 80 n’est pas pour l’instant entre islamistes, nationalistes et socialistes mais entre partisan de l’indépendance et de l’édification de l’Algérie et les autres, les partisans de son confinement en comptoir commercial ou de son évolution en base coloniale.
Au lieu de s’épuiser en dénonciation d’un système moribond et pervers ou de s’épuiser en création de partis qui deviennent des appareils bureaucratiques infiltrés et en conflits de moyens et de personnes les plus sensées et les plus compétentes politiquement ont choisi le travail de clarification contre la confusion, la production d’idées contre la stérilité, la culture de la prospective contre l’horizon fermé. Cela fait des années que j’écris, faisant de la pédagogie discrète mais persuasive sur ce clivage idéologique. Si jamais les Islamistes algériens, les vrais, pas les fabriqués par les officines algériennes et étrangères, ne font pas la distinction entre Dawla islamiya et Tamkine Dine Allah qui passe par le Tamkine de la Oumma alors ils doivent être cohérents avec les principes et les méthodologies coraniques et tolérer que les Algériens abandonnent le Makane (le territoire) aux mains des étrangers et que les Algériens consentent à y vivre comme des indigènes servants d’un comptoir commercial français ou d’une base coloniale américaine. Celui qui ne parvient pas à ce schéma qui impose le clivage le plus efficace, le plus pertinent et le plus opportun ou bien il est perdu dans ses livres anciens qui n’ont pas prévu ce cas ou bien il a une lecture simpliste du Coran, ou bien il n’a aucune lecture géopolitique. Quand je lis le texte de Ali Belhadj où il expose les arguments religieux contre l’ingérence étrangère et l’agression de l’Irak je me dis cette personnalité algérienne ne doit pas rester dans son isolement et ne doit plus se permettre de faire une lecture tronquée de la réalité ni de faire l’erreur d’approuver l’agression contre la Libye car c’est exactement ce qui nous attend à moyen terme si l’Algérie ne s’aligne pas sur le Grand Échiquier américain et la feuille de route de Vatican II.
C’est notre devoir de refuser l’ingérence étrangère et de refuser notre servitude comme vassaux à l’empire ou de nous trouver devant le fait accompli de l’évangélisation ou de son ratage qui va produire des dizaines voire des centaines de millions de morts. C’est notre vocation de Khalifatou Allah et de Musulman que de nous déployer dans notre espace, notre territoire, notre environnement écologique, urbain, économique, politique et militaire pour le Tamkine Dine Allah. Le Tamkine de la communauté pour l’instant n’est pas de revendiquer une Dawla comme une coquille vide de sens qui tombe au premier coup mais de construire l’État de droit, l’économie forte qui produit sa nourriture, ses médicaments, l’industrie qui construit ses outils, sa recherche développement, son armement et la diplomatie qui construit ses alliances stratégiques hors des camps d’affrontements et hors de la vassalisation à l’économie mondiale. Si ceci n’est pas pensé et fait, chacun de nous est Athim et Mouqassir (pêcheur et défaillent). Notre vocation à tous devant les urgences stratégiques et politiques est d’aller à contrer les plus grandes nuisances qui sont la division des rangs et l’ingérence étrangère. Cela exige un travail de clarification ensuite une ingénierie d’alliance et de mise en œuvre comme dans un centre de recherche développement : Pas d’improvisation mais planification avec une idée précise de ce qu’on cherche comme solution ou comme problèmes.
Il y a d’autres vérités qu’il faut proclamer contre les caciques du FLN, du RND et du MSP. Tous les islamistes ne sont pas voleurs ni traitres ni stupides. Ils sont forcés au silence et le silence ne signifie ni la trahison ni l’abdication. Je prends un exemple édifiant pour illustrer le thème de cet article :
En 1990 j’avais rencontré en privé et en compagnie de certains cadres du FIS le martyr Abdelkader Hachani et je lui ai donné – à titre d’Algérien jaloux de son islamité et de son algérianité – quelques conseils verbaux et écrits sur la gouvernance de l’Algérie, les écueils mis sur son chemin et tout particulièrement deux questions cachées et qui allaient sortir dans la rue : La première à trait à la souveraineté nationale et qui pose nécessairement le rapport à la France et aux États-Unis, la seconde aux réformes engagées par le gouvernement Hamrouche et dont l’importance stratégique semble échapper aux dirigeants du FIS qui semblaient aller vers une cible leurre et qu’il fallait rectifier la trajectoire et les rapports sur la base de l’édification nationale, de l’indépendance de l’Algérie et de mener un Islah scientifique profond, institutionnel et législatif, sur les leviers de l’économie, de la fiscalité et de l’Industrie. Il a adhéré à cette approche et a exprimé son acceptation de former toutes les alliances stratégiques si elles ne touchent pas les fondamentaux de l’Islam.
Sur ma proposition, il a tenu un discours avec les cadres de la Sonatrach à travers lequel il s’est adressé aux cadres du secteur public et a posé le devoir de tous les Algériens à renforcer d’une manière concertée l’industrie nationale et à la relancer pour assurer l’indépendance nationale loin des convoitises étrangères. Sur ma proposition, il a rendu visite à Belkhadem qui était Président de l’Assemblée Nationale pour lui demander au Nom d’Allah, de l’Algérie et des martyrs de ne pas faire voter la première loi sur les concessions des hydrocarbures car elle touche aux intérêts de l’Algérie d’une part et que les élections étant proches il était moralement plus décent de confier ce dossier stratégique qui touche à la souveraineté nationale, aux nouvelles équipes qui assumeront devant Dieu et devant les Algériens les responsabilités qui engagent les générations futures dans la transparence totale. Nous pensions que la fibre nationale du FLN historique allait toucher Belkhadem. Il est poussé outre les appels de Hachani et il a signé en cachette une loi scélérate. L’un est mort assassiné, l’autre jouit toujours du pouvoir. L’un représente l’Islam à l’algérienne, l’autre représente le système. Où est la foi ? Ou est la vérité ? Où sont les clans qui s’affrontent en Algérie et pour quelles ambitions ? Où sont les hommes de valeur?
Dans le camp des islamistes, la seule solution serait que les dissidents du MSP et les fidèles du FIS sous Ali Belhadj ne jouent pas seuls en rangs dispersés et qu’ils assument leurs responsabilités morale et religieuse en dehors du cadre partisan et s’inscrire dans un cadre fédérateur comme au déclenchement de la révolution algérienne et de l’appel du premier novembre 54. Il faut jouer un rôle plus grand en refusant de se mettre au niveau du clivage actuel et se mettre sur celui de la domination étrangère et de l’indépendance nationale. Ce qui est vrai pour les Islamistes est vrai pour les nationalistes au sein du FLN, les socialistes du FFS et les sans partis. L’urgence est de ne pas rester dans le statu quo de ces 50 ans ni dans la démolition de l’Algérie de ces vingt dernières années et opter pour le clivage qui fait entrer l’Algérie dans l’Histoire et lui fasse jouer ses cartes gagnantes : Sa religion, son histoire, ses hommes et son territoire. Pour cela, il faut sortir de la confusion et des faux clivages et aller à l’affrontement politique ou à la bataille rangée entre deux idées : Celle des clans islamistes, nationalistes et éradicateurs pro affaires et pro étrangers et celle de l’indépendance nationale. Les partisans du FIS et les Salafistes algériens doivent dire non à l’ingérence du Qatar et de l’Arabie saoudite.
La néo-colonisation de l’Algérie reprend comme en 1991 par l’effet Panurge qui consiste à traiter le peuple algérien de Ghachi, on s’est trompé de peuple après les élections, maintenant on le traite de bétail avant les élections. Cela est symptomatique de l’effet Midas, ce roi condamné par les dieux de l’Olympe à avoir des oreilles d’ânes et qu’il a caché sous un bonnet. Un jour il est allé chez le coiffeur qui a promis de garder le secret. Mais devant l’énormité des oreilles d’ânes et devant l’obligation de se taire pour ne pas perdre sa vie ou sa langue, le coiffeur est allé vider le trop plein de ce qu’il a vu en criant dans une grotte : le Roi Midas a des oreilles d’ânes. Il est rentré ensuite se coucher soulagé d’avoir vidé son sac et d’avoir en même temps gardé le secret terrible. La nuit pendant qu’il dormait, la grotte a renvoyé ce secret lourd à porter comme un écho qui a traversé les parois et s’est infiltré dans les filets d’eaux, dans les nappes souterraines pour ressortir le lendemain comme un cri que déverse les fontaines et les rivières du royaume Midas qui a perdu son royaume. A chacun de tirer leçon de la perte du royaume de Midas : Ses oreilles d’ânes, son coiffeur qui n’a pas gardé son secret, la décision des dieux de l’Olympe qui l’ont puni et déchu. Suivons ensemble la déchéance de l’Algérie ramenée à un mouton de Panurge ou à celle de ses élites, ces Midas au bonnet d’âne. L’Algérie a un conte moins fabuleux mais plus perfide : » la brindille que tu méprises t’aveugle (au sens propre et figuré) !
Quand les oreillles d’ânes de Midas et le mouton de Panurge sont confondus au point de ne plus les distinguer alors 200 000 morts, Bentalha, Beni Messous et autres monstruosités sont une cerise servie avant la tarte.
Je ne peux que dire oui à toutes vos idées qui sont le rassemblement de tous les Algériens qui aiment leur pays et quelques soient leurs tendances politiques… Pour le vrai renouveau, le retour des grands principes patriotiques qui ont libéré l’Algérie du colonialisme…