[Partie 1/2]
Il est difficile de jouer à l’intellectuel et à l’érudit devant les événements tragiques qui déchirent le monde arabe et tout particulièrement au Liban, Syrie, Yémen, Soudan, Irak, Tunisie, et Libye. Il est difficile de contenir son émotion devant l’ampleur, la durée et l’intensité de la Fitna :
« L’homme intelligent et endurant sera dans le désarroi »
Tout semble tellement absurde qu’on est tenté de chercher la solution à n’importe quel prix et avec n’importe qui. Tout semble tellement complexe qu’on est tenté de ne plus chercher à comprendre. Une voix intérieure parvient à se faire entendre et à se faire comprendre : se soumettre aux apparences du réel est la pire des épreuves. Il faut se libérer et expliquer, malgré les limites, le peu de moyens, l’épuisement des ressources…
Éprouvé par tant de sang versé, de temps gaspillé, de ressources dilapidées, je suis parti en quête du sens de la Fitna :
{Toute personne goûtera à la mort, mais Nous vous éprouvons par le mal et par le bien comme tentation, puis c’est vers Nous que vous serez ramenés.} Al Anbiya 35
Nous sommes amenés par le matraquage médiatique à être tentés de prendre position en faveur du dominant sans connaissance ni de la nature du bien ou du mal, ni de ses conséquences à moyen et long terme. Le sensationnel nous manipule en idéalisant les uns et en diabolisant les autres, en cultivant l’émotion suscitée au détriment de la raison et des faits réels. Soumis à la tentation de la facilité et de la vitesse nous risquons la confusion qui nous empêche de choisir librement et justement, mais nous risquons aussi de nous ranger derrière le mensonge et contre la vérité. Pire que cela nous risquons de contaminer notre foi par le doute ou par le cynisme.
Le Prophète Mohamed (saws) nous a montré deux voies de salut contre la grande fitna. La première, lorsque nous sommes dans l’incapacité de discerner, est de refuser de prendre position et de polémiquer. La seconde est de donner les instruments de clarification pour lever les ambiguïtés sur la Fitna, ses origines, son processus et ses conséquences.
Aujourd’hui, la Fitna est alimentée par la conjugaison des facteurs internationaux et des facteurs nationaux que les élites arabes refusent de voir dans leur globalité et dans leur dynamique pour ne pas voir leur faillite morale et intellectuelle dans leur gestion des crises idéologiques, économiques, politiques et sociales.
Il ne s’agit pas de dire tout le monde est responsable pour n’imputer la responsabilité à personne. Il s’agit de dire la vérité : les gouvernants, l’opposition islamiste et non islamiste, les intellectuels et les savants religieux se sont enfermés dans des égoïsmes partisans et sectaires et se sont focalisés sur le pouvoir pour le conserver ou ne pas le céder et cela à n’importe quel prix au lieu de mettre le curseur sur la constitution d’un front national voire international de résistance contre la prédation impériale et contre l’agression sioniste.
Allah (swt) nous ordonne la vigilance, la lucidité, la probité pour voir les phénomènes dans leur genèse, leur déploiement et leur conséquences. La Fitna est ce phénomène que nous pouvons traduire, selon le contexte par subversion, persécution, troubles, discorde, sédition, guerre civile, litiges, conflit, épreuve de force, opposition, désordre. C’est est un cancer idéologique, politique et social qui ronge insidieusement le tissu social et le divise en factions divergentes avant de le faire plonger soit dans la confusion globale, l’insenséïsme et l’insécurité, soit dans la dictature d’une faction sur une autre en désacralisant la vie, la dignité, la croyance et les biens en opprimant par la force physique ou par la violence morale et idéologique :
{Et prenez garde à une épreuve qui n’atteindrait pas uniquement ceux qui ont été injustes d’entre vous. Sachez qu’Allah punit sévèrement.} Al Anfal 25
On a l’habitude de traduire Taqwa par la crainte alors que celle-ci relève du domaine psychologique (individuel ou social) qui exprime son inquiétude face à un danger qui se manifeste. La lecture attentive montre que ceux qui se croient « justes » ne sont ni inquiets ni susceptibles de s’inquiéter d’un danger dont ils pensent être préservés. On traduit aussi le terme par redouter qui signifie avoir peur des conséquences d’une force qui se déploie ou d’un danger manifeste. Ce n’est pas un exercice de style. Les mots coraniques sont un canevas de sens et d’idées, ils ne sont ni interchangeables ni synonymes comme les mots de la langue courante.
La Taqwah signifie l’espérance dans la crainte, la crainte dans l’espérance, et le respect scrupuleux de ce que Allah a interdit et a ordonné. Il s’agit de prendre garde à Allah et de prendre garde à Ses prescriptions en développant la connaissance, la lucidité, la vigilance et le sens de l’ensemble des responsabilités qui rendent l’être scrupuleux dans toutes ses démarches, ses paroles et ses actes où il voit le salut ou la perdition selon ce qu’il a visé par son intention et ce qu’il a réalisé dans son existence en bien ou en mal. La crainte seule n’est ni la garantie ni le chemin exclusifs du salut.
La taqwa englobe la peur d’un danger qu’on redoute, l’espoir en une miséricorde et en une promesse ainsi que le mode d’emploi praxique pour éviter la crainte et se remplir d’espoir. Jusqu’à l’instant présent je n’ai pas trouvé un terme plus signifiant que « prendre garde » qui englobe aussi bien l’étendue des significations psychologiques et spirituelles de l’être ontologique et social que celle des procédures idéologiques et socio-politiques du faire individuel et collectif et les comportements qui s’y associent.
Effectivement l’expérience nous montre que depuis des siècles nous manifestons alternativement nos craintes et nos espoirs ou que les uns d’entre nous expriment des craintes et vivent des peurs alors que d’autres expriment des joies et vivent des espoirs. Mais, sans exagération, presque tous nous avons vécu toutes les formes de peur sans prendre garde aux causes et aux conséquences de nos émotions et de nos actes. La Taqwah a déserté nos cœurs remplis de haine, de mensonge ou de formalisme.
La Taqwah est l’élan spirituel que confirment les pratiques sociales et qui témoigne de la vitalité, du scrupule de la communauté qui prendre garde à Allah, qui prend toutes les mesures de précaution et qui avance résolument dans sa quête de salut.
La Fitna est la consécration de la peur qui refuse de prendre ses responsabilités, de l’insenséïsme de l’improvisateur qui se laisse guider par les souhaits, de la subversion idéologique, sociale et politique que l’ennemi construit sur les peurs et les vains souhaits d’une société pour ne lui offrir que la peur et les espoirs qui conduisent à la capitulation. Sans la Taqwah la Fitna non seulement bouleverse chaotiquement l’ordre social et politique de fond en comble, mais rend la religion otage des passions et source de discorde.
Encore une fois il ne s’agit pas d’un exercice de style, mais de la posture la plus objective qu’il faut tenter de faire pour tirer enseignement de la crise vécue par le Prophète (sws) et ses compagnons face aux mêmes manipulations idéologiques et médiatiques des idolâtres transgresseurs contemporains. Où nous nous plaçons sur le terrain de la psychologie sociale et de la manipulation qui poussent à se soumettre pour se libérer de la crainte, où nous nous plaçons dans le système de précaution raisonnée qui analyse les données opérationnelles pour s’en prémunir et qui implore Allah de lui donner force et lucidité pour trouver patience et espoir à surmonter la crise. Il faut imaginer le Prophète (saws) exilé confronté aux stratagèmes des riches et puissants chefs de guerre arabes.
Nous avons vu en Égypte, ces derniers jours, comment les Salafistes supposés ne pas faire de politique investissent le champ politique, pour le compte de l’Arabie saoudite, et s’unir aux sans religion qui reprochent aux Frères musulmans l’Islam politique. En parallèle nous voyons les démocrates demander et soutenir un coup d’État. Chacun vit dans la peur de l’autre et dans la volonté de terroriser l’autre, mais très peu ont de la Taqwah qui leur permet de construire une feuille de route pour sortir de la crise. Joumaa, le grand Mufti d’Egypte, qui avait considéré la destitution de Moubarak comme une Fitna (sédition) contre un gouvernant légitime, considère que la destitution de Morsi et le coup d’État sont légitimes au regard de la Chariâa. Comment les gens du commun vont-ils trouver leur chemin ?
Nous avons vu les positions diamétralement opposées des savants sunnites sur la Syrie s’inverser sur l’Égypte comme ceux des partis islamiques et laïcs. La tendance dominante est de soutenir la répression contre les Frères musulmans et d’appeler à une intervention américaine pour renverser Bachar Al Assad qui a utilisé des armes chimiques contre son peuple.
Nous avons vu en Algérie les militaires et les civils, les islamistes et les non islamistes, les gouvernants, et leurs opposants participer à la Fitna qui a provoqué la sédition armée d’un côté et qui a enraciné la subversion idéologique et le terrorisme comme méthode de gouvernance et comme moyen d’existence politique à ceux qui n’ont pas d’existence sociale dans la société algérienne. Nous avons vu l’émergence du bigotisme infantile religieux et du paternalisme politique qui détourne les Algériens de leurs devoirs et de leurs droits.
Nous avons vu la collaboration des classes moyennes, des parvenus et des spoliateurs dans le partage de la rente et la paupérisation du peuple. La Fitna a mis en marge de l’histoire l’Algérie, malgré ses ressources, son emplacement géostratégique, son capital historique, son unité confessionnelle, et le sacrifice de ses hommes pour se libérer du colonialisme.
Comme en Algérie, en Syrie et en Égypte nous voyons les Arabes et les Occidentaux refuser le dialogue qui aurait pu permettre de surmonter la Fitna ou du moins la résoudre avec moins de dommages.
Dans l’histoire humaine, il n’y avait que les Juifs de Khaybar qui se soient attelés à détruire leur territoire et leur demeure avec autant d’énergie et de stupidité. Trahir ses idéaux et aussi tragique que traduire les serments faits aux martyrs ou trahir le pacte de vivre ensemble en paix. Les Arabes contemporains ont surpassé l’auto destruction des tribus de Khaybar sauf que celle des Arabes dessert leurs intérêts alors que celle de Khaybar les servait.
Nous voyons le même phénomène dans le monde arabe. L’aboutissement dramatique des calculs mesquins et irresponsables visant à s’appuyer sur l’Empire pour instaurer la démocratie (ou l’Islam), visant à attiser le sectarisme et l’esprit partisan pour faire valoir son clan, sa tribu, son école de pensée ou son parti, visant à placer le curseur d’analyse et d’action sur des divergences idéologiques internes et oublier l’impératif de se fédérer contre l’Empire et le sionisme sur le plan militaire, diplomatique, économique et financier en construisant l’Etat de droit tout en donnant aux peuples les possibilités de construire leur émancipation, de conjuguer les possibilités de leurs territoires contigus, de leurs mentalités similaires, de leur histoire commune, de leurs économies complémentaires, de leurs réseaux sociaux et culturels, et de mobiliser l’élan libérateur et civilisateur de leur religion.
La Syrie et le Liban plus au cœur du monde arabe, plus au cœur des divergences confessionnelles, plus à proximité de l’entité sioniste, plus impliqués dans la cause palestinienne, plus en relation avec l’Iran, dans la charnière géographique et historique entre l’Afrique, l’Asie et l’Europe subissent donc davantage les pressions tectoniques de la géopolitique impériale et sioniste.
Les savants musulmans et les élites politiques et intellectuelles se sont avérés minables devant la globalité et la dimension de la Fitna. Ils ont attisé la désintégration des territoires et des mentalités tout en amplifiant l’effusion du sang des musulmans. Ils ne parviennent toujours pas à voir les mêmes facteurs de régression et les mêmes causes de la Fitna qui opèrent en Egypte et en Syrie à titre d’illustration avec les mêmes vassaux du Qatar et de l’Arabie saoudite qui jouent au même jeu de destruction du monde arabe et pour les mêmes intérêts.
Il est remarquable de voir comment les Frères musulmans égyptiens ont été conduits, par leur inconséquence politique et leur esprit partisan, à devenir les amplificateurs de la dislocation de la Syrie et de la Libye et de la rivalité sunnites-chiites avant d’être jetés en pâture à la répression qu’approuvent et soutiennent les Salafistes Egyptiens travaillant pour l’agenda saoudien. Le gouvernement d’Ennahda, plus pragmatique et plus politique que celui des Frères égyptiens, est mis lui aussi dans le choix cornélien de se désister ou de subir la « contre révolution », malgré ses concessions. La gauche et les libéraux tunisiens, plus immatures que les bigots islamistes, tombent dans l’imitation servile et mécaniste de l’expérience égyptienne au lieu d’en tirer les conséquences.
Il faut être sectaire ou sénile pour ne pas avoir vu et ne pas continuer de voir le « talent » de l’empire et du sionisme à récupérer les « révolutions » arabes menées sans guide, ni idéologie, ni programme politique, ni planification ni cap, ni boussole, ni cartes de navigation… Il faut être inculte politiquement et pris sous les feux de sa passion pour ne pas voir l’Empire et le sionisme disloquer la Syrie et la Libye après avoir disloqué le Soudan et l’Irak dans un plan transparent : maintenir le monde musulman et arabe dans les querelles internes le rendant incapable de voir les missiles de l’Empire et du sionisme lui tomber sur le crâne, le démembrer et piller ses ressources. Il faut être un monstre pour ne pas voir l’acharnement des élites arabes à saper non seulement leur expérience démocratique, mais les fondements sociaux de l’existence de leur pays.
L’Empire et le sionisme ne complotent pas, ils planifient en analysant et en jouant sur nos contradictions internes, sur notre débilité. Ils ont l’intelligence, en plus de leur capacité de nuisance, de préparer tous les scénarios possibles et de s’y adapter. Nous ne préparons ni scénarios ni moyens, mais nous improvisons, nous importons et nous confondons. L’art des autres est de voir clair dans nos confusions et de nous conduire vers davantage de confusions. Le Hezbollah libanais semble échapper à cette règle, mais si l’environnement lui impose des choix difficiles, notre paresse intellectuelle et notre convulsion affective nous rendent impossible la compréhension de ses choix. Il faut juste lire les analyses sur les derniers attentats à Beyrouth et à Tripoli. Certains d’entre nous refusent de se libérer de la Fitna et continuent de lire la tragédie comme des auxiliaires de la lutte idéologique que mènent l’Empire et le sionisme contre l’éveil du monde arabe et sa fédération en une force de résistance régionale.
Brezinski, Bernard Levy et Daniel Pipes ont tracé les contours et les artifices de la guerre idéologique, médiatique, psychologique et militaire qui permettent à l’Administration américaine et sioniste de conduire les opérations et de fournir la logistique sans manifester leur présentiel sur le champ de bataille. L’Europe vassale joue son rôle traditionnel. L’innovation est de voir le Qatar et l’Arabie saoudite intervenir d’une manière aussi forte et directe. Ils agissent comme deux rivaux qui veulent montrer à leur maitre qui est l’esclave le plus servile et le plus criminel méritant les faveurs exclusives du maitre.
Il faut suivre les déclarations d’Hussein Barack Obama pour voir que le Soft Powerment qui succède au Hard Powerment de Kissinger est une réalité : l’Administration américaine laisse ses vassaux se manifester donnant l’illusion qu’elle n’intervient que pour répondre à la demande des Européens et des Arabes. Ces derniers ont une capacité de subversion médiatique de l’ampleur des minutions à l’uranium appauvri lancés contre l’armée de Saddam Hussein. Les médias parviennent à réaliser l’effet blitz du jeu d’échec et que les Américains ont introduit dans leur doctrine de guerre après l’avoir importé et modernisé de l’Allemagne nazie : le Blitzkrieg ou effet de concentration massive des puissances de feux focalisées sur un petit point pour l’anéantir et interdire toute possibilité de résistance en terrorisant l’ennemi.
Dans la guerre subversive il s’agit de frapper le plus loin et le plus fort dans le dispositif des arrières de l’ennemi. Dans la guerre médiatique il faut frapper les esprits, les choquer et les maintenir sous un déluge informationnel propagandiste qui rend impossible l’écoute d’une autre voix ou la formulation d’un raisonnement lucide échappant au sensationnel. Dans toutes les guerres, militaires, subversives, médiatiques, psychologiques et idéologiques il faut frapper vite, fort, loin, concentré et avec surprise. Dans le jeu d’échec il s’agit de jouer contre la montre et de faire abandonner la partie à son adversaire en quelques coups. Il ne s’agit pas de faire mat, mais de faire tomber les pièces maitresses et de laisser le roi sans défense.
C’est sans doute une des dernières batailles qui se jouent en Syrie. La plus grande organisation islamique dans le monde est mise « hors d’état de nuire » en Egypte après l’avoir poussée à la faute et livré au sensationnel médiatique, Ben Laden est officiellement assassiné afin qu’aucune voix ne viennent dire non au Djihad sous la bannière de la confusion et de l’OTAN : l’Empire et le sionisme peuvent en finir avec la Syrie et commencer à réfléchir aux choses sérieuses : l’Iran, la Chine et la Russie.
L’histoire ne se déroule pas selon le rapport des forces. Il arrive qu’elle se déroule à contrario du rapport des forces et que le détenteur de la puissance et l’acteur offensif le plus déroutant se trouve lui-même dérouté par l’imprévisible et qu’il finisse par connaitre la déroute militaire et historique. Pour l’instant les Arabes et les Européens font tout pour faire oublier que le principal bénéficiaire de l’effort de guerre syrien est le Hezbollah qui a changé l’équation de la terreur non seulement en Palestine occupée, mais dans la région. Les Arabes et les savants musulmans refusent de voir en Syrie la réédition de plus en plus probable de l’intervention américaine en Irak et les mobiles avancés. Les sunnites et les chiites comme les islamistes et les nationalistes continuent de ne pas lire l’histoire, de ne pas regarder une carte de géographie, de ne pas méditer la biographie du Prophète (saws).
Les grands esclaves et les petits esclaves de l’ensemble du monde arabe, esclaves de l’Empire ou de leurs passions, préfèrent écouter et répercuter la voix de l’idole ou de leur inconscience au lieu de chercher à se réveiller et à se libérer de la Fitna. C’est plus facile de se conduire en bêtes animées par l’instinct de prédateurs ou de proies qu’en êtres humains raisonnables et consciencieux. Allah (swt) a montré le lien indéfectible entre d’une part la Fitna et d’autre part les insouciants qui refusent de voir la vérité et les pervers qui se consacrent à cultiver le faux et l’injustice refusant de dire la vérité après avoir refusé de l’entendre :
{Certes, les pires des créatures, au regard d’Allah, sont les sourds, les muets, qui ne raisonnent point. Si Allah avait trouvé en eux quelque bien, Il les aurait fait entendre.} Al Anfal 22
Ces animaux politiques non seulement ne veulent ni entendre la vérité ni la dire, mais préfèrent la falsifier et préfèrent devenir l’écho de l’Empire et du sionisme. L’effusion du sang des musulmans écrit le récit, les causes et les conséquences de la Fitna dans le monde arabe : l’Islamophobie. L’islamophobie est la subversion totale qui présente le musulman non comme une victime agressée, mais comme un personnage hideux ne méritant pas la pitié aux yeux de ses prédateurs. L’Islamophobie c’est pire encore : rendre les musulmans méfiants et défiants les uns contre les autres pour les occuper à se déchirer et à déchirer toutes les possibilités de leur développement et à saper toutes les ressources de leur territoire que l’Empire et que le sionisme convoitent en qualité de prédateurs aguerris.
La stratégie d’institutionnaliser la méfiance envers les Musulmans et la défiance entre les musulmans pour les marginaliser après les avoir criminalisés puis les agresser après les avoir dispersés est le processus de l’Islamophobie. C’est une machination diabolique pour mener une guerre totale – idéologique, médiatique, politique, diplomatique, psychologique, culturelle, religieuse et militaire – contre toute forme et tout esprit de résistance, et contre tout espoir d’éveil civilisationnel. Là où notre esprit indolent voit ou trouve raison pour diverger, l’Empire et le sionisme voit et trouve opportunité et pertinence à diviser, à provoquer, à faire de la subversion idéologique, sociale et militaire.
N’est-ce pas que le Coran nous dit que la subversion est pire que la guerre :
{Ils t’interrogent au sujet du combat durant le mois sacré. Dis: « Combattre en ce mois est un vrai sacrilège ! Mais éloigner les hommes de la cause d’Allah, Le renier, et détourner les fidèles de la Mosquée sacrée, expulser ses habitants, tout cela est un sacrilège plus grave encore au regard d’Allah ». La subversion est plus grave que le combat. Et ils n’auront de cesse à vous combattre tant qu’ils ne vous auront pas détournés de votre foi, si toutefois ils y parviennent. Quiconque d’entre vous qui apostasie de sa religion et meurt tout en étant renégat : alors ceux-là sont vaines leurs actions dans ce monde et dans l’autre ; ceux-là sont les hôtes du Feu ; ils y demeurent éternellement.} Al Baqara 217
Omar MAZRI – www.liberation-opprimés.net