Ali Ghediri, le général-major à la retraite et candidat potentiel à l’élection présidentielle du 18 avril 2019, a considéré, ce dimanche lors du forum du journal Liberté, que le problème de l’Algérie est fondamentalement politique.
Ali Ghediri qui a de prime abord saisi l’occasion pour annoncer en direct, devant les médias présents en force, sa candidature pour le prochain scrutin, a indiqué que «je pars pour gagner. On ne m’a pas appris dans les écoles d’échafauder ma stratégie en prenant comme appui la stratégie de l’adversaire mais j’y tient compte»
«Le problème fondamental de l’Algérie n’est pas économique, mais, fondamentalement politique», a-t-il déclaré devant une salle de l’hôtel Sofitel d’Alger archi-comble. «Tous les problèmes économiques, religieux, sociaux et culturels que vit l’Algérie, sont fondamentalement politique», a-t-il ajouté.
«L’origine de tous les problèmes est la corruption politique. Je ne pouvais pas en parler quand j’étais sous les drapeaux parce qu’il y avait l’obligation de réserve. Si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que je suis à la retraite et les lois de la République et la Constitution me donnent toutes les libertés », a-t-il dit.
«Nous n’avons plus le droit de nous taire»
Sur une question sur la fraude, le Général-major à la retraite a répondu en indiquant «Est-ce que la fraude est une fatalité ? Si la fraude existe c’est parce qu’on est passif. Si elle a fait ce qu’elle a fait, c’est parce que, on a été absent. Et lorsque je dis «nous» je veux dire l’élite. L’élite a été absente», a-t-il expliqué, en ajoutant que «les opportunistes ont pris les devants et sont arrivés à nous humilier en tant qu’ individus, citoyens et êtres-humains».
«J’appelle le peuple et l’élite à prendre conscience, que nous n’avons plus le droit de nous taire, sur ce phénomène qui a ravagé le pays », a-t-il dénoncé. «N’attendez pas du pouvoir à ce qu’il n’agisse pas dans la fraude, c’est parce qu’il va se mettre au chômage, et c’est parce que, c’est tout ce qu’il sait faire», a estimé M. Ghediri.
«Mon point d’appui c’est le peuple»
M. Ghedir a souligné que, les puissances étrangères ou le Général Toufik ne constituent pas son point d’appui pour sa campagne électorale. «Mon point d’appui c’est vous, le peuple», a déclaré Ghedir en réponse à une question sur sa prétendue rencontre en France avec l’Ambassadeur des Etats-Unis à paris et un supposé appui de l’ex patron des services secrets algériens (DRS) le Général Toufik.
«(…) Je revendique la rupture sans reniement. Et quand je dis rupture, c’est la mise à plat, la mise sur la table de tout sauf les valeurs qui ont fait de nous une Nation. Je suis venu rassembler ceux qui partagent ma vision sur la nécessité de sauver le pays du pourrissement actuel», a-t-il expliqué.
Ali Ghediri a rencontré Issad Rebrab
A propos des rumeurs sur une rencontre avec l’homme d’affaires Issad Rebrab pour le financement de sa campagne électorale, Ali Ghediri a confirmé avoir rencontré le patron de Cevital. «Ils se focalisent sur la rencontre avec Issad Rebrab. La question se pose : j’ai rencontré des écrivains, des politiques et Monsieur tout le monde, mais ils n’ont pas parlé sur ça. Je suis un candidat, je ne nourris aucun complexe et je ne laisserai pas le pouvoir me dicter qui je peux ou je ne peux pas rencontrer. Si j’avais rencontré un autre chef d’entreprise, m’auriez-vous posé la question ?», a-t-il répondu à une question d’un journaliste.
«Issad Rebrab est un algérien, je l’ai vu et je pourrai le revoir, et si cela doit m’emmener en prison ou à d’autres choses, qu’il en soit ainsi», a déclaré Ghediri.
Sur une probable candidature du président sortant pour un cinquième mandat, il a indiqué qu’il l’affrontera en tant que citoyen. «Le président Bouteflika, jusqu’à ce jour, est le président. Demain, s’il décide de se présenter «Llah yessahel Alih» (bon vent pour lui) en tant que citoyen, et moi je l’affronterai en tant que citoyen», a-t-il déclaré.
SOURCE : Algérie Eco