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jeudi 21 novembre, 2024

Présidentielles Algérie : Le vendredi de la rupture

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Contrairement à tous les scénarios pessimistes craignant le pire, y compris les nôtres, La jeunesse algérienne a manifesté dans le calme sans violence ni débordement. Malgré l’anonymat de l’appel à manifester pour un « vendredi noir » la jeunesse algérienne a répondu massivement à travers tout le territoire algérien. Malgré que les éradicateurs et les provocateurs aient essayé de présenter la mosquée comme une menace intégriste, les jeunes algériens ont répondu pacifiquement sans slogan religieux. Malgré la mobilisation des confréries maraboutiques et des imams de la rente, la jeunesse algérienne a osé défier le régime et exprimer, au-delà du non à un cinquième mandat :

  • Barakat,
  • Le changement par des voies pacifiques,
  • Que les élites incompétentes et traitres dégagent.

La peur est enfin vaincue, le peuple est sur la voie de reconquérir ses droits et de se mettre sur la voie de la rupture. Ce n’est pas encore acquis, mais le chemin est tracé vers les urnes qui vont trancher.

Le courage, la détermination, la dignité et la grandeur de cette jeunesse, tant méprisée et niée, se sont manifestés et vont prendre de l’ampleur, de l’intensité et de la densité non seulement pour exiger la rupture, mais pour imposer l’exercice libre de la politique et de l’initiative populaire sans lesquels il n’y a ni indépendance, ni développement social et économique. Nous osons croire que notre rêve de jeunesse va se réaliser et que ceux qui ont confisqué l’indépendance de l’Algérie seront contraints de partir et de rendre justice. Nous osons croire que cette jeunesse unie par un destin national va enfin parachever et corriger ce que leurs ainés n’ont pas réussi à accomplir.

Nous tenons à souligner que plusieurs de nos craintes ne se sont pas réalisées :

  • La répression brutale
  • La provocation policière
  • L’interruption des Baltagias
  • La contre marche du FLN qui aurait opposé les Algériens aux Algériens.

Le régime est en panique, il ne contrôle plus la situation et il n’a aucune devanture « légitime » pour gérer la suite et récupérer la colère populaire ou donner légalité à la répression. Il est au point de rupture et seul le mouvement populaire organisé et pacifique pourrait provoquer cette rupture.

Les forces militaires et sécuritaires ont peut-être pris conscience du péril que ces gouvernants maffieux constituent pour l’existence de l’Algérie ainsi que pour leur propre sécurité. Les conditions de 1992 et la manipulation des islamistes infantiles ne peuvent plus faire converger les éradicateurs de tous bords pour instrumentaliser les corps constitués dans la défense de leur rente et la promotion de leurs idéologies anti populaires qu’ils ne peuvent conserver par la voie démocratique et républicaine.

Le FLN n’a sans doute pas pu ramasser ces balatagias. Il agit seul, sans les partis du pouvoir et de l’opposition inféodée, signifiant qu’ils agissent en ordre dispersé sans plan de bataille, sans chef, sans chemin de repli, sans arrières et sans protection des flancs. C’est militairement parlant une débâcle annoncée.

L’armée algérienne, c’est-à-dire les forces armées vont peser de tout leur poids cette fois-ci pour sortir du bourbier dans lequel des incapables et des irresponsables les ont entrainés. Un coup d’Etat comme en 1965 est possible ou un coup d’Etat blanc qui met fin à la candidature de l’homme malade est possible. Si cette volonté d’intervenir par la force existe, nous devons la refuser car il ne reste que quelques semaines à tenir avant l’effondrement du système rentier. Les forces armées peuvent dire haut et fort qu’elles se portent garantes du résultat des élections ou dire tout bas à ses chefs et aux civils qui ont provoqué le chaos que c’est la fin de partie. Elle doit se faire sans effusion de sang. La solution idéale serait de reporter après le Ramadhan les élections pour donner le temps au peuple de s’organiser politiquement et aux candidats de débattre de leurs programmes. Le 5 juillet serait une bonne date symbolique, le mieux serait le premier novembre. Une transition de quelques mois, le temps d’apaiser le climat et de préparer la vie politique et sociale. Cette solution passe par l’interdiction de la maffia actuelle de présenter un candidat ; le refus des interventions étrangères ; enfin et surtout la mise en place de garanties crédibles.

Le répit de trois ou six mois serait suffisant à une jeunesse active et désirant s’approprier l’initiative historique de se constituer en Assemblées citoyennes au niveau local, de débattre politiquement et de faire émerger de nouvelles élites pour prendre les responsabilités de la gouvernance du pays. Les Anciens, patriotes et honnêtes, apporteraient uniquement le conseil et la capacité d’écriture. Ce serait une évolution historique. Le président élu pourrait s’appuyer sur ces assemblées pour conduire le pays jusqu’au renouvellement des institutions et des cadres. A l’indépendance, l’Algérie a pratiqué avec réussites ce genre d’expérience par les comités de gestion, les comités de quartier, les scouts et les universités populaires. Il faut faire confiance au génie populaire et le laisser inventer ses propres outils de gestion et ses propres méthodes d’émancipation.

L’aube est proche inchaallah ! Demain c’est une nouvelle marche par d’autres initiateurs. Nous lui souhaitons la réussite. Nous espérons que toutes les marches et toutes les manifestations expriment le même rejet du système actuel et qu’elles convergent vers la même lutte : parachever l’indépendance de l’Algérie et mettre fin aux rentes et aux confiscations. Personne n’a le droit de se ranger derrière de fausses bannières ni de s’insérer dans des cadres sectaires ou politiciens. Les Algériens ne supporteront pas indéfiniment d’être manipulés et trahis et n’accepterons aucune justification, car l’heure est grave, complexe et décisive. Il n’y a plus de temps à perdre.

Que chacun se range derrière son choix responsable et vote ou qu’il s’abstienne de voter, mais pas de faux curseur ni de tromperie. Si nous votons, nous devons soutenir notre candidat et accepter le verdict des urnes s’il n’y a pas de fraude. L’élu, à la majorité, doit être le Président de tous les Algériens et instaurer les bases d’une véritable démocratie et d’une authentique république en :

  • Réhabilitant la vie politique et la Justice
  • Garantissant les libertés
  • Mettant fin aux monopoles et aux rentes
  • Relançant l’activité économique, la solidarité nationale et la justice sociale.

Ceux qui préconisent l’abstention, doivent nous éclairer sur l’alternative de leur choix politiques après les élections. Le peuple algérien ne peut demeurer éternellement dans l’impasse et l’improvisation. Il lui faut un cap et une direction d’effort.

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Rédaction

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